(CLO) Le président américain Donald Trump a provoqué un tollé dans l'opinion publique lorsqu'il a annoncé que les États-Unis allaient « prendre le contrôle » et « posséder » la bande de Gaza, et qu'ils voulaient pousser les Palestiniens vers les pays voisins.
Ces propos ont été tenus lors d'une rencontre avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à la Maison Blanche le 4 février, marquant la première visite officielle d'un dirigeant étranger depuis l'entrée en fonction de Trump.
On ne sait pas s’il s’agit d’une proposition sérieuse ou d’une simple gaffe. Mais sa déclaration du 4 février, alors qu'il se tenait aux côtés du Premier ministre Netanyahu, laissait entendre qu'il envisageait peut-être une implication directe des États-Unis à Gaza.
Interrogée, la porte-parole de M. Trump, Karoline Leavitt, a insisté sur le fait que les États-Unis ne s'engageaient pas à déployer des troupes terrestres à Gaza et que la relocalisation palestinienne ne serait que « temporaire ». Mais elle n’a pas fourni plus de détails, rendant la proposition de M. Trump encore plus vague.
Le président américain Donald Trump. Photo : Maison Blanche
Prendre le contrôle de Gaza : mission impossible ?
Si M. Trump veut réellement que les États-Unis prennent le contrôle de Gaza, il devra faire face à d’énormes obstacles. Tout d’abord, il n’y a aucun soutien aux États-Unis à l’idée d’envoyer des troupes à Gaza. Même des politiciens républicains proches de M. Trump, comme le sénateur Lindsey Graham, ont exprimé des doutes.
Par ailleurs, la force de résistance palestinienne, malgré de lourdes pertes après plus d’un an de combats avec Israël, n’a pas été complètement détruite. Même l’armée israélienne, qui a tué plus de 61 000 Palestiniens au cours de sa campagne militaire de 15 mois, n’a pas été en mesure de contrôler totalement Gaza. Si les États-Unis occupaient cette zone, ils seraient certainement confrontés à une forte vague de résistance.
De plus, les Palestiniens ont toujours résisté à toute tentative visant à les forcer à quitter leur territoire. À Gaza, des millions de personnes restent sur place malgré les combats. Pendant ce temps, le Hamas, malgré ses pertes, a pu réorganiser ses forces et continuer à résister.
Aux États-Unis, des hommes politiques isolationnistes, comme le sénateur Rand Paul, se sont également prononcés contre cette mesure. Il a souligné que les États-Unis ne devraient pas s’enliser dans une nouvelle guerre, en particulier dans une occupation coûteuse et dangereuse.
Que recherche vraiment Trump ?
Certains observateurs estiment que M. Trump ne souhaite pas réellement occuper Gaza, mais cherche simplement à faire pression sur les pays arabes pour qu’ils participent au financement de la reconstruction de cette zone.
Le conseiller à la sécurité nationale de M. Trump, Mike Waltz, a suggéré que le message du président américain pourrait viser à forcer les pays de la région à « trouver leurs propres solutions » plutôt que de laisser cette charge aux États-Unis.
De plus, l’idée d’un « tout nouveau » Gaza n’est pas étrangère à M. Trump et à sa famille. En mars 2024, le gendre de M. Trump, Jared Kushner, a proposé qu'Israël « nettoie » Gaza et en fasse un précieux centre de développement côtier.
Kushner, un homme d’affaires de l’immobilier, estime que Gaza a un grand potentiel économique sans la présence palestinienne.
M. Trump a ensuite fait écho à ce sentiment dans un discours, en déclarant : « (Nous) en ferons un endroit international et incroyable ». Il croit que des gens du monde entier peuvent venir vivre à Gaza.
Le plan d’Israël ?
Israël affirme que son objectif est de «rayer» le Hamas, mais de nombreux analystes estiment qu'il s'agit simplement d'un prétexte pour mettre en œuvre son plan visant à prendre le contrôle total de Gaza. Même avant la guerre, un document divulgué par le ministère israélien du Renseignement proposait d’expulser les Palestiniens de Gaza et de les envoyer dans le désert du Sinaï.
Les ministres du gouvernement israélien, en particulier les plus radicaux, ont avancé à plusieurs reprises l’idée d’expulser les Palestiniens. La déclaration de M. Trump sera donc probablement bien accueillie par ces personnes.
Mais même si Israël voulait transformer Gaza en un « no man’s land », il lui reste encore à déterminer comment y parvenir. Le conflit, qui dure depuis plus d’un an, n’a pas encore permis d’obtenir le contrôle total du territoire.
Hoai Phuong (selon AJ, Guardian, CNN)
Source : https://www.congluan.vn/dong-co-dang-sau-loi-keu-goi-kiem-soat-gaza-cua-ong-trump-la-gi-post333255.html
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