M. Trump et le président Biden ont certainement été les deux plus grands gagnants du Super Tuesday, tandis que le dernier espoir de Mme Haley a été anéanti.
Le 5 mars est appelé Super Tuesday, car c'est le jour le plus important dans la course à l'investiture présidentielle américaine. Les partis démocrate et républicain de 15 États et du territoire des Samoa américaines ont organisé simultanément des élections primaires ce jour-là pour choisir les candidats qui se présenteront aux élections.
Après une journée de vote, le résultat semble déjà décidé et le Super Tuesday continue d'être une étape importante dans la détermination des candidats à l'élection présidentielle américaine, avec des gagnants et des perdants clairs.
L'ancien président américain Donald Trump (à gauche) et le président Joe Biden. Photo : Reuters
Les observateurs estiment que le premier gagnant du Super Tuesday était l’ancien président américain Donald Trump. La course aux primaires républicaines est terminée, même si Trump n’a pas officiellement remporté l’investiture. À l'exception du Vermont, il a battu son seul adversaire restant, l'ancienne ambassadrice des États-Unis aux Nations Unies Nikki Haley, dans tous les autres États ce jour-là.
En Virginie, où la campagne de Haley nourrissait encore des espoirs avant l'annonce des résultats, Trump a gagné avec 30 points de pourcentage d'avance.
Il a également remporté une large victoire dans les deux États les plus peuplés aujourd’hui, la Californie et le Texas.
La victoire éclatante de Trump lors des élections primaires de cette année a marqué un retour remarquable pour un candidat dont la carrière politique semblait terminée après les émeutes du Capitole du 6 janvier 2021.
Certains signes avant-coureurs laissent également présager une victoire de Trump dans des zones plus modérées et plus riches, comme les banlieues du nord de la Virginie.
En fin de compte, le Parti républicain appartient désormais à Trump.
Le président Joe Biden, qui n’a fait face qu’à des adversaires nominaux, a été tout aussi retentissant.
La large victoire du président Biden montre son potentiel. Le chef de la Maison Blanche a remporté les élections dans les 15 États, à l'exception des Samoa. Le vainqueur du caucus démocrate du territoire était un homme politique pratiquement inconnu, Jason Palmer, avec un total de 51 voix.
Dans 15 États, aucun candidat autre que Biden n’a obtenu de victoires à deux chiffres. Le président, qui se croit outsider, est en passe de remporter l’investiture démocrate.
Comme pour Trump, le Super Tuesday a également envoyé des signaux d’avertissement à Biden, notamment concernant son soutien à Israël dans sa campagne militaire dans la bande de Gaza.
Dans le Minnesota, un groupe de démocrates pro-palestiniens, déçus par la politique de la Maison Blanche sur Israël et Gaza, ont lancé une campagne « votez pour personne ». Dans cette campagne, ils ont appelé les électeurs à choisir l'option « non », au lieu de choisir M. Biden sur le bulletin de vote.
L'option « pas de vote » indique que l'électeur soutient le Parti démocrate, mais ne vote pour aucun des candidats figurant sur le bulletin de vote. Ces votes ne seront pas comptabilisés pour le président Biden.
20% des électeurs ont répondu à cet appel, soit plus de 45 000 personnes. Les organisateurs de la campagne soulignent qu’ils ne font campagne que depuis une semaine et qu’ils ont dépensé 20 000 $.
Ce chiffre dépasse de loin les résultats obtenus dans le Michigan la semaine dernière, où 13 % des électeurs démocrates aux primaires ont choisi « aucun vote ».
Les partisans du président Biden peuvent espérer qu’Israël et le Hamas parviendront bientôt à un cessez-le-feu à Gaza, contribuant ainsi à apaiser la blessure politique dont souffre le propriétaire de la Maison Blanche.
Mais les observateurs affirment que le véritable danger qui pèse sur le président Biden devient plus clair que jamais.
Nikki Haley s'exprime à Greer, en Caroline du Sud, le 19 février. Photo : AP
Quand il s'agit de l'équipe perdante du Super Tuesday, le nom qui revient le plus souvent est Nikki Haley. Elle n’a remporté qu’un seul des 15 États qui ont organisé des primaires le 5 mars.
Mais gagner le Vermont, l’un des États les plus libéraux du pays, n’a pas suffi à renverser la tendance contre Trump. Après le Super Tuesday, M. Trump compte 1 040 délégués, tandis que Mme Haley en compte 86. Un candidat doit obtenir au moins 1 215 délégués pour remporter l’investiture à la Convention nationale républicaine en juillet.
Pour elle, c’était la nuit où toute flamme d’espoir s’éteignait. L'ancien ambassadeur des États-Unis auprès des Nations Unies a annoncé plus tard qu'il suspendait sa campagne. Avec sa décision, Donald Trump devient le seul candidat républicain à l’élection présidentielle de 2024.
Elle a exprimé sa gratitude pour le soutien de nombreux électeurs à travers le pays, affirmant qu'elle souhaitait que la voix des Américains soit entendue. « Je l'ai fait. Je ne regrette rien », a-t-elle déclaré.
Malgré sa défaite aux primaires, Haley a prouvé ses capacités, remplaçant facilement le gouverneur de Floride Ron DeSantis, devenant ainsi le principal visage pour affronter l'ancien président Trump.
Haley n’a que 52 ans, elle pourrait donc facilement se présenter à la réélection en 2028 ou au-delà. Mais d’ici 2024, elle aura définitivement atteint la fin du chemin.
Une autre partie qui a subi une déception inattendue est le public américain lui-même. Habituellement une course dramatique, le Super Tuesday de cette année a été relativement ennuyeux.
Le résultat final n’a pas été surprenant et, avec lui, l’enthousiasme du public s’est également éteint.
Mais cela met en évidence le paradoxe central de la course de cette année.
Biden et Trump remporteront facilement les nominations de leurs partis, mais les sondages montrent que des millions d'Américains envisagent avec réticence la perspective d'une revanche entre les deux hommes.
En janvier, un sondage Reuters/Ipsos a révélé que 67 % des Américains étaient « fatigués de voir les mêmes candidats à l'élection présidentielle et voulaient de nouveaux visages ».
En théorie, cela ouvrirait la porte à la candidature d’un tiers parti. Mais savoir si quelqu’un peut réellement profiter de cette porte est une autre histoire.
Le candidat indépendant Robert F. Kennedy Jr., neveu de l'ancien président américain John F. Kennedy, a annoncé le même jour qu'il avait désormais suffisamment de signatures pour inscrire son nom sur le bulletin de vote au Nevada.
Kennedy est estimé à 11 % dans les sondages dans une course hypothétique contre le président Biden et l'ancien président Trump. Pendant ce temps, M. Trump devance M. Biden de 2 points de pourcentage.
Vu Hoang (selon Hill, Reuters, AFP )
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