Un cargo décharge des marchandises dans le port de Baltimore, aux États-Unis. Photo : AFP/VNA
Le « Jour de la Libération », comme l’appelle M. Trump, aura lieu le 2 avril et pourrait entraîner une nouvelle vague de droits de douane. M. Trump a annoncé un tarif douanier de 25 % sur toutes les voitures importées et des tarifs « de rétorsion » sur les différents pays en fonction de leurs politiques commerciales. Ce plan est-il sujet à changement ? Personne ne le sait avec certitude.
Ce serait une mauvaise nouvelle pour les entreprises américaines, car elles ne savent pas jusqu’où la guerre commerciale va s’intensifier. Les consommateurs américains craignent également que l’inflation ne pèse sur leur portefeuille.
Depuis son entrée en fonction, M. Trump a annoncé à deux reprises des droits de douane sur les marchandises importées du Canada et du Mexique, puis a reporté la date de mise en œuvre. Le tarif supplémentaire de 10 % sur les produits chinois a désormais doublé pour atteindre 20 %. Les mesures fiscales ciblant des secteurs particuliers sont également nombreuses. M. Trump a imposé des droits de douane sur l’aluminium et l’acier importés et s’est engagé à imposer des droits de douane sur les puces, le bois et les produits pharmaceutiques. Les prix du cuivre ont grimpé en flèche en raison des spéculations selon lesquelles ce produit sera la prochaine cible des tarifs douaniers.
Les raisons invoquées par M. Trump étaient également très diverses : du contrôle des frontières à la lutte contre le trafic de drogue, en passant par la TVA, le déficit commercial, jusqu'à l'acquisition de la plateforme TikTok. Récemment, il a également menacé d’imposer des taxes à tout pays qui achèterait du pétrole vénézuélien.
Pour apaiser M. Trump, les entreprises ont mis au point de nombreux plans d’investissement. Mais lorsqu’ils ont fait rapport aux actionnaires, ils se sont plaints de l’environnement commercial imprévisible. Les enquêtes montrent que les projets de dépenses d'investissement sont en forte baisse, tandis que la Maison Blanche estime que les tarifs douaniers sur les voitures encourageront les entreprises à investir aux États-Unis, contribuant ainsi à la croissance de l'économie, à la création d'emplois et à l'augmentation des revenus réels.
Mais l’instabilité elle-même freine l’investissement, car les usines ne peuvent pas être construites du jour au lendemain. Investir dans des usines pour faire face à la politique fiscale volatile du président américain est assez risqué. Les observateurs soulignent que les tarifs douaniers appliqués par M. Trump durant son premier mandat n’ont pas pu sauver l’affaiblissement de l’industrie manufacturière américaine. Au contraire, ils augmentent également les coûts pour les entreprises qui utilisent de l’acier importé.
Le 2 avril n’est certainement pas le jour où M. Trump mettra fin à cette politique fiscale volatile. Contrairement à son précédent mandat, il ne semble plus préoccupé par la chute des marchés financiers due à sa politique. Le chef de la Maison Blanche n’est pas non plus du genre à se préoccuper outre mesure des détails spécifiques, laissant les marchés et les pays spéculer.
Cependant, l’imprévisibilité de M. Trump vient aussi en partie de sa flexibilité. C’est l’occasion pour les conseillers du président américain de chercher à « façonner » la politique. Certains préconisent d’utiliser les pouvoirs d’urgence comme mesure temporaire, puis de revenir à l’approche plus méthodique du mandat précédent – avec des impôts imposés uniquement après une enquête approfondie. Même s’il ne s’agit que d’un processus de base, ce serait une énorme amélioration.
Les partenaires commerciaux des États-Unis doivent également réfléchir à la manière de stabiliser la situation. Les représailles du 2 avril sont une option et de nombreux pays l’ont déjà fait. Mais la vengeance a un prix. Ils causent des dommages économiques et pourraient inciter le gouvernement américain à réagir davantage. Pour la plupart des pays, les représailles ne sont pas une option viable. Même les pays suffisamment puissants pour résister doivent considérer cette décision avec soin.
Mieux encore, essayez de minimiser les dégâts. Avec la politique du « coup pour coup » du président Trump, certains pays pourraient être en mesure de le convaincre en réduisant leurs propres impôts. Les pays pourraient également supprimer les barrières commerciales entre eux, renforçant ainsi l’intégration alors que M. Trump détourne l’Amérique du monde.
Les répercussions des politiques commerciales du président américain peuvent être déstabilisatrices, mais elles ne doivent pas nécessairement se propager à l’échelle mondiale.
Comment (0)