Cette fois-ci, j'ai pris l'initiative de prendre rendez-vous avec M. Duc à Saigon. Les fois précédentes, il m'emmenait à Gia Lai, parfois pour goûter des cochons végétariens, parfois pour goûter du durian mûr, parfois il appliquait simplement des « contrats de productivité », le régime de bananes pesait deux fois plus, l'entrepreneur recevait des milliards de dongs, et il était content ; Ou alors, il a mangé spontanément du porc directement à la ferme « sans aucune odeur car il est 100% recyclé »..., selon ce qu'il a envie de montrer.
Nos histoires à Saigon cet après-midi-là, un après-midi pluvieux de fin septembre, n’avaient rien à voir avec le travail. Et grâce à cela, j'ai également découvert un Monsieur Duc très différent, un homme d'affaires, Doan Nguyen Duc, président du groupe Hoang Anh Gia Lai (HAGL).

Cela a pris presque deux ans avant que je revoie M. Duc, même si pendant ce temps, je recevais encore du durian qu'il m'envoyait. M. Duc a dit qu'il était dans la phase de « plongée profonde », ce qui m'a fait sursauter. Je me souviens de la dernière fois où il a « plongé en profondeur », il a disparu pendant près de 5 ans avant de réapparaître. M. Duc rit et rassura : « Plonger c'est pour travailler, plonger pour attraper de gros poissons. »
Bien qu'il riait encore et parlait de bon cœur, M. Duc avait cet après-midi-là un calme secret que tout le monde ne remarquait pas. J'ai le sentiment qu'à ce stade, il a à la fois l'esprit et la position pour se mettre à l'écart lorsqu'il regarde les hauts et les bas, y compris l'amertume de la vie humaine qu'il a vécue, pour en « profiter » plus que pour faire ses preuves. Parce qu'il s'est rendu compte que lorsqu'il avait le moins d'argent, il était aussi le plus affectueux, non seulement envers ses connaissances mais aussi envers les étrangers, même envers les personnes qui ne l'avaient jamais rencontré. Ces sympathies, intentionnellement ou non, ont eu un impact positif sur de nombreuses questions de « vie ou de mort » avec HAGL, l'aidant à sortir de l'abîme pour recommencer.
Comme le « mariage à un milliard de dollars » entre deux sociétés privées, Thaco et HAGL, en 2018. Jusqu’à présent, il s’agit probablement d’un accord d’investissement qui va au-delà des principes commerciaux normaux. Car avant que Thaco et HAGL ne signent l’accord de coopération stratégique, les deux propriétaires d’entreprise ne se connaissaient que peu. Cependant, dans le contexte où HAGL est comme un « navire géant coulant au milieu de l'océan », M. Doan Nguyen Duc a envoyé une lettre manuscrite à M. Tran Ba Duong (président de Thaco) avec la seule raison : il pensait que M. Duong avait de l'argent. Lors d'une conversation avec Thanh Nien en 2020, M. Tran Ba Duong a admis que l'une des raisons pour lesquelles il avait investi dans HAGL était que « tous ceux qu'il rencontrait faisaient l'éloge de M. Duc ». Ce qui s'est passé ensuite, nous l'avons vu : un « mariage à un milliard de dollars » qui a fait sensation sur le marché et fait couler beaucoup d'encre dans la presse.

