Mais malgré les 1 000 milliards d'euros prévus pour les années à venir, de nombreux experts craignent que la bureaucratie et la pénurie de main-d'œuvre qualifiée empêchent cet argent d'avoir l'effet souhaité.
Cet argent sera alloué à de nombreux domaines importants. L'armée allemande (Bundeswehr) doit se réarmer rapidement, ce qui ouvre une opportunité en or pour les sociétés d'armement telles que Rheinmetall et Airbus, mais soulève également la question du prix alors qu'elles peuvent presque décider du montant des frais à volonté.
La gare de Stuttgart est l’un des nombreux projets qui auraient dû être achevés depuis longtemps. Photo : GI
Parallèlement, la Deutsche Bahn prévoit de renouveler plus de 4 000 km de voies, pour un coût total pouvant atteindre 290 milliards d'euros d'ici 2034. L'entretien des lignes principales coûtera à lui seul 140 milliards d'euros supplémentaires.
Cependant, avoir de l’argent ne résout pas nécessairement le problème. Des projets notoires comme l'aéroport de Berlin ou la gare 21 de Stuttgart témoignent d'une bureaucratie fastidieuse, d'erreurs de planification et de dépassements de coûts.
Selon une étude de l'Institut ifo, l'Allemagne perd jusqu'à 146 milliards d'euros chaque année à cause d'une bureaucratie lourde. Sans réduction des formalités administratives, la mise en œuvre de grands projets pourrait continuer à être retardée.
Un autre défi est le manque de ressources humaines. Pour répondre aux besoins de main-d’œuvre dans les secteurs concernés, l’Allemagne a besoin d’environ 288 000 travailleurs immigrés chaque année jusqu’en 2040. Mais avec une population vieillissante et une main-d’œuvre nationale en diminution, la question est de savoir qui mettra réellement en œuvre ces plans ambitieux ?
De plus, cette dette énorme entraînera une pression financière à l’avenir. L’Allemagne doit actuellement 1,7 billion d’euros et paie environ 34 milliards d’euros d’intérêts chaque année. Le Contrôle fédéral des finances a averti que le pays pourrait devoir dépenser 37 milliards d'euros supplémentaires par an à partir de 2035 uniquement pour les paiements d'intérêts, ce qui suscite des inquiétudes quant à savoir s'il s'agit d'un pari financier dangereux.
Ngoc Anh (selon DW, DPA)
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