Les enfants victimes de maltraitance souffrent de conséquences graves et à long terme. Des mesures globales, notamment des couloirs juridiques stricts, sont donc nécessaires pour prévenir, protéger et protéger les enfants contre les abus.
La prévention des abus sexuels sur les enfants devient une préoccupation de toute la société. (Source : AFP/VNA) |
Voix du droit international
Les droits des enfants et leur protection contre les abus sexuels ont toujours été une préoccupation pour la communauté internationale, qui a mis en place un cadre juridique solide pour protéger les enfants. La Convention internationale relative aux droits de l'enfant (CDE) contient des dispositions et des lignes directrices spécifiques sur le respect et la mise en œuvre des droits humains des enfants, notamment la protection des enfants contre les abus et l'exploitation sexuels, notamment comme suit :
Premièrement, le droit d’être protégé contre toute forme de violence physique et mentale (article 9 de la CDE) et le droit d’être protégé contre l’exploitation sexuelle (article 34 de la CDE). Il s’agit d’un droit fondamental des enfants, l’inviolabilité du corps et le droit d’être protégé par la loi en matière de santé, d’honneur, de dignité, en particulier de santé reproductive. Cependant, chaque année, environ 2 millions d’enfants âgés de 5 à 15 ans entrent dans la prostitution ou y sont contraints.
Deuxièmement, le droit de rechercher, de recevoir et de diffuser des informations (article 13 de la CDE). Chaque enfant a le droit d’être éduqué sur les compétences de vie, de comprendre la santé reproductive et d’éviter les abus ou l’exploitation sexuels. Cependant, partout dans le monde, on constate encore un manque d’intérêt, voire un déni, du droit des enfants à accéder à l’éducation en matière de santé reproductive et aux moyens de se protéger contre les abus ou l’exploitation sexuels, les grossesses non désirées et les maladies sexuellement transmissibles.
Troisièmement, le droit d’accès aux soins de santé (article 24 de la CDE). Aujourd’hui, dans de nombreux endroits, les enfants et les adolescents sont souvent refoulés des établissements de santé qui recherchent des services de santé reproductive et sexuelle parce qu’ils sont célibataires ou mineurs. Les réglementations juridiques ou sanitaires exigent souvent le consentement des parents ou, dans le cas des filles qui se marient tôt, la permission de leur mari pour accéder à ces services.
Quatrièmement, le droit d’accéder au meilleur état de santé possible (article 24 de la CDE). Le manque de soins de santé, d’éducation et d’information est responsable de quelque 330 millions de nouvelles infections sexuellement transmissibles chaque année, dont au moins la moitié chez les 15-24 ans. Les adolescentes ont deux fois plus de risques de mourir des suites d’une grossesse ou d’un accouchement que les femmes dans la vingtaine.
Sur la base de la CDE, les pays membres ont internalisé et publié des politiques adaptées à leurs conditions nationales.
L’Union européenne élabore actuellement de nouvelles réglementations relatives à la prévention et à la répression des abus sexuels sur mineurs, notamment dans le cyberespace. En particulier, il existe de nombreux points positifs et une concrétisation plus poussée des conventions internationales sur les droits humains des enfants, en particulier la Convention sur la protection des enfants contre l'exploitation et les abus sexuels (Convention de Lanzarote), à la fois directement et indirectement.
En Norvège, en 2010, lors de la modification et du complément du Code pénal de 1902 sur les crimes liés aux abus sexuels sur enfants, les peines ont été ajustées pour être plus sévères que celles pour le meurtre, les autres crimes violents et les abus sexuels courants ; complétant certains types de crimes liés au « rassemblement » d’enfants ; D'autres ajustements aux procédures juridiques adaptées aux enfants lorsque des enfants sont victimes d'abus sexuels dans des affaires pénales, tels que : la prise de déclarations « conditionnelles », le temps consacré à la prise de déclarations, les participants à la procédure, etc.
En 2021, selon le rapport d'enquête sur les statistiques relatives aux agressions sexuelles sur enfants, le nombre de cas d'agressions sexuelles sur enfants (de moins de 18 ans) en Chine a diminué de 46 cas par rapport aux années précédentes, des mesures ayant été prises pour lutter contre les abus sexuels sur enfants.