La joie de M. Duc est désormais liée à la croissance et au développement du durian et de la banane.
Mais ce n'est que l'extérieur, il y a des histoires entre les deux hommes d'affaires que tout le monde ne connaît pas. Bau Duc a déclaré que lorsqu'il a emmené M. Tran Ba Duong au Laos et au Cambodge pour inspecter les installations agricoles de HAGL, M. Tran Ba Duong a décidé « extrêmement rapidement et de manière décisive ». Immédiatement après, M. Duong a transféré des milliers de milliards de dongs à M. Duc pour gérer les problèmes urgents de HAGL « sans un seul reçu ». Bien entendu, les formalités ont été effectuées intégralement immédiatement après. Mais lorsque M. Duong s'est assis avec nous pour prendre le thé à l'hôtel Rex à la fin du mois de septembre, M. Duc a encore affirmé que ses actions étaient « la stature d'un grand homme d'affaires, féroce et déterminé ». Un accord d'un milliard de dollars teinté de « l'héroïque marais de Liangshan » entre deux célèbres hommes d'affaires vietnamiens est probablement très rare. Il montre le courage, la détermination et la vision stratégique des entrepreneurs qui pensent grand et font grand.
De même, le fait que des dizaines de banques aient soumis à l’unanimité une demande à la Banque d’État pour restructurer HAGL, puis que la Banque d’État et les ministères et agences concernés aient envoyé des dépêches officielles demandant au gouvernement de prêter attention à la restructuration de HAGL pour maintenir ses opérations au Laos, au Cambodge, etc. est également une affaire particulière. C'est le 31 décembre 2016 que M. Duc décide d'annoncer « HAGL a perdu sa liquidité ». Beaucoup de gens l’en ont empêché, car s’exprimer le mènerait presque certainement à la faillite. Mais il était déterminé. Il a déclaré que cacher la maladie ne ferait qu’empirer les choses. À cette époque, la dette de HAGL avait atteint plus de 28 000 milliards de VND, l'entreprise n'était pas en mesure de payer les intérêts et les mensualités et n'avait plus de flux de trésorerie pour maintenir ses opérations. « Considérez-le comme mort », se souvient M. Duc. À ce moment sombre, M. Duc était assis à l'hôtel Rex. Je n'ai pas demandé s'il était assis avec quelqu'un ou seul. Mais même pour plus d’une personne, je crois que ce moment n’était pas seulement le plus « sombre » comme l’a avoué M. Duc, mais peut-être aussi le plus solitaire. C'était le dernier jour de l'ancienne année, la terre et le ciel changeaient pour accueillir un nouveau printemps, tandis que M. Duc était toujours aux prises avec les scénarios imprévisibles de sa vie.

Il en sait plus sur l’agriculture qu’un vrai agriculteur.
Dans son cœur, il jouait entre ses croyances reconstruites et les dures réalités de la vie. Cette croyance découle de la pensée « très typique » de M. Duc, selon laquelle les difficultés de HAGL sont dues à des raisons objectives et qu'il n'a pas « pris de l'argent pour faire de mauvaises choses ». Les projets d’investissement de HAGL sont tous soigneusement évalués et bien évalués par les banques, et les prêts sont utilisés aux bonnes fins... Tous ces arguments ne sont pas faux. Mais dans la vie, il y a tellement de cas où les gens font ce qu'il faut, réussissent bien, mais doivent quand même quitter le jeu avec amertume s'ils échouent ? Bien sûr, M. Duc a également anticipé le pire scénario : « Si nous sympathisons, nous nous soutiendrons et nous restructurerons ensemble. Sinon, toutes les dettes seront garanties et vendues pour être recouvrées. »
Finalement, sa confiance a gagné et HAGL a été officiellement approuvé pour une restructuration. C'est aussi une étape importante qui marque un nouveau voyage, un voyage de travail acharné pour rembourser la dette de M. Duc. Amertume, douceur, relations humaines... il a tout goûté, sans rien manquer. Jusqu'à présent, HAGL doit encore plus de 4 000 milliards de VND. « Selon le plan, HAGL deviendra en 2026 la première entreprise vietnamienne à atteindre un billion de dollars de dettes », a affirmé M. Duc, sans oublier d'ajouter une phrase qui sentait vaguement l'amertume humaine : « Parce que nous sommes très endettés, on nous considère comme étant liés à la dette. Ainsi, même si HAGL doit un dong, c'est toujours considéré comme une dette. Pendant ce temps, beaucoup de gens doivent des centaines de milliers de milliards, et personne ne le sait. Alors, arrêtons-nous, déterminés à rembourser. »

