Les visiteurs de l'exposition utilisent des rouleaux de fil pour relier différentes générations d'une même famille - Photo : MINH KHOI
L'exposition porte un nom qui évoque chez le spectateur un sentiment d'ambiguïté : Non Dénommée .
Cette ambiguïté vient du souci des jeunes Français de comprendre leurs origines indochinoises. Cependant, leur lien avec leurs ancêtres s’est estompé au fil des années, les forçant à redécouvrir progressivement leur histoire à partir des reliques laissées par leurs ancêtres.
L'artiste franco-vietnamien Tanguy Sévat-Denuet a passé du temps à discuter avec quatre de ces familles. Ils sont descendants de couples franco-indochinois et vivent aujourd'hui en grand nombre sur l'île française de la Réunion.
En venant à l’exposition, les visiteurs seront surpris de voir autant de portraits différents devant eux. Chaque personne recevra un rouleau de fil, puis reliera les visages représentant quatre ou cinq générations d'une famille.
Les mouvements des reliques symbolisent la mobilité des femmes indochinoises durant la période coloniale française. Dans l'espace, la chanson La Petite Tonkinoise résonne - Photo : MINH KHOI
En continuant à suivre ces familles, les spectateurs découvrent une installation émouvante de souvenirs.
Ce sont des objets que les peuples d'Indochine ont apportés avec eux lors de leur arrivée en France, et qui deviennent aujourd'hui des témoignages tangibles d'une culture ou d'une identité qui s'est progressivement estompée en France aujourd'hui.
Ensuite, en suivant les escaliers, les spectateurs suivent les voix animées provenant des pièces. L'étage supérieur de l'exposition propose quatre salles où les visiteurs peuvent se joindre à la joie, aux rires et aux réflexions de générations de Français d'origine vietnamienne lorsqu'ils se retrouvent.
L'artiste Tanguy Sévat-Denuet est originaire de l'île de la Réunion. Cette île était le lieu d'exil de deux rois de la dynastie Nguyen, Thanh Thai et Duy Tan.
Par ailleurs, La Réunion était aussi le lieu de rassemblement de centaines de Vietnamiens, dont des patriotes condamnés par les colonialistes français. Ils ont été amenés sur l'île pour travailler dans les plantations de canne à sucre.
Au fil des années, les quatrième et cinquième générations de Vietnamiens à la Réunion ont perdu la plupart de leurs liens avec leurs ancêtres de l'Indochine coloniale française.
Un Français suit attentivement l'histoire d'une des 4 familles - Photo : MINH KHOI
Interrogé par Tuoi Tre Online , Tanguy Sévat-Denuet a déclaré que depuis près de 2 ans, retrouver ses racines est un sujet brûlant en France. Autrefois, pour s'intégrer, les habitants de l'Indochine étaient tous appelés Chinois/Chinoise.
Aujourd’hui, beaucoup d’entre eux affirment ne pas être chinois, mais revendiquent avec audace leurs origines vietnamiennes.
L'exposition de Tanguy est le début d'un voyage à la recherche de l'identité de ces générations, qui s'ouvre du 25 au 30 juin au Musée des Femmes du Sud (HCMC).
Cette installation artistique est le fruit d’une recherche menée pendant un an à la Réunion puis à Ho Chi Minh Ville. Le projet fait partie du programme de résidence d'artistes de la Villa Saigon - Institut Français de Ho Chi Minh Ville.
Source : https://tuoitre.vn/nhung-nguoi-con-goc-viet-di-tim-danh-tinh-20240626092742366.htm
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