La Corée a promulgué la loi de 2010 sur la protection des enfants et des mineurs contre les abus sexuels, qui s’applique aux cas ou incidents impliquant le traitement des délinquants qui abusent sexuellement des enfants et des mineurs, ainsi qu’à des procédures spéciales pour garantir les meilleurs droits et intérêts légitimes des enfants.
Réglementations de la loi vietnamienne
Le Vietnam accorde toujours une attention particulière et renforce de nombreuses mesures, notamment le renforcement du couloir juridique pour protéger les enfants contre les actes d’abus sexuels sur mineurs.
L'article 37 de la Constitution de 2013 stipule : « Les enfants sont protégés, pris en charge et éduqués par l'État, la famille et la société ; ils sont autorisés à participer à la gestion des affaires relatives à l'enfance. Le harcèlement, la torture, les mauvais traitements, la négligence, les abus, l'exploitation par le travail et tout autre acte portant atteinte aux droits de l'enfant sont strictement interdits. » Il s’agit d’une base juridique importante pour les droits des enfants dans les litiges, les activités administratives et civiles liées aux abus sexuels sur enfants.
Le Code pénal vietnamien de 2015, modifié et complété en 2017, accorde une attention particulière aux droits des enfants lorsqu'il stipule la peine de mort la plus élevée pour les crimes contre les enfants, notamment : le viol d'une personne de moins de 16 ans (article 142), le viol d'une personne de 13 ans à moins de 16 ans (article 144), les rapports sexuels ou autres actes sexuels avec une personne de 13 ans à moins de 16 ans (article 145), l'obscénité d'une personne de moins de 16 ans (article 146) et l'utilisation d'une personne de moins de 16 ans à des fins pornographiques (article 147). Le Code de procédure pénale de 2015 prévoit également des procédures spéciales lorsque des enfants sont victimes afin d'éviter des effets psychologiques négatifs ainsi que l'identité de l'enfant pour garantir que cela n'ait pas trop d'impact sur son développement psychologique futur.
La loi de 2016 sur la protection de l’enfance aborde directement la protection des droits des enfants afin d’éviter les abus sexuels : « Les enfants ont le droit d’être protégés sous toutes leurs formes contre les abus sexuels » (article 25) ; « L’abus sexuel sur enfant est l’usage de la force, la menace de la force, la coercition, la séduction ou l’incitation d’enfants à participer à des actes sexuels, y compris le viol, l’agression sexuelle, les rapports sexuels, la maltraitance d’enfants et l’utilisation d’enfants à des fins de prostitution et de pornographie sous quelque forme que ce soit » (article 4). Parallèlement à cela, le gouvernement, les ministères et les branches ont renforcé et perfectionné les réglementations du système juridique sur le traitement des actes d’abus ou de maltraitance sexuelle des enfants.
En outre, de nombreux documents juridiques ont été publiés pour protéger les enfants contre les abus : Résolution n° 121/2020/QH14 du 19 juin 2020 de l'Assemblée nationale visant à continuer de renforcer l'efficacité et l'efficience de la mise en œuvre des politiques juridiques en matière de prévention des abus envers les enfants ; Le décret n° 56/2017/ND-CP du 9 mai 2017 du gouvernement explique spécifiquement quels actes d'abus sexuels sur enfants comprennent : le viol d'enfant, les rapports sexuels sur enfant, la maltraitance d'enfant ; Directive n° 18/CT-TTg, du 16 mai 2017, du Premier ministre relative au renforcement des solutions de prévention et de lutte contre la violence et la maltraitance des enfants ; Décision n° 856/QD-TTg du 15 juin 2017 du Premier ministre promulguant la création du Comité national pour les enfants...