J'ai demandé à M. Duc s'il s'était déjà demandé pourquoi il était aimé par tant de gens ? Il a admis pensivement qu'il n'était pas tout à fait sûr. Mais il ne met jamais les autres dans une position difficile à cause de son travail. « Peut-être qu'à travers le processus de travail, les gens se sentent amicaux, probablement parce que les bonnes personnes sont récompensées, donc un coup de chance en entraîne un autre », a supposé M. Duc.
C'est aussi cette réponse qui m'a fait soudainement réaliser que M. Duc, l'homme d'affaires Doan Nguyen Duc était très différent. Il n’est pas facile pour un homme qui était autrefois l’un des plus riches de la bourse et qui est devenu l’endetté le plus notoire du Vietnam de se sentir chanceux. « Si vous vivez une mauvaise vie, les gens vous éviteront, personne ne vous aidera », a ajouté M. Duc, affirmant qu'à partir de ce moment-là, il a réalisé qu'il devait vivre une vie vraiment sérieuse. Ne laissez jamais la société ou les gens vous critiquer. Et donc, il est fier de ce qu'il construit aujourd'hui, « même si ce n'est pas aussi grand qu'avant, c'est très durable, ça va dans la bonne direction dont la société a besoin ». C'est ça l'agriculture.

Quand le durian venait de fructifier, M. Duc nous a « dit » de le goûter.
M. Duc tente de prouver que l’agriculture peut générer des bénéfices de 5 000 à 7 000 milliards de VND par an. « Personne n'osait y penser. Personne n'osait y penser, et je l'ai fait. Ensuite, les gens diraient que ça vaut le coup de se plonger un peu dans le sujet et d'agir », dit-il en riant de bon cœur, s'échappant d'un rare moment d'introspection. « Je vous assure que si l'agriculture est bien menée, elle sera très rentable et produira de véritables biens de consommation pour la société. Beaucoup se vantent d'être riches, mais personne ne sait quels produits ils possèdent. Mais au Vietnam, si vous demandez à M. Duong, tout le monde sait qu'il fabrique des voitures, M. Long de l'acier… Il faut avoir des produits pour que la société vous reconnaisse et vous respecte », a philosopher M. Duc.

Il entra dans le jardin, souleva le feuillage luxuriant pour montrer le durian caché derrière.
Le Monsieur Duc d’aujourd’hui est plus contemplatif et philosophe.
Il a déclaré que HAGL possède actuellement environ 2 000 hectares de durians et qu'il a décidé de conserver ce chiffre et de ne pas s'étendre davantage « pour faire d'autres choses ». J'ai demandé quoi, il a dit secret. Depuis l’incident de la dette, M. Duc est devenu plus prudent. « Je ne l'annoncerai que lorsque j'aurai des revenus réels, des ventes déclarées et des produits sur le marché. Mais maintenant que je travaille, je l'ai dit, et les gens disent que je dis n'importe quoi. » J'ai demandé : « Vous avez déclaré fermer 2 arbres - 1 animal... ? ». M. Duc a expliqué : « La décision précédente visait à rassurer les frères sur le fait que nous ne le ferions pas sans discernement. Mais ne pas le faire sans discernement signifie ne pas le faire dans d'autres secteurs, mais seulement dans l'agriculture. Et dans le secteur agricole, nous devons diviser nos œufs en plusieurs paniers pour être sûrs. » Comme pour prouver sa détermination dans l'agriculture, M. Duc a déclaré que même lorsque quelqu'un l'invitait à réaliser tel ou tel très bon projet, rapportant des milliers de milliards, il « remercierait et ne remercierait jamais ». Il a toujours gardé à l’esprit qu’il ne ferait que de l’agriculture et ne s’étendrait jamais plus loin. « Vous avez défini la cupidité, il faut s'arrêter au bon moment. On ne peut pas éradiquer la cupidité, il suffit de se précipiter et on meurt », a encore philosophé M. Duc.

