Cependant, après la joie de la victoire, il y a des défis difficiles auxquels le jeune président devra faire face dans un pays encore connu sous le nom de « Paradis de la violence ».
Une bouffée d'air frais en Équateur
C'est ce qu'a déclaré la presse après que le Conseil national électoral équatorien a confirmé que le candidat Daniel Noboa a remporté le deuxième tour de l'élection présidentielle dans ce pays sud-américain. M. Noboa a remporté plus de 52% des voix, battant son adversaire Luisa Gonzalez qui a remporté près de 48% des voix. Avec ce résultat, M. Daniel Noboa est devenu le plus jeune président élu de l’histoire moderne de l’Équateur.
En 2019, l’Équateur a été contraint de déplacer son siège gouvernemental en raison de violences. Source : Travelwire News
Il n'y a pas beaucoup d'informations sur le nouveau président, mais il y a une information que presque tout le monde en Équateur et à l'extérieur connaît : Daniel Noboa est le fils bien-aimé et héritier du milliardaire Álvaro Noboa - le milliardaire le plus riche d'Équateur, spécialisé dans les exportations de bananes.
Fidèle aux grandes attentes de son père, Daniel Noboa a démontré dès son plus jeune âge ses capacités et son dévouement à ses études. Depuis l'âge de 18 ans, Daniel Noboa est entrepreneur et a créé sa propre entreprise. Daniel Noboa a ensuite concrétisé sa détermination à devenir un véritable entrepreneur en étudiant l'administration des affaires à l'Université de New York et l'administration publique à la Kennedy School de l'Université Harvard.
Après avoir obtenu son diplôme, Daniel Noboa est devenu directeur de la logistique et du commerce du groupe Noboa de 2010 à 2018. Nourrissant également de nombreuses ambitions comme son père milliardaire, Daniel Noboa est également déterminé à entrer en politique en participant à la candidature représentant la coalition Action Démocratique Nationale, comprenant des partis centristes et de droite en Équateur, pour participer à l'Assemblée nationale équatorienne de 2021 à 2023.
Et maintenant, à 35 ans, Daniel Noboa a prouvé que « le fils est meilleur que le père » en remportant de manière convaincante la récente élection présidentielle équatorienne, à l’âge de 35 ans, faisant quelque chose que son père milliardaire était déterminé à faire mais n’a pas pu faire (M. Ávaro Noboac s’est présenté à la présidence 5 fois mais n’a jamais gagné).
« La sécurité est la première chose à laquelle le nouveau président doit s'attaquer. »
C'est ce qu'a déclaré Rosa Amaguana, une vendeuse de fruits et légumes de 62 ans, lorsqu'on lui a demandé quelles étaient ses attentes envers le nouveau président. Ce souhait peut paraître trop simple pour les habitants de nombreux pays, mais en réalité, il s’agit d’un désir et d’une aspiration bien réels pour tout le peuple équatorien.
Des gens se mettent à l'abri lors de l'assassinat du candidat à la présidence Villavicencio le 10 août 2023. Photo : Bloomberg
Jusqu'à présent, une question persistante a été posée à maintes reprises par le peuple équatorien : pourquoi un pays qui était autrefois un pays pacifique il y a seulement 3 ou 4 ans est-il soudainement devenu un « paradis de la violence » avec l'apparition et le déchaînement de plus en plus féroce de toutes sortes de crimes, des tueurs professionnels, des kidnappeurs, des extorqueurs aux petits voleurs...
Selon de nombreuses affirmations, les ports en eau profonde de l'Équateur, son économie dollarisée et sa corruption en ont fait un point de transit majeur pour la drogue qui atteint les consommateurs aux États-Unis et en Europe. Et la drogue est l’une des sources de violence les plus importantes en Équateur. La lutte entre les groupes criminels pour le contrôle et la distribution de drogues, principalement de cocaïne, est à l’origine de cette situation préoccupante.
Une victime a été abattue dans la rue. Le nombre de meurtres en Équateur a atteint un record de 4 800 en 2022. Photo : Getty Images
Selon les statistiques de la police nationale équatorienne, au cours des six premiers mois de cette année seulement, l'Équateur a enregistré 3 568 morts violentes, soit bien plus que les 2 042 signalées au cours de la même période en 2022. En 2022, il y a eu 4 600 meurtres, le nombre le plus élevé de l'histoire du pays et le double du total de 2021. En 2022, les données de la police nationale montrent qu'il y a eu 31 485 vols, soit environ 11 000 de plus qu'en 2020. Guayaquil - la deuxième plus grande ville d'Équateur - est considérée comme l'épicentre du « paradis de la violence ».
