À l'occasion du référendum national sur la construction de centrales nucléaires au Kazakhstan le 6 octobre, Kazinform publie un article sur l'état et le développement de l'énergie nucléaire dans un certain nombre de pays de l'Union européenne (UE).
La France est leader mondial dans le développement de l'énergie nucléaire
La France est actuellement le leader mondial en termes de part du parc nucléaire dans la production nationale d'électricité. Selon l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), la part de l'électricité produite à partir de centrales nucléaires en France en décembre 2023 est de 65 %.
Lors de l’élection présidentielle de 2017, le thème de l’énergie a permis à M. Emmanuel Macron de se construire l’image d’un candidat à la fois progressiste et « respectueux de l’environnement ». Le programme énergétique du candidat comprenait l'engagement de réduire la part de l'énergie nucléaire du pays de 75 % à 50 % d'ici 2025. Mais en 2022, à la suite de la pandémie de Covid-19, M. Macron a présenté une nouvelle politique énergétique pour le pays.
Le président français Emmanuel Macron s'exprime dans une usine de Belfort, dans l'est de la France, le 10 février 2022. (Source : ER) |
S'exprimant à Belfort, le chef de l'Elysée a présenté le plan de développement du nucléaire français pour les 30 prochaines années, qui prévoit la construction de six nouveaux réacteurs nucléaires EPR2 entre 2035 et 2045 et de huit réacteurs EPR supplémentaires entre 2045 et 2065.
Dans son discours, le président français a également demandé aux entreprises et agences concernées d'étudier la possibilité de prolonger la durée de vie des réacteurs existants à plus de 50 ans. Il a cité les principales raisons du changement de politique énergétique du pays vers le développement de l'énergie nucléaire à des fins pacifiques pour devenir énergétiquement indépendant des fournisseurs d'énergie étrangers, réduire les prix de l'électricité, créer de nouveaux emplois et être neutre en carbone, répondant ainsi à la demande d'électricité de toute la France, qui devrait augmenter de 35% d'ici 2050.
Le dirigeant français a présenté la nouvelle feuille de route énergétique du pays, déclarant que « dans 30 ans, le plan de redémarrage du nucléaire fera de la France le premier grand pays au monde à sortir complètement des énergies fossiles, ainsi qu'à accroître notre indépendance énergétique industrielle en phase avec les exigences climatiques. »
La Belgique reporte la fermeture des réacteurs nucléaires de 10 ans
La Belgique dispose de deux centrales nucléaires d’une capacité nette de 5 761 mégawatts. La consommation d'électricité du pays augmente lentement depuis 1990 et, en 2016, l'énergie nucléaire fournissait 51,3 %, soit 41 TWh par an, de l'électricité de l'État. La première centrale nucléaire commerciale du pays a commencé à fonctionner en 1974.
Notamment, en 1913, du minerai d’uranium a été découvert au Katanga au Congo, une ancienne colonie belge. Ainsi, au milieu du XXe siècle, la Belgique était devenue l’un des rares pays à posséder d’importantes réserves d’uranium. Déjà avant la Seconde Guerre mondiale, les États-Unis s’intéressaient aux réserves d’uranium de la colonie belge. Durant les années 1940 et 1950, la Belgique, par l’intermédiaire de ses colonies, était l’un des principaux fournisseurs d’uranium des États-Unis.
Ces relations commerciales ont permis à la Belgique d’accéder à la technologie nucléaire à des fins civiles. C'est ainsi qu'en 1952 fut créé à Mol un centre de formation à la recherche nucléaire. La construction du premier réacteur BR1 a commencé en 1956.
Centrale nucléaire de Doel, Belgique. (Source : VRT) |
La première centrale nucléaire, Doel 1, a été mise en service en 1974. Au cours des dix années suivantes, six autres réacteurs ont été connectés au réseau. La Belgique a toutefois décidé d’abandonner complètement l’énergie nucléaire d’ici 2025. Cependant, en mars 2022, la Belgique a pris la décision de retarder de 10 ans supplémentaires la fermeture de deux réacteurs.
Conseiller à l'Académie diplomatique de Bruxelles, membre du Barreau belge, Jean Brabander a constaté qu'il existe des opinions divergentes concernant le développement de l'énergie nucléaire en Europe. Par exemple, la France promeut activement le développement des centrales nucléaires, mais l’Allemagne a décidé de les « geler ».