L'article 37 de la Constitution de 2013 stipule : « Les enfants sont protégés, pris en charge et éduqués par l'État, la famille et la société ; ils sont autorisés à participer à la gestion des affaires relatives à l'enfance. Le harcèlement, la torture, les mauvais traitements, la négligence, les abus, l'exploitation par le travail et tout autre acte portant atteinte aux droits de l'enfant sont strictement interdits. » |
Quelques recommandations
La loi vietnamienne contient des dispositions relativement complètes sur les cas d’abus sexuels sur mineurs. Cependant, les points fondamentaux suivants doivent être respectés pour garantir les avantages les plus pratiques pour les enfants :
Premièrement , il est nécessaire d’élargir le champ d’application de la protection de l’enfance pour se conformer au droit international. Selon la CDE, un enfant est une personne de moins de 18 ans, mais la loi de 2016 sur les enfants stipule qu’un enfant est une personne de moins de 16 ans. La loi vietnamienne ne réglemente pas les cas où les victimes d’abus sexuels ont entre 16 et moins de 18 ans, mais sont considérées comme des adultes. Ces cas doivent être considérés comme des cas mineurs ou comme des circonstances aggravantes ou encadrantes pour mieux protéger ce groupe de sujets.
Deuxièmement, il est nécessaire de préciser les droits des enfants à accéder aux meilleurs soins de santé, notamment à un traitement psychologique lorsqu’ils sont victimes d’abus sexuels. Il faut notamment reconnaître clairement qu’il s’agit du droit de l’enfant, et non du droit des parents, afin que l’enfant bénéficie du meilleur environnement de soins de santé possible. Les enfants ont le droit d’accéder à l’information, aux meilleurs soins de santé et à l’éducation pour se protéger des abus sexuels. Cependant, de nombreux enfants n’en sont pas conscients, ont honte de l’exprimer ou sont contrôlés et séduits par d’autres, ce qui fait que le taux de criminalité cachée reste élevé. D'autre part, il existe également une « prudence » chez les parents qui emmènent leurs enfants chez un psychologue de peur d'affecter l'avenir de leurs enfants, créant ainsi une barrière à la détection de manifestations psychologiques anormales, voire de maladies « mentales » chez les enfants lorsqu'ils grandissent.
Troisièmement , il est nécessaire de se référer à l’expérience de certains pays dans la mise en œuvre de procédures juridiques lorsque des enfants sont victimes d’abus sexuels, telles que : le perfectionnement du système judiciaire pour les affaires familiales et pour mineurs avec ses propres règles de procédure spécifiques ; Il devrait y avoir des moyens spéciaux de recueillir les déclarations, de ne pas laisser les enfants avoir une psychologie négative ou une pression, les enquêteurs doivent avoir des connaissances en psychologie de l'enfant lorsqu'ils procèdent à l'identification, à l'évaluation... ; Adapter la loi à la prévention à distance, par exemple en décrivant le comportement de « grooming sexuel » tel que prescrit par certains pays comme la Norvège, les pays européens et la Corée.
Les enseignants de l'internat primaire et secondaire de Long Sap pour les minorités ethniques, dans le district de Moc Chau, dans la province de Son La, échangent des connaissances sur le genre avec les élèves internes. (Source : VNA) |
Quatrièmement, mettre en œuvre de manière synchrone d’autres mesures telles que : la diffusion et l’éducation aux lois sur les abus sexuels sur les enfants ; soutien social aux familles avec enfants victimes; mener des collectes et des enquêtes pour avoir une orientation de prévention individuelle ; renforcer la coordination entre la famille et l’école; Faire de l’éducation des enfants une matière ou une compétence pour sensibiliser les enfants ; Promouvoir la propagande, la diffusion et l’éducation juridique, sensibiliser la société aux méthodes et aux astuces de ce crime.
L’État doit améliorer les politiques et les lois et renforcer la propagande, la diffusion et l’éducation juridique auprès de la population sur le droit pénal, le mariage et la famille, les lois sur la garde des enfants, l’éducation, la protection et la prévention des abus sexuels sur les enfants. La protection des enfants contre les abus sexuels nécessite la coopération et la coordination de l’ensemble du système politique et de la société. Il est notamment nécessaire de diffuser largement les méthodes et les astuces des activités criminelles des sujets qui commettent des crimes d’abus sexuels sur enfants afin que les familles et les enfants eux-mêmes puissent prendre conscience, résister et savoir comment prévenir et réagir aux actes d’abus.
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