Vague de réactions après la décision américaine d'imposer une taxe à l'importation sur les voitures

Salon de l'auto de Chicago 2024 au McCormick Place à Chicago, États-Unis. (Photo : Xinhua)

« Nous imposerons une taxe de 25 % sur toutes les voitures qui ne sont pas fabriquées aux États-Unis » - La déclaration du président américain Donald Trump lors d'un événement dans le bureau ovale le 26 mars (heure locale) a concrétisé son engagement de longue date envers les électeurs nationaux.

La nouvelle politique s'appliquera à toutes les voitures et camions fabriqués à l'étranger et devrait rapporter plus de 100 milliards de dollars par an au budget fédéral, selon le secrétaire de la Maison Blanche Will Scharf.

Autrefois symbole de la puissance industrielle américaine , l'industrie automobile du pays a été progressivement affaiblie par la concurrence du Japon, de la Corée du Sud et, plus récemment, de la Chine. La nouvelle mesure fiscale ne vise pas seulement à protéger les « grands » comme Ford ou GM, mais est également perçue comme un levier pour relancer la production nationale.

Cela fait également partie des efforts de l’administration Trump 2.0 pour relancer l’industrie manufacturière, affirmer sa souveraineté économique et réduire sa dépendance aux chaînes d’approvisionnement mondiales.

Port de Los Angeles, Californie, États-Unis. (Photo : Xinhua)

Dans un rapport d'analyse sectorielle récemment publié, Monex Financial Group, basé à Tokyo, a déclaré que les récents tarifs américains sur l'acier et l'aluminium importés, entrés en vigueur le 12 mars, ont commencé à perturber les chaînes d'approvisionnement mondiales et les flux commerciaux. L’ajout d’un tarif de 25 % sur les voitures devrait avoir un impact majeur sur les prix et la disponibilité. Les prévisions de l’industrie montrent que les nouveaux tarifs pourraient augmenter le prix moyen de chaque voiture aux États-Unis jusqu’à 3 000 dollars, entraînant une baisse des ventes globales du marché en 2025.

Le Canada, l’un des plus grands fournisseurs automobiles des États-Unis, envisage des contre-mesures plus strictes. L'agence de presse Xinhua a cité des sources de presse canadiennes selon lesquelles le gouvernement du Premier ministre Mark Carney envisage de nombreuses options pour riposter aux tarifs douaniers américains. S’exprimant lors de la campagne électorale, Carney a qualifié les nouveaux tarifs d’une « attaque directe » contre les travailleurs canadiens, quelle que soit la manière dont ils sont mis en œuvre.

Le Premier ministre canadien Mark Carney (Photo : Xinhua)

Il avait précédemment annoncé un fonds de réponse stratégique de 2 milliards de dollars canadiens (1,4 milliard de dollars) pour soutenir l’industrie automobile nationale. Ces fonds serviront à améliorer la compétitivité, à protéger les emplois, à fournir des formations professionnelles et à construire une chaîne d’approvisionnement nationale solide. Selon les médias nationaux, M. Carney s'est également engagé à donner la priorité à l'utilisation de voitures fabriquées au Canada s'il est élu lors des élections du 28 avril.

En Europe, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a exprimé son « profond regret » face à la décision américaine d'imposer des droits de douane.

« L'industrie automobile est un moteur d'innovation, un moteur essentiel de compétitivité et de création d'emplois de qualité. La chaîne d'approvisionnement transatlantique est profondément intégrée », a-t-elle déclaré dans un communiqué officiel.

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. (Photo : Xinhua)

La présidente Ursula von der Leyen a également averti que les nouveaux tarifs douaniers ne nuiraient pas seulement aux entreprises, mais seraient également « pires pour les consommateurs » aux États-Unis et dans l’Union européenne (UE). L’UE a affirmé qu’elle continuerait à rechercher des solutions par le dialogue, tout en protégeant ses intérêts économiques.

Du côté des experts, le professeur Holger Goerg, économiste international à l'Université de Kiel (Allemagne), a déclaré que l'économie américaine sera la plus fortement affectée par ces nouvelles politiques fiscales. Selon lui, les tarifs douaniers provoquent une augmentation de l’inflation et réduisent la compétitivité, tandis que des signes de faiblesse de l’économie américaine apparaissent progressivement, comme la hausse des prix et la chute du marché boursier.

Immédiatement après l'annonce des informations fiscales, les actions de nombreuses sociétés automobiles cotées aux États-Unis ont simultanément vu leur prix baisser. Les investisseurs craignent un nouveau coup dur pour l'industrie automobile, déjà ébranlée par la politique commerciale de M. Trump.

Source : https://nhandan.vn/lan-song-phan-ung-sau-quyet-dinh-ap-thue-o-to-nhap-khau-cua-my-post868166.html