D’après les scientifiques, 2030 est l’année où la planète devra réduire ses émissions de gaz à effet de serre de près de moitié. Dans ce contexte, les gouvernements sont contraints d’agir rapidement pour réduire les émissions. Mais cette pression a provoqué un retour de bâton dans la politique européenne.
Michael Jacobs, professeur d’économie politique à l’Université de Sheffield et ancien conseiller climatique du gouvernement britannique, a déclaré que certains partis d’extrême droite ou populistes en Europe estiment que le changement climatique n’est « qu’une préoccupation pour les riches », tandis que les pauvres seront obligés d’en payer le prix.
Le chancelier britannique Rishi Sunak a promis d'abandonner ses efforts de décarbonisation plus rapidement que les autres pays, a rapporté le Financial Times. Selon M. Sunak, la part du Royaume-Uni dans les émissions mondiales de CO2 est inférieure à 1 %, le Royaume-Uni n’a donc pas la responsabilité de faire plus de sacrifices que les autres pays. Des scènes similaires se déroulent partout en Europe. De nombreux politiciens d’extrême droite promettent même d’abandonner les mesures écologiques qui, selon eux, seront impopulaires auprès des électeurs lors des élections au Parlement européen (PE) début juin.
Suite à l’Accord de Paris de 2015, dans lequel près de 200 pays ont convenu de limiter la hausse de la température mondiale bien en dessous de 2 degrés Celsius et idéalement à 1,5 degré Celsius, une vague de gouvernements ont fixé des objectifs de réduction des émissions, certains visant le zéro net d’ici 2050. Nombre d’entre eux, dont la Suède, pionnière en matière d’émissions nettes, ont admis qu’ils ne parviendraient pas à atteindre leur objectif de zéro net d’ici 2045.
Les sondages montrent que les électeurs préoccupés par le changement climatique ont tendance à vouloir que leurs gouvernements en fassent davantage. Cependant, l’attitude des électeurs peut changer lorsqu’ils sont confrontés à des politiques qui affectent directement leur vie quotidienne. Un sondage YouGov réalisé avant les changements de politique du Premier ministre Sunak montre que la moitié des électeurs sont favorables au report de l'interdiction de la vente de nouvelles voitures à essence et diesel de 2030 à 2035.
En Allemagne, la proposition d'interdire les centrales électriques au pétrole et au gaz est considérée par les analystes comme l'une des principales raisons du déclin du soutien à la coalition tripartite du chancelier Olaf Scholz et de la hausse du soutien au parti d'extrême droite Alternative pour l'Allemagne (AfD). Le succès surprise du Parti de la liberté (PVV), parti d'extrême droite, aux élections néerlandaises de fin 2023 a laissé les militants du climat craindre une transition verte et un retour en arrière des politiques climatiques.
La bonne nouvelle jusqu’à présent est que les partis d’extrême droite en Europe ont remporté les élections mais ont eu du mal à convertir les voix en pouvoir, en partie parce que d’autres partis ont refusé de coopérer pour former une coalition gouvernementale. Ou comme le PVV qui participe au gouvernement néerlandais, mais n’a pas suffisamment d’influence sur la politique climatique néerlandaise.
KHANH MINH
Source : https://www.sggp.org.vn/au-cu-chau-au-va-tien-trinh-chuyen-doi-xanh-post741146.html
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