Des responsables égyptiens et occidentaux affirment que Le Caire a menacé de suspendre son traité de paix avec Tel-Aviv si Israël attaque la ville de Rafah.
Dans une interview le 10 février, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a déclaré que l'envoi de troupes pour attaquer la ville de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, pour éliminer les bataillons du Hamas restants, était nécessaire pour gagner la campagne militaire de plus de 4 mois contre cette force.
Deux responsables égyptiens et un diplomate occidental ont déclaré le 11 février que l'Egypte menaçait de suspendre les accords de Camp David si les Forces de défense israéliennes (FDI) attaquaient Rafah.
Les accords de Camp David sont un traité de paix signé par l’Égypte et Israël en septembre 1978, négocié par les États-Unis, qui est considéré comme le fondement de la stabilité dans la région depuis près d’un demi-siècle.
La chaîne Aqsa du Hamas a cité le 11 février un haut responsable du groupe avertissant que « toute attaque de Tsahal sur la ville de Rafah ferait échouer la perspective de négociations sur un échange d'otages » avec Israël. Les négociations ont été menées sous la médiation des États-Unis, de l’Égypte et du Qatar.
Des chars et des soldats israéliens combattent dans la bande de Gaza le 8 février. Photo : IDF
Plus de la moitié des 2,3 millions d'habitants de la bande de Gaza ont fui vers la ville de Rafah pour échapper aux combats dans les zones résidentielles proches de la frontière avec Israël. Selon les Nations Unies, la ville de Rafah, qui compte près de 300 000 habitants, a accueilli jusqu'à 1,4 million d'évacués d'autres zones de la bande de Gaza.
L’Égypte a récemment renforcé sa frontière avec la bande de Gaza, en établissant une zone tampon de 5 km et en érigeant un mur de béton. Cependant, les responsables égyptiens craignent qu'en cas de perte de la frontière, l'armée du pays ne soit pas en mesure d'arrêter la vague de réfugiés de la bande de Gaza qui se déverse dans la péninsule du Sinaï.
Le projet israélien d’attaquer la ville de Rafah a rencontré l’opposition de nombreux camps. Josep Borrell, le chef de la politique étrangère de l'Union européenne (UE), a déclaré que la campagne de l'armée israélienne contre Rafah « conduirait à un désastre humanitaire indescriptible et à de graves tensions avec l'Égypte ».
Les États-Unis, principal soutien d'Israël, ont également averti qu'une opération terrestre de Tsahal contre Rafah « serait catastrophique pour les civils ». Pendant ce temps, l'armée israélienne a mené ces derniers jours des frappes aériennes continues sur Rafah, une activité considérée comme une préparation à une attaque sur la ville.
Selon les autorités sanitaires de la bande de Gaza, au moins 28 176 personnes ont été tuées et 67 784 blessées dans les combats, en majorité des femmes et des enfants.
Localisation des villes de la bande de Gaza. Graphiques : BBC
Nguyen Tien (Selon AP, AFP )
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