En cas de persistance d'un temps sec pendant la période de croissance des céréales, notamment en cas de températures de l'air élevées, la récolte ukrainienne pourrait diminuer de 15 à 20 %.
La plupart des céréales d'hiver ukrainiennes sont en bon état, mais les rendements pourraient chuter jusqu'à 20 pour cent si le temps sec et chaud persiste, ont déclaré des scientifiques agricoles le 5 juin, rapporté par le cabinet de conseil APK-Inform.
Selon un rapport de l'Académie nationale des sciences agricoles d'Ukraine, « en général, les conditions météorologiques pendant la majeure partie de la saison printanière ont été suffisamment favorables à la croissance et au développement des cultures de céréales d'hiver ».
Toutefois, en cas de temps sec prolongé pendant la période de croissance des grains, notamment lorsque les températures de l’air sont élevées, le rendement de la récolte peut diminuer de 15 à 20 %.
Les scientifiques de l'institut ont également averti que les cultures semées tardivement seraient confrontées à de grands risques lorsqu'elles seraient confrontées à des conditions météorologiques extrêmes .
L’Ukraine est un important producteur et exportateur de céréales au monde. Cependant, depuis que la Russie a lancé une opération militaire spéciale en février 2022, la production et les exportations de céréales du pays ont fortement chuté.
L'agence de presse Reuters (Royaume-Uni) a cité l'annonce officielle du gouvernement ukrainien, selon laquelle la production céréalière d'un niveau record de 86 millions de tonnes en 2021 a diminué à environ 53 millions de tonnes en 2022. Pour l'ensemble de l'année 2023, la production devrait encore diminuer pour atteindre 44,5 millions de tonnes.
Le 2 juin, le ministre ukrainien de l'Agriculture a également prévu que la récolte de céréales d'hiver 2023 serait d'environ 18 millions de tonnes, soit 20 % de moins qu'en 2022. Le blé domine généralement la récolte de céréales d'hiver de l'Ukraine et représente 95 % de la production totale de blé du pays.
Ces nouvelles prévisions surviennent dans un contexte de retards répétés dans le déploiement de navires transportant des céréales ukrainiennes et d'autres produits agricoles depuis les ports de la mer Noire, notamment en avril et en mai.
En mai, seulement 33 navires ont quitté les ports ukrainiens, soit une baisse de 50 % par rapport à avril, et seulement trois d’entre eux ont quitté le port de Pivdennyi à Odessa, l’un des trois ports ukrainiens inclus dans l’initiative.
En termes de volume, seulement 1,3 million de tonnes de céréales et autres denrées alimentaires ont été exportées en mai, soit une baisse de 50 % par rapport au mois précédent.
Selon le porte-parole du secrétaire général de l'ONU, Stéphane Dujarric, depuis le 24 mai, le nombre d'équipes d'inspection au Centre conjoint de coordination (JCC) a été réduit de trois à deux. La réduction du nombre d’équipes d’inspection et la restriction de l’immatriculation ont réduit le nombre moyen de navires inspectés par jour à trois.
Il a qualifié la situation de « grave », avec « des foyers de faim en augmentation dans le monde et le spectre de l’inflation alimentaire et de la volatilité des marchés qui plane dans tous les pays ».
Le Secrétariat de l’ONU a fait des propositions concrètes à toutes les parties et l’organisation continuera de mettre en œuvre son engagement envers les parties pour reprendre pleinement les activités et soutenir l’initiative, a ajouté M. Dujarric.
En particulier, les Nations Unies cherchent à obtenir des engagements pour permettre sans condition aux navires d’accoster dans les trois ports visés par l’initiative, pour augmenter le nombre de navires inspectés avec succès chaque jour et pour augmenter le nombre de navires enregistrés afin d’éviter les retards.
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