Le Pentagone vient de créer son premier groupe de travail général sur l’intelligence artificielle (IA), face à la concurrence féroce avec la Chine dans ce domaine important.
Selon une déclaration du Pentagone du 10 août, la Task Force Lima évaluera, synchronisera et appliquera l'IA générative (Generative AI) dans l'ensemble du ministère de la Défense américain, afin de garantir que l'agence soit à la pointe des technologies avancées pour protéger la sécurité nationale.
Craig Martell, secrétaire adjoint du Pentagone chargé de l'intelligence numérique et artificielle et chef du groupe de travail de Lima, a déclaré que le Pentagone avait pour mandat d'utiliser des modèles d'IA génératifs pour atténuer les risques de sécurité nationale. « Nous devons également prendre en compte la mesure dans laquelle les adversaires utiliseront cette technologie et trouveront des moyens de contourner nos propres solutions basées sur l’IA », a-t-il ajouté.
Selon le Forum économique mondial, l’IA générative est définie comme un type d’algorithme d’IA qui génère de nouveaux résultats en fonction des données sur lesquelles il a été formé, avec de nombreuses applications incluant la génération d’images, de texte et d’audio. L'application d'IA générative la plus connue est le chatbot ChatGPT, lancé en 2022.
En exploitant des modèles d’IA génératifs avec la possibilité d’utiliser des ensembles de données massifs pour former des algorithmes et créer des produits, le Pentagone souhaite renforcer ses opérations dans des domaines comme la guerre, la santé et la police.
Le commandant de mission de la Force opérationnelle Lima, le capitaine de la marine américaine M. Xavier Lugo, a déclaré que le Pentagone avait reconnu le potentiel de l'IA générative pour améliorer considérablement les opérations de renseignement, la planification opérationnelle et les processus administratifs et commerciaux. « Toutefois, une mise en œuvre responsable est essentielle pour gérer efficacement les risques associés », a-t-il noté.
Washington est de plus en plus méfiant quant à l’accès de Pékin à sa technologie d’IA à des fins militaires et a annoncé son intention de restreindre les investissements américains dans des domaines sensibles tels que « certains systèmes d’IA » en Chine, selon un décret signé par le président Joe Biden le 9 août.
M. Biden a déclaré que cette décision était une réponse aux progrès rapides de la Chine dans les domaines des semi-conducteurs et de la microélectronique, de la technologie de l’information quantique et de l’intelligence artificielle, ainsi qu’à sa capacité accrue à mener des activités qui menacent la sécurité nationale des États-Unis.
Selon un rapport récent du Center for a New American Security, basé à Washington, l’émergence de l’IA militaire est susceptible d’approfondir la concurrence entre les États-Unis et la Chine et d’accroître les risques stratégiques.
La Chine a fourni peu d’informations sur ses efforts de modernisation militaire, y compris l’IA, ce qui pourrait un jour conduire à une surprise stratégique pour les États-Unis si Pékin cherche à faire des percées en secret.
S'exprimant lors d'une audition devant la Chambre des représentants des États-Unis en mai, l'ancien PDG de Google, Eric Schmidt, a déclaré que la Chine investissait davantage dans l'IA militaire que les États-Unis.
Washington a plusieurs années d’avance dans des domaines clés comme l’IA et l’informatique quantique, a déclaré Schmidt, mais il a averti qu’« il y a tout lieu de penser qu’ils ont plus de personnes travaillant dans l’IA stratégique ».
Les risques liés à l’utilisation de l’IA dans l’armée restent controversés. Plus de 60 pays, dont les États-Unis et la Chine, ont signé un « appel à l’action » soutenant l’utilisation responsable de l’intelligence artificielle dans l’armée.
Journal Duc Tri/Tin Tuc
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