M. Jean Brabander a également des appréciations différentes sur les perspectives des centrales nucléaires. Selon lui, un jour, les centrales nucléaires devront être fermées et cela coûtera beaucoup de temps et d’argent. Mais d’un autre côté, il s’agit d’une « énergie propre », sans émissions nocives.
Outre le problème des coûts énergétiques des centrales nucléaires, le fait que la Belgique soit l’un des premiers pays au monde à avoir construit une centrale nucléaire donne au pays une expérience non seulement en matière d’exploitation mais également en matière de gestion efficace des déchets nucléaires. « Aujourd’hui, posséder deux centrales nucléaires permet à la Belgique de répondre à ses besoins énergétiques », a affirmé M. Jean Brabander.
La République tchèque dispose d’une bonne expérience dans l’exploitation de centrales nucléaires.
La République tchèque possède six réacteurs nucléaires, qui produisent environ un tiers de son électricité. Le premier réacteur nucléaire commercial a été mis en service en 1985. La politique du gouvernement tchèque prévoit une augmentation significative de la capacité nucléaire d'ici 2040.
Centrale nucléaire de Dukovany, République tchèque. (Source : CEZ) |
Tomas Zdechovsky, expert en énergie nucléaire, estime que l'énergie nucléaire est la meilleure solution pour un pays comme la République tchèque. Selon lui, la République tchèque dispose d'une bonne expérience dans l'exploitation de centrales nucléaires avec deux centrales, Dukovany et Temelin. La technologie appliquée dans ces deux centrales est une technologie propre et l’électricité produite par les deux centrales peut être exportée vers les pays voisins comme l’Autriche ou l’Allemagne.
L'expert Tomas Zdechovsky a également évoqué l'importance d'organiser un référendum. Selon lui, tous les référendums sont des signes positifs pour les pays démocratiques. Le peuple a le droit de voter, le peuple a le droit de décider. Si un référendum sur l’énergie nucléaire était organisé en République tchèque, il est convaincu que plus des deux tiers des Tchèques soutiendraient l’énergie nucléaire à des fins pacifiques.
La Hongrie investit dans la construction d'une nouvelle centrale nucléaire
La Hongrie possède quatre réacteurs nucléaires, qui produisent environ la moitié de l’électricité du pays. Le premier réacteur nucléaire commercial a été mis en service en 1982. En 1956, la Commission nationale hongroise de l'énergie atomique a été créée et en 1959, le premier réacteur de recherche du pays a atteint la criticité. En 1966, un accord fut signé entre la Hongrie et l'Union soviétique sur la construction d'une centrale nucléaire, et en 1967, dans la région de Paks, à 100 km au sud de Budapest, une centrale nucléaire de 880 mégawatts fut sélectionnée.
La construction des deux premières unités a commencé en 1974 et les deux unités suivantes ont été construites en 1979. Quatre réacteurs VVER-440 (modèle V-213) ont été mis en service entre 1982 et 1987. La centrale nucléaire de Paks en Hongrie est détenue et exploitée par MVM Paks Nuclear Power Plant Ltd, une filiale de la société d'État Hungarian Electricity Ltd (Magyar Villamos Művek, MVM).
La centrale nucléaire de Paks appartient à MVM. (Source : BNE) |
Le Parlement hongrois a désormais exprimé son soutien total à la construction de deux nouveaux réacteurs nucléaires et un contrat de construction a été signé.
Andros Laszlo, expert hongrois en énergie nucléaire, a souligné que la centrale nucléaire de la ville de Paks produit actuellement environ 50 % de l'énergie totale de la Hongrie et fait partie intégrante du système énergétique hongrois depuis 40 ans.
En Hongrie, l’énergie nucléaire n’est pas un sujet politiquement sensible. Le parti Fidesch soutient la construction de la prochaine centrale nucléaire. Bien sûr, il existe des minorités au sein du Parti vert qui s’opposent à l’énergie nucléaire.
La Hongrie a récemment décidé d’investir dans la construction de nouvelles centrales nucléaires pour remplacer les anciennes. M. Andros Laszlo estime que la majorité des Hongrois soutiennent la construction d’une nouvelle centrale nucléaire. Concernant le référendum national sur la construction d'une centrale nucléaire, il a déclaré que le soutien du public aux grands projets est une question importante pour toute région de Hongrie.
Source : https://baoquocte.vn/phat-trien-nang-luong-nhat-nhan-tai-cac-nuoc-eu-288287.html
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