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Les données officielles de la Turquie ont montré que les réserves de change nettes du pays sont tombées en territoire négatif pour la première fois depuis 2002. Plus précisément, les réserves de change nettes de la Banque centrale de Turquie (CBT) ont enregistré un montant négatif de 151,3 millions de dollars le 19 mai.
Le président turc sortant Recep Tayyip Erdogan lors d'une campagne électorale à Ankara, le 30 avril 2023. Source : VNA |
Selon les analystes, pour une économie avec un déficit mensuel du compte courant d’environ 8 milliards de dollars, le fait que les réserves nettes de change soient tombées à un niveau négatif est très alarmant. Parce que cela pourrait perturber le commerce, couper les chaînes d’approvisionnement et arrêter la production non seulement en Turquie mais aussi chez ses partenaires dans les réseaux de production mondiaux d’aujourd’hui. Récemment, la Russie a dû accepter que la Turquie reporte le paiement de 600 millions de dollars d’importations de gaz naturel jusqu’en 2024.
Début mars, l'Arabie saoudite a dû déposer 5 milliards de dollars à la BCT pour aider Ankara à étancher sa « soif » de devises étrangères. L’épuisement des réserves de change et la forte inflation, actuellement de 44 %, posent d’énormes défis à l’économie turque. Pendant ce temps, la livre turque a chuté à des niveaux historiquement bas face à l'euro et au dollar, perdant près de 80 % de sa valeur au cours des cinq dernières années.
Cette situation désastreuse constitue un problème extrêmement difficile pour le vainqueur de l'élection présidentielle turque du 28 mai. Cette élection est considérée comme la plus importante pour la Turquie au cours des 100 dernières années, car elle décide non seulement de qui dirigera le pays à l'avenir, mais aussi de la manière de gérer la grave crise économique actuelle. Quel que soit le vainqueur, le nouveau gouvernement turc devra s'attaquer de toute urgence aux problèmes liés à la baisse des réserves de change, à l'augmentation de la dette extérieure à court terme, à l'explosion du déficit du compte courant, à la forte inflation, etc.
Cependant, le président sortant Recep Tayyip Erdogan, arrivé en tête avec 49,5% des voix au premier tour, a promis « une nouvelle Turquie » mais a néanmoins affirmé qu'il ne changerait pas de politique économique s'il était élu pour un troisième mandat.
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