Pourquoi Israël a-t-il ciblé Radwan ?
Israël considère depuis longtemps le Hezbollah, avec ses dizaines de milliers de combattants et son arsenal de missiles massif, comme l’adversaire le plus redoutable à sa frontière nord. Parmi les unités du Hezbollah présentes dans la région, la force Radwan, commandée par Ibrahim Aqil, est considérée par l'armée israélienne comme représentant la plus grande menace.
Les combattants de la force Radwan s'entraînent à Aaramta, au Liban, en mai de cette année. Photo : Washington Post
Selon les analystes militaires de Tel-Aviv, Radwan est chargé d'attaquer la région de Galilée, dans le nord d'Israël. « La Force Radwan a été chargée de recréer ce qui s'est passé le 7 octobre, du sud d'Israël vers le nord », a déclaré Tamir Hayman, un général à la retraite qui a dirigé les renseignements militaires israéliens jusqu'en 2021, dans une interview au New York Times.
Au printemps 2023, les forces de Radwan ont participé à un rare exercice militaire public du Hezbollah qui comprenait une incursion simulée sur le territoire israélien. Les vidéos de propagande produites par le Hezbollah montrent des exercices de tir réel du groupe, confirmant clairement la menace que représente Radwan pour Israël.
C’est pourquoi Israël a rapidement placé cette force dans sa ligne de mire. Les dirigeants israéliens ont nommé Radwan à plusieurs reprises lorsqu’ils ont parlé des forces les plus dangereuses du Hezbollah. Après que cette force ait joué un rôle majeur dans les attaques transfrontalières du Hezbollah avec Israël depuis août de l'année dernière, Radwan est devenu une épine encore plus grande dans le pied des responsables militaires israéliens.
D'où vient la force Radwan ?
L’origine et la composition de Radwan restent floues. Certaines sources affirment que le Hezbollah forme des combattants des forces spéciales depuis les années 1990 et que ceux-ci font désormais partie de la force Radwan.
Le commandant de la Force Radwan, Ibrahim Aqil (à gauche), et le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, sur une photo publiée par le bureau de presse du Hezbollah au début du mois. Photo : Times of Israel
Selon le magazine Small Wars & Insurgencies, Radwan s’appelait à l’origine « Force d’intervention rapide » ou « Unité d’intervention », et a été rebaptisée en 2008 d’après le pseudonyme « Hajj Radwan » de l’ancien chef Imad Mughniyeh, un haut dirigeant du Hezbollah assassiné en Syrie en 2008. Sous le commandement d’Imad Mughniyeh, Radwan a joué un rôle clé dans l’enlèvement de soldats israéliens en 2006 qui a conduit au déclenchement de la deuxième guerre du Liban.
Les forces de Radwan ont une expérience particulière dans les raids et les embuscades, les assassinats ou les opérations nécessitant une pénétration en profondeur. L'unité, ainsi que d'autres éléments du Hezbollah et d'autres groupes soutenus par l'Iran, ont ensuite rejoint la lutte contre l'État islamique (EI) autoproclamé en Syrie.
La participation en Syrie a donné aux forces de Radwan une expérience significative du champ de bataille et la capacité de coordonner des opérations à plus grande échelle. Selon la chercheuse israélienne Dima Adamsky, le processus de coordination avec les forces armées régulières en Syrie a aidé Radwan à se transformer en une force de commando professionnelle, capable de mener des combats redoutables dans une guerre contre Israël.
Un autre chercheur israélien, Tal Beeri, expert du Liban à l'Institut Alma basé dans la province de Hazafon, a déclaré que la force Radwan, qui compte actuellement environ 2 500 soldats, est sélectionnée avec beaucoup de soin.
La formation ne commence qu’après un processus de sélection approfondi des antécédents et des qualités des guerriers. La formation comprend des éléments tels que le tir, la lutte antichar, le combat au corps à corps, l'utilisation d'explosifs, la conduite et l'utilisation de drones pour la collecte de renseignements. De plus, les combattants doivent également passer par un endroit appelé « atelier de captivité », où Radwan enseigne aux étudiants comment se comporter en cas de capture.
Israël déterminé à forcer Radwan à se retirer de la frontière
Après le déclenchement de la guerre entre Israël et le Hamas, le Hezbollah a déployé des unités Radwan à la frontière entre la Syrie et Israël. Ils sont devenus une force de choc impliquée dans les attaques transfrontalières entre Israël et le Hezbollah tout au long de la guerre. Les trois derniers mois ont été considérés comme la période la plus active des forces de Radwan contre Israël depuis 2006.
Wissam al-Tawil, commandant adjoint de la force Radwan, a également été tué dans une frappe aérienne israélienne au début du mois de janvier. Photo : New York Times
C'est pourquoi, dès décembre dernier, Tzachi Hanegbi, le conseiller à la sécurité nationale d'Israël, déclarait aux médias du pays que Tel-Aviv ne pouvait plus accepter Radwan « à sa frontière ».
Début janvier de cette année, le porte-parole militaire israélien, le général de brigade Daniel Hagari, a réaffirmé que l'objectif des actions d'Israël dans le sud du Liban était de forcer les forces de Radwan à s'éloigner de la frontière, demandant spécifiquement au Hezbollah de déployer ces forces au nord du fleuve Litani.
Le général de brigade Hagari a déclaré que si la persuasion diplomatique échoue, Israël prendra des mesures militaires pour atteindre ses objectifs. Un jour seulement après le discours de M. Hagari, une frappe aérienne israélienne a tué Wissam al-Tawil, commandant adjoint de la force Radwan. Et maintenant, c'était au tour du commandant de Radwan, Ibrahim Aqil, de mourir aux mains d'Israël.
Les morts successives de commandants de Radwan montrent que Tel-Aviv a décidé de prendre la deuxième option à l'égard de la force militante qu'elle considère comme une épine dans sa frontière nord.
Quang Anh
Source : https://www.congluan.vn/ven-man-bi-mat-ve-luc-luong-radwan-don-vi-tinh-nhue-cua-hezbollah-post313337.html
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