New York coule
Les urbanistes n'ont pas anticipé le risque d'élévation du niveau de la mer, ce qui pourrait poser des problèmes aux plus de 8 millions d'habitants de la ville à l'avenir, selon l'étude.
Une équipe de l’Université de Rhode Island s’est attaquée à la tâche ardue d’estimer le poids total de plus d’un million de bâtiments qui composent la ville de New York.
New York s'enfonce sous le poids de ses gratte-ciels. Photo : AFP
Ils ont découvert que près d’un trillion de kilos de béton, d’acier et de verre s’écrasaient sur le sol, provoquant son enfoncement lent sous le niveau de la mer.
Dans le même temps, le niveau de la mer augmente en raison du réchauffement climatique et du changement climatique.
Selon la NASA, le niveau moyen mondial de la mer a augmenté d’environ 10 cm depuis 1992. Il devrait continuer à augmenter entre 20 cm et 75 cm au cours des 25 prochaines années.
À quelle vitesse New York coule-t-elle ?
Selon les recherches, les taux d’affaissement varient selon la zone de la ville.
Wall Street, le célèbre tronçon de huit pâtés de maisons du quartier financier de New York, se trouve à seulement 1 à 2 mètres au-dessus du niveau de la mer.
Le quartier de Midtown Manhattan est construit sur de la roche, qui est très peu compactée, donc le taux d'affaissement est faible. Cependant, les régions de Brooklyn et du Queens ont un sol plus meuble, ce qui provoque un affaissement plus rapide.
Certaines parties du Lower Manhattan ont été artificiellement agrandies en récupérant des terres près du rivage, rendant le sol plus vulnérable à l'attraction gravitationnelle des bâtiments.
En conséquence, certaines zones du territoire s’enfoncent deux fois plus vite, à un rythme pouvant atteindre 4 mm par an.
La politique doit changer
Les chercheurs ont déclaré que même s’il ne s’agissait pas d’une urgence, ils souhaitaient fournir des preuves scientifiques pour aider à la planification future.
En 2012, l'ouragan Sandy a ravagé la ville de New York, tuant 44 personnes, détruisant des milliers de maisons et d'infrastructures et causant des dégâts estimés à 19 milliards de dollars.
Chaque nouveau bâtiment de grande hauteur pourrait contribuer aux risques d’inondation futurs, avertissent les chercheurs. Cependant, la construction ne montre aucun signe d’arrêt.
Ce sont les zones riveraines, qui ont été les plus touchées par les ravages causés par l'ouragan Sandy et les récentes crues soudaines, qui ont connu les taux les plus élevés de développement de nouveaux logements.
La ville de New York, où les prix de l'immobilier sont les plus élevés aux États-Unis, sera durement touchée par la montée du niveau de la mer qui continue d'éroder son littoral, préviennent les observateurs.
« Lorsque nous observons l’ensemble des États-Unis, nous pouvons constater que des sommes importantes d’argent sont perdues en raison de l’impact de l’élévation du niveau de la mer », a déclaré Peter Girard, vice-président des communications de l’organisation de recherche Climate Central.
La ville se classe au troisième rang mondial en termes de valeur immobilière affectée par les inondations côtières, après Guangzhou et Miami. Cela peut signifier d’énormes pertes pour les propriétaires et les investisseurs en cas de catastrophe.
New York a ouvert la voie sur d’autres aspects des infrastructures vertes, comme la réglementation de l’empreinte carbone des bâtiments. Il n’existe cependant aucune loi réglementant la prévention des inondations – une lacune qui, selon les experts, doit être comblée le plus rapidement possible.
« Il vaut mieux agir maintenant plutôt que de simplement remettre les choses à plus tard », a déclaré Vrinda Mittal, doctorante à la Columbia Business School.
Les observateurs du secteur s'attendent à ce que des réglementations plus strictes soient bientôt imposées, alors que New York cherche à protéger son horizon emblématique de la montée du niveau de la mer.
Mai Anh (selon AFP, CNA)
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