Le récent incendie de forêt en Corée du Sud a non seulement causé de lourdes pertes en vies humaines et en biens, mais a également mis en évidence un grave problème : le pays est confronté à une grave crise démographique. Alors que les jeunes quittent en masse leurs villes natales pour chercher des opportunités dans les villes, les zones rurales deviennent de plus en plus le foyer de personnes âgées, incapables de se protéger des catastrophes naturelles.
Parmi les 28 victimes décédées, la plupart étaient âgées de 60 à 70 ans. Dans certains comtés, comme Yeongyang, plus de 55 % de la population est composée de personnes âgées. Lorsqu’un incendie se déclare, de nombreuses personnes ne sont pas en mesure d’évacuer ou de combattre les flammes par elles-mêmes.
Même les sauveteurs ont du mal à accéder à la zone en raison du manque d’infrastructures et de main-d’œuvre sur place. Un pilote septuagénaire est décédé lorsque son hélicoptère s'est écrasé alors qu'il tentait d'éteindre un incendie.
De la fumée s'élève d'un incendie de forêt en Corée du Sud. Photo : X/GudadzeLevan
La Corée du Sud a l’un des taux de natalité les plus bas au monde, avec une vague de migration vers les villes laissant les villages ruraux de plus en plus dépourvus de jeunes. Selon l’Office coréen de la statistique, le nombre de ménages agricoles a diminué de moitié au cours des 25 dernières années et plus de la moitié des agriculteurs ont désormais 65 ans ou plus.
Dans ce contexte, les zones rurales sont non seulement confrontées au risque d’être dévastées par des catastrophes naturelles, mais perdent également progressivement leur capacité à se rétablir après chaque incendie ou inondation. Lorsque les autorités locales ne disposent pas de ressources suffisantes pour apporter une aide rapide, les populations ne peuvent compter que sur la chance ou sur l’aide extérieure.
Non seulement les habitants, mais aussi le patrimoine culturel séculaire de la Corée ont été engloutis par le feu. Vingt-sept structures historiques, dont le pavillon Yakgye, le Gigokjesa de l'ère Joseon et l'ancien Bouddha de pierre du temple Manjang, ont été gravement endommagés. Ces patrimoines sont traditionnellement protégés par les anciens locaux, mais lorsqu’ils ne sont plus en mesure de le faire, qui continuera à les préserver à l’avenir ?
Cette situation est un avertissement quant au déséquilibre de la structure démographique de la Corée. Si la tendance à quitter la campagne se poursuit, les personnes âgées qui restent seront de plus en plus isolées, confrontées non seulement à des difficultés économiques mais aussi à l’abandon en cas de catastrophes naturelles.
Ngoc Anh (selon Yonhap, AFP)
Source : https://www.congluan.vn/tham-hoa-chay-rung-phoi-bay-xa-hoi-sieu-gia-o-han-quoc-post340461.html
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