(CLO) Lundi 17 novembre, des agriculteurs de toute la France ont manifesté contre la possibilité de conclure un accord commercial entre l'Union européenne (UE) et les pays du Mercosur (dont le Brésil, l'Argentine, le Paraguay et l'Uruguay).
Ils craignent que l’accord n’augmente la concurrence étrangère, aggravant ainsi la crise agricole.
Des agriculteurs français bloquent une route avec des tracteurs pour protester contre l'accord de libre-échange UE-Mercosur à Paris, en France, le 17 novembre 2024. Photo : REUTERS/Stephanie Lecocq
Des années de négociations entre l'UE et le Mercosur sont proches d'un accord final d'ici la fin de cette année, suscitant l'indignation en France. L’hiver dernier, les agriculteurs européens étaient mécontents de la forte augmentation des importations en provenance d’Ukraine.
En France, la situation a toutefois été aggravée par de mauvaises récoltes, des maladies du bétail qui ont augmenté les coûts et réduit la production, et des promesses politiques retardées.
« Nos besoins de janvier ne sont toujours pas couverts », déplore Armelle Fraiture, éleveuse laitière au nord de Paris. « Nous devons faire comprendre au gouvernement qu’il est temps d’agir. »
Les agriculteurs français craignent particulièrement que l'accord avec le Mercosur n'augmente les importations de bœuf, de poulet, de sucre et de maïs en provenance du Brésil et d'Argentine, pays qui utilisent des méthodes interdites par l'UE, comme l'utilisation de pesticides et d'antibiotiques pour la culture.
Arnaud Rousseau, président de la Fédération nationale des agriculteurs français (FNSEA), a qualifié cet accord de "dernière goutte d'eau" dans un contexte de difficultés financières pour de nombreux agriculteurs. Selon lui, des dizaines de milliers d'exploitations agricoles en France, premier producteur agricole de l'UE, sont menacées de faillite.
Les agriculteurs prévoient d'organiser des manifestations jusqu'à la mi-décembre, principalement devant le siège du gouvernement. Dimanche, un petit groupe a utilisé des tracteurs pour bloquer une partie d'une autoroute près de Paris, brandissant des banderoles sur lesquelles on pouvait lire : « N'importez pas l'agriculture dont nous ne voulons pas. »
Dans le même temps, le président Emmanuel Macron a réaffirmé son opposition à l’accord du Mercosur tel qu’il est actuellement. Cependant, la France ne disposant pas de suffisamment d’alliés dans les négociations avec l’UE et connaissant un profond mécontentement rural, le gouvernement pourrait avoir du mal à apaiser les agriculteurs.
« Nous, les agriculteurs, savons que nous irons manifester, mais nous ne savons pas quand nous reviendrons », a exprimé sa détermination Armelle Fraiture.
Hong Hanh (selon Reuters)
Source : https://www.congluan.vn/nong-dan-phap-lai-bieu-tinh-may-keo-phan-doi-thoa-thuan-voi-mercosur-post321784.html
Comment (0)