Ministre brésilien des Affaires étrangères : Un nouveau chapitre s'ouvre dans les relations entre le Vietnam et le Brésil

Selon le ministre brésilien des Affaires étrangères, l'ambassadeur Mauro Vieira, la prochaine visite d'État au Vietnam du président Lula da Silva marque un nouveau chapitre dans le partenariat Vietnam-Brésil.

Bộ trưởng Ngoại giao Brazil: Chương mới trong quan hệ Việt Nam-Brazil

Le vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères Bui Thanh Son et le ministre brésilien des Affaires étrangères Mauro Vieira prennent une photo ensemble. (Photo : Doan Tan/VNA)

- Cher Ministre Mauro Vieira, quelle est la signification de la visite du Président Lula da Silva au Vietnam, surtout lorsque cette visite intervient quelques mois seulement après la visite du Premier Ministre Pham Minh Chinh au Brésil dans le cadre du Sommet du G20 à Rio de Janeiro en 2024 ?

Ministre Mauro Vieira : En 2024, le Brésil et le Vietnam ont célébré 35 ans de relations diplomatiques, fondées sur l’amitié, la coopération et le respect mutuel.

Le Vietnam est devenu un partenaire important du Brésil en Asie du Sud-Est, avec un chiffre d’affaires commercial atteignant un record de 7,7 milliards de dollars l’année dernière. Le Brésil considère le Vietnam comme un ami fiable et un allié important dans l’hémisphère sud.

Depuis le retour au pouvoir du président Lula en janvier 2023, les relations avec le Vietnam ont pris un élan significatif. Une étape importante dans le partenariat renouvelé entre le Brésil et le Vietnam est la visite historique du Premier ministre Pham Minh Chinh au Brésil en septembre 2023, la première visite d’un Premier ministre vietnamien.

La prochaine visite du président Lula marque un nouveau chapitre dans ce partenariat.

Le président Lula se souvient toujours avec émotion de son voyage au Vietnam en 2008, en tant que premier président brésilien à se rendre à Hanoï et souhaitait constater de ses propres yeux les impressionnantes réalisations économiques et sociales du Vietnam.

- En novembre 2024, le Vietnam et le Brésil ont convenu de transformer leurs relations bilatérales en partenariat stratégique après 35 ans d'établissement de relations diplomatiques. Pourriez-vous partager les domaines prioritaires de coopération pour renforcer davantage les relations avec le Vietnam dans cette nouvelle phase du gouvernement brésilien ?

Ministre Mauro Vieira : Lors de leur rencontre en marge du sommet du G20 à Rio de Janeiro en novembre dernier, le président Lula et le Premier ministre Pham Minh Chinh ont franchi une étape historique en élevant notre relation au rang de partenariat stratégique. Cette étape importante reflète la force des relations diplomatiques et l’amitié de longue date entre le Brésil et le Vietnam.

Cette mise à niveau souligne également la portée de notre programme commun et notre vision commune d’une gouvernance mondiale réformée, ancrée dans la paix et le développement.

Les deux pays sont attachés au multilatéralisme, à l’État de droit et au règlement pacifique des différends, les Nations Unies étant au cœur du système international. Nous partageons un désir de stabilité, de prospérité et de développement durable.

Nous élaborons actuellement un plan d’action pour mettre en œuvre le partenariat stratégique. Il s’agira d’une feuille de route pour la coopération dans des domaines clés, notamment la défense, la science, la technologie, l’innovation, l’agriculture, la durabilité environnementale et la transition énergétique.

Ces domaines présentent un grand potentiel de coopération renforcée et nous sommes convaincus que de nouveaux domaines de coopération émergeront à mesure que notre partenariat continuera de se développer.

- Le Vietnam et le Brésil se sont engagés à augmenter leurs échanges commerciaux bilatéraux à 10 milliards USD d’ici 2025 et à 15 milliards USD d’ici 2030. Le ministre estime-t-il que le lancement de négociations sur un accord de libre-échange entre le Vietnam et le Marché commun du Sud (MERCOSUR) contribuera à accélérer la réalisation de cet objectif ? Quelles sont les perspectives des négociations futures sur cet accord ?

Ministre Mauro Vieira : Nous apprécions le partenariat économique avec le Vietnam, démontré par notre engagement à développer le commerce bilatéral. Nous avons fixé des objectifs ambitieux qui peuvent être atteints grâce aux efforts conjoints des deux pays.

Le Brésil est membre du MERCOSUR, toute négociation commerciale impliquant des tarifs douaniers nécessite une décision des membres. Nous évaluons le cadre le plus approprié pour une coopération économique plus approfondie avec le Vietnam, en tenant compte des politiques économiques des pays membres du MERCOSUR.

Sous l’administration du président Lula, le Brésil met en œuvre des politiques visant à réindustrialiser l’économie, à accroître la compétitivité industrielle et à protéger les emplois de qualité. Ces efforts donnent également la priorité aux investissements dans l’innovation et les solutions durables.

Nous intégrons cette perspective dans toutes nos négociations commerciales actuelles.

Le renforcement de nos relations économiques dépend également de l’avancement de l’agenda bilatéral sur des sujets d’intérêt mutuel, tels que l’investissement et les mesures sanitaires et phytosanitaires.

Cela créera un partenariat économique plus complet, favorisant une croissance durable et la prospérité des deux pays.

- La 30e Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (COP 30) se tiendra à Belém (Brésil) en novembre prochain. Dans le contexte mondial complexe et difficile d’aujourd’hui, quelles questions clés le Brésil privilégiera-t-il lors de la conférence pour contribuer à lutter contre le changement climatique et à atteindre les objectifs de développement durable sur Terre ?

Ministre Mauro Vieira : La COP30 vise à représenter un tournant sur la question climatique, en accélérant les progrès sur cinq piliers : l'atténuation, l'adaptation, le financement, la technologie et le renforcement des capacités.

La conférence marquera également la soumission de nouvelles contributions déterminées au niveau national (CDN) par toutes les parties. Le Brésil a soumis sa CDN mise à jour en novembre dernier, s'engageant à réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 67 % d'ici 2035, par rapport aux niveaux de 2005.

Suite à l’accord de 2024 visant à mobiliser 300 milliards de dollars par an, les présidences de la COP 29 et de la COP 30 promouvront la « Feuille de route Bakou-Belem vers 1,3 trillion de dollars » d’ici 2035 pour financer une transition climatique juste et équitable dans les pays en développement.

Cela nécessite d’augmenter le financement de l’adaptation au changement climatique, de faire appel à des investissements plus importants du secteur privé et de veiller à ce que les banques multilatérales de développement jouent un rôle clé dans le financement de la lutte contre le changement climatique.

Au cœur de nos discussions se trouve le concept de transition juste. Une économie à faible émission de carbone doit être inclusive et équitable, garantissant que personne ne soit laissé pour compte.

La transition doit promouvoir la justice sociale, réduire les inégalités et créer des opportunités de moyens de subsistance durables et dignes.

Ces priorités façonneront l’ordre du jour de la COP 30. Le succès du programme sera mesuré non seulement par les accords négociés, mais aussi par sa capacité à conduire une action transformatrice sur le terrain.

Merci beaucoup, Monsieur le Ministre.

(Vietnam+)

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Source : https://thoidai.com.vn/bo-truong-ngoai-giao-brazil-chuong-mo-i-trong-quan-he-viet-t-nam-brazil-211640.html