Bien que les documents récemment déclassifiés sur l'assassinat du président américain John F. Kennedy ne semblent pas contenir de révélations choquantes, ils confirment que l'Agence centrale de renseignement américaine (CIA) a plus ou moins caché ce qu'elle savait.
128 agents de la CIA à Paris
Plus de 60 ans plus tard, l’assassinat qui a choqué l’Amérique continue de susciter les théories du complot les plus folles. Si certains espéraient des révélations après que le président Donald Trump a déclassifié 64 000 documents des « JFK Papers », ils ont été déçus. À première vue, il ne semble pas y avoir beaucoup de preuves pour étayer la conclusion officielle de la Commission Warren, commandée par le président Lyndon Johnson, selon laquelle Lee Harvey Oswald, un marxiste autoproclamé, aurait agi seul à Dallas le 22 novembre 1963.
Ces documents ne sont cependant pas dénués de valeur, car ils sont passés au crible par des experts et des historiens avec l’aide de l’intelligence artificielle. Elles démontrent l'ampleur de l'espionnage de la CIA à l'étranger, sous couverture diplomatique, notamment à l'ambassade américaine à Paris, et la méfiance de JFK envers une agence qu'il envisageait de démanteler. Les documents confirment également que la CIA a surveillé de près les activités de Lee Harvey Oswald pendant des années, y compris un voyage controversé au Mexique deux mois avant qu'il ne commette le crime.
L'un des documents récemment déclassifiés révèle qu'il y avait 128 agents de renseignement de la CIA à Paris. Photo : Le Point |
Le « Mémorandum Schlesinger » est l’un des documents les plus attendus. La plupart des pages expurgées du « Mémorandum Schlesinger » révèlent que, deux mois après l’échec de la Baie des Cochons, le président Kennedy a demandé à son conseiller Arthur Schlesinger de travailler sur une éventuelle réorganisation de la CIA.
Le mémorandum de 16 pages soumis en juin 1961 était particulièrement sévère. Schlesinger a qualifié la CIA d’« État dans l’État ». Selon une section déclassifiée, l'agence comptait alors 3 700 agents infiltrés, soit à peu près le même nombre que le personnel du Département d'État américain à l'étranger. De plus, près de la moitié des espions (1 500) se faisaient passer pour des diplomates.
Schlesinger cite que 128 agents de la CIA occupaient le « dernier étage » du bâtiment de l’ambassade américaine à Paris, « un fait bien connu de la population locale ». Les agents américains « cherchaient à contacter exclusivement certaines personnalités politiques françaises », mentionnant notamment le « président de l’Assemblée nationale » Jacques Chaban-Delmas, qui avait rencontré Kennedy à Washington quelques mois plus tôt.
De plus, à l'ambassade des États-Unis à Paris, un agent de la CIA a remis un stylo empoisonné à Rolando Cubela, un Cubain recruté par Washington pour assassiner Fidel Castro, mais celui-ci n'a finalement pas commis l'acte.
Le président Kennedy et le président de l'Assemblée nationale française Jacques Chaban-Delmas à Washington, le 10 mars 1961. Photo : Maison Blanche |
Le « Schlesinger Memo » révèle pourquoi JFK a envisagé de réorganiser la CIA au point de la dissoudre, explique Jefferson Morley, un ancien journaliste du Washington Post qui publie désormais JFK Facts sur Substack. Parce que, selon les termes de Schlesinger, la CIA « empiète » sur le rôle traditionnel du Département d’État, et donc sur la capacité du président à mener la politique étrangère. Kennedy pensait que la CIA essayait de lui imposer ses vues lors de l’opération de la Baie des Cochons et cherchait une solution. Finalement, JFK décida de ne pas attaquer l’agence, mais ce mémo marqua le début de sa méfiance envers la CIA.
Le mystérieux voyage de Lee Harvey Oswald au Mexique
Lors des auditions de la Commission Warren, les responsables de la CIA ont minimisé deux choses : ce qu'ils savaient de Lee Harvey Oswald et l'étendue des plans de l'agence visant à assassiner le dirigeant cubain Fidel Castro.
La CIA a commencé à traquer l'ancien Marine lorsqu'il a tenté de faire défection vers l'Union soviétique en 1959, et a continué à le surveiller lorsqu'il est retourné aux États-Unis, a épousé une femme soviétique et a eu un enfant, en 1962.
Lorsqu'Oswald arriva au Mexique fin septembre 1963, son objectif, comme il l'expliqua à sa femme, était de demander un visa aux ambassades cubaine et soviétique lui permettant de faire défection à Cuba, mais sa demande fut refusée.
Il est bien connu que la CIA espionne les ambassades cubaine et soviétique au Mexique. De nouveaux documents fournissent des détails sur les techniques d’écoute clandestine, comme l’utilisation de produits chimiques visibles uniquement sous lumière ultraviolette pour marquer les téléphones.
Selon le journaliste Jefferson Morley, la surveillance de Lee Harvey Oswald a été menée par James Angleton, chef de la division de contre-espionnage de la CIA. Une semaine avant la mort de Kennedy, Angleton trouva sur son bureau un dossier de 180 pages sur Oswald que la CIA avait longtemps caché.
Une audience doit avoir lieu au Congrès américain le 1er avril et il reste encore 20 000 documents qui doivent être déclassifiés prochainement.
PHUONG LINH (selon Le Point)
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Source : https://baodaknong.vn/nhung-bi-mat-cuoi-cung-cua-ho-so-jfk-tinh-bao-cia-o-paris-246854.html
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