Voyage de « réconciliation » du président français

Après des années de relations diplomatiques glaciales, le président français Emmanuel Macron a effectué une visite d'Etat de trois jours à Rabat à partir du 28 octobre à l'invitation du roi du Maroc Mohammed VI.

Le roi du Maroc Mohammed VI et le président français Emmanuel Macron lors de la cérémonie de signature au Palais royal de la capitale Rabat, le 28 octobre. (Source : Reuters)

Il s'agit de la première visite officielle du chef de l'Elysée dans le pays africain depuis novembre 2018 et de la première rencontre entre les deux dirigeants depuis que le président Macron et le roi Mohammed VI ont inauguré conjointement la ligne à grande vitesse Tanger-Casablanca, d'une valeur de 2 milliards de dollars, lors d'une visite il y a près de six ans.

Le président Macron est cette fois accompagné d'une puissante délégation de neuf ministres, dont les ministres des Affaires étrangères, de la Défense, de l'Economie, de l'Intérieur, de l'Enseignement supérieur et des dirigeants de 50 grandes entreprises françaises telles que TotalEnergies, Engie, Safran, Alstom...

Le roi Mohammed VI s'est rendu personnellement à l'aéroport de Rabat-Salé et a accueilli l'invité venu de France par une salve de 21 coups de canon. Les deux dirigeants ont ensuite eu des entretiens au Palais Royal, où ils ont assisté à la signature d'une série d'accords de coopération d'une valeur totale de plus de 10 milliards USD dans de nombreux domaines, allant de la sécurité, de l'économie à l'agriculture, l'environnement, l'éducation...

Selon le North Africa Post, la visite de M. Macron est cette fois historique, reflétant la relation profonde entre le Maroc et la France, avec « une nouvelle vision ambitieuse dans de nombreux domaines de coopération stratégique entre les deux pays, tout en contribuant à guérir la relation après de nombreuses années de tension ».

Depuis la visite de 2018, les relations historiquement étroites entre Paris et Rabat se sont refroidies en raison de quelques divergences. D'abord en 2021, lorsque la France a décidé de réduire de moitié le nombre de visas d'entrée délivrés aux citoyens marocains, en représailles au refus de Rabat d'accepter les migrants clandestins en France. Ensuite, en raison des critiques du Parlement européen sur la liberté d'expression au Maroc, le gouvernement de Rabat a laissé vacant le poste d'ambassadeur du pays à Paris de janvier à octobre 2023.

La relation s'est notamment glacée encore davantage lorsque Paris a exprimé une « position ambiguë » sur la question du territoire disputé du Sahara occidental entre Rabat et le front Polisario pro-algérien, parallèlement aux efforts du chef de l'Etat de l'Elysée pour se rapprocher d'Alger.

Cependant, les tensions entre les deux parties ont commencé à s'apaiser après que le président Macron a envoyé, début juillet, une lettre au roi Mohammed VI. Dans la lettre, le président français a déclaré que « le présent et l'avenir du Sahara occidental s'inscrivent dans le cadre de la souveraineté marocaine ». Cette décision a plu au Maroc, qui y a vu un soutien français au projet de Rabat d'autonomie du Sahara occidental.

Dans le contexte de l'influence croissante du Maroc en Afrique et dans le monde arabe, et de la nécessité pour la France de maintenir, de protéger et d'étendre son influence et ses intérêts inhérents sur le continent face à une concurrence stratégique féroce dans la région, les résultats obtenus à partir de ce voyage de « réconciliation » du président Macron et l'accueil chaleureux du roi du Maroc promettent d'ouvrir une nouvelle page plus stable pour la relation qui a été historiquement liée mais a également connu de nombreux hauts et bas entre la France et le Maroc.

Source : https://baoquocte.vn/chuyen-di-lam-lanh-cua-tong-thong-phap-292038.html