Environ un tiers des morts violentes survenues au cours des six premiers mois de 2023 se sont produites dans cette ville. Guayaquil dépasserait également Juarez, au Mexique, et Port-au-Prince, en Haïti, en termes de taux de meurtres. La situation était si désastreuse qu’en juillet 2023, le président équatorien Guillermo Lasso a déclaré l’état d’urgence et un couvre-feu nocturne dans trois provinces côtières au milieu d’une vague de violence.
Quand on parle de violence en Équateur, on ne peut s’empêcher de mentionner la violence dans les prisons. Les statistiques montrent que depuis 2021, des affrontements sanglants ont coûté la vie à plus de 430 personnes dans les prisons équatoriennes. Par exemple, fin juillet, dans le seul système pénitentiaire de Guayas 1 - qui compte plus de 5 600 prisonniers - 31 personnes sont mortes à cause de conflits entre bandes criminelles ou d'une émeute survenue à la prison Litoral de la ville de Guayaquil le 14 avril 2023, tuant au moins 12 personnes.
Le gouvernement équatorien a déclaré que la violence était causée par des prisonniers de différents gangs utilisant des couteaux, des armes à feu et des explosifs pour s'attaquer les uns les autres et se battre pour le pouvoir. En 2021, lorsqu'une émeute sanglante à la prison du Litoral, près de la ville occidentale de Guayaquil, a fait 90 morts, le président équatorien a déclaré l'état d'urgence et autorisé la mobilisation de milliers de militaires et de policiers pour patrouiller dans 65 prisons à travers le pays.
Des soldats équatoriens montent la garde devant la prison El Inca à Quito après une émeute, le 13 janvier 2023. Photo : AFP/VNA
La violence sexiste est également terrible dans ce pays. Selon les agences de l’UE pour l’égalité des sexes, en Équateur, 65 % des femmes âgées de 15 à 49 ans ont subi une forme de violence sexiste au cours de leur vie. Toutes les 72 heures, une femme équatorienne se suicide, avec un total de 443 cas enregistrés d'août 2014 à novembre 2020. Cependant, toutes les solutions proposées jusqu’à présent ne semblent pas avoir apporté de résultats clairs.
En août 2023, pour organiser l’élection présidentielle, l’Équateur a dû mobiliser un nombre sans précédent de policiers et de militaires pour participer à assurer la sécurité. Cependant, des événements choquants se sont produits, le plus choquant étant l’assassinat, le 9 août, du candidat à la présidence Fernando Villavicencio alors qu’il quittait un rassemblement de campagne dans la capitale Quito. Après l’incident, l’Équateur a dû déclarer l’état d’urgence.
Pas facile pour un Équateur frais
« À partir de demain, nous commençons à travailler pour un nouvel Équateur, nous commençons à reconstruire une économie gravement endommagée par la violence, la corruption et la haine » - a déclaré le nouveau président Noboa à ses partisans le jour de la victoire.
Nouveau président Daniel Noboa.
Cependant, les choses n’ont pas été faciles pour M. Noboa. Malgré de nombreuses mesures sévères, la violence en Équateur non seulement n’a pas diminué, mais est devenue de plus en plus violente. « Nous n'avons jamais connu ce qui se passe actuellement. Le nombre de morts dues à la violence des gangs est aussi élevé que s'il y avait une autre pandémie », a déclaré Jorge Wated, un homme d'affaires qui a dirigé le groupe de travail du gouvernement équatorien chargé de recueillir les corps pendant la pandémie de COVID-19.
Fatigués de l’escalade de la violence des gangs, des milliers d’Équatoriens cherchent à migrer pour échapper au risque d’être victimes d’un meurtre.
En outre, faire face à une économie stagnante et trouver des solutions à ce problème constitue également un défi tout aussi difficile pour le nouveau président. À la suite de la pandémie de COVID-19, l’économie équatorienne est devenue de plus en plus instable. La banque centrale équatorienne a récemment réduit ses prévisions de croissance pour 2023 de 3,1 % à 2,6 %, une lecture économique annuelle que les analystes prévoient encore plus basse. En 2022, selon le gouvernement équatorien, les manifestations ont entraîné la suspension de la production de plus de 1 000 puits, réduisant la production pétrolière de l'Équateur de plus de moitié, passant d'environ 520 000 barils par jour. N’oubliez pas que le pétrole brut est la principale exportation de l’Équateur.
Les difficultés s'accumulent, alors que le mandat du nouveau président ne durera que jusqu'en mai 2025 - le temps restant du mandat de son prédécesseur, le président Guillermo Lasso.
« Même le président le mieux préparé aurait du mal à résoudre la crise sécuritaire en Équateur en 18 mois. M. Noboa en est certainement incapable », a déclaré Will Freeman, chercheur latino-américain. Et le peuple équatorien maintient toujours allumée la flamme de l’espoir. « J'espère que le pays changera. Le prochain président devra être capable de résoudre même les petits problèmes », a déclaré un Équatorien.
Ha Anh
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