M. Duc, qui était autrefois une entreprise immobilière de premier plan au Vietnam, a admis que ce domaine est si attrayant et suscite la cupidité qu'il aveugle les gens, et il était comme ça aussi. Mais les profits de cette industrie, selon M. Duc, ne sont que « compter les poulets avant qu'ils n'éclosent ». Le risque est là et la cupidité naît également. Par exemple, un projet qui consiste à acheter 1 dong, à additionner, soustraire, multiplier et diviser pour le revendre 5 dongs est-il trop rentable ? Or, c'est totalement faux. Au Vietnam, l'immobilier est soumis à des taux d'intérêt très élevés et les délais de mise en œuvre sont trop longs. Un calcul précis et complet ne suffit donc pas. Si le processus est correct, un projet, de l'approbation de la politique d'investissement à la vente aux clients, en passant par l'obtention des licences, le démarrage des travaux et la finalisation de tous les documents, prend dix ans, sans compter les facteurs de risque liés au marché, à la gestion et aux politiques… Mais tout le monde oublie le coût de cette étape et se contente de calculer qu'un dong est vendu 5 dongs, ne voyant que des milliardaires. En réalité, il ne reste plus rien », a analysé M. Duc, ajoutant qu'après avoir réalisé cela, il a décidé de se retirer de l'immobilier et de se tourner vers l'agriculture.
Mais plus que « l’illumination », il a atteint le domaine de la « confusion » entre les arbres et les animaux. Pendant que j'écrivais cet article, M. Duc m'a envoyé un SMS. Il était de nouveau au Cambodge. Dans mon esprit, je l'imaginais conduire au milieu d'un vaste champ de durians et de bananes... Je me souvenais de la scène où sa voiture avait glissé dans un fossé profond au bord de la route, cachée par l'herbe, inclinée à 45 degrés sur le plateau des Bolovens (Laos) alors qu'il nous emmenait visiter un vaste jardin de durians il y a 2 ans.
Rien ne peut empêcher M. Duc de poursuivre son voyage.

M. Duc atteint maintenant la dernière étape de son processus de remboursement de dettes. « Au cours des cinq dernières années, la plupart des entreprises ont augmenté leur dette, mais vous êtes passée de plus de 28 000 milliards à un peu plus de 4 000 milliards. Rembourser toutes vos dettes est déjà un exploit », a comparé M. Duc en riant aux éclats, redevenant le joyeux M. Duc d'antan que je connais depuis de nombreuses années. Le Monsieur Duc d'aujourd'hui a de nombreuses raisons de se déprécier et d'être fier. Il est fier d’avoir connu à la fois les sommets et les profondeurs. Il est fier d’oser annoncer la vérité sur le manque de liquidité de HAGL. Il était fier de recevoir l'affection de nombreuses personnes, même lorsqu'il tombait dans l'abîme...
Il réfléchit alors et dit qu'après avoir remboursé sa dette, il rembourserait les faveurs que la vie lui avait accordées. Ceux qui sont restés avec lui jusqu'à présent, il voulait faire quelque chose pour eux. Parce que sans eux, il n’y serait certainement pas parvenu. « En ce moment, je suis assis ici à boire du thé avec vous, la machine tourne toujours, les affaires continuent. Il fut un temps où l'entreprise n'a pas versé les salaires pendant cinq mois, et tout le monde travaillait encore normalement et avec bonheur. Sans ces personnes, je n'aurais pas pu surmonter ce parcours. Je ne sais pas comment, mais j'aiderai les gens équitablement. Aujourd'hui, j'ai 63 ans, et à 65 ans, je rembourserai mes dettes et ma vie, et alors je serai satisfait. Au final, je ne peux pas amasser autant d'argent, alors pourquoi me battre pour ça ? », a affirmé M. Duc.

Je me souviens de la première fois où j'ai rencontré M. Duc, il y a environ 16-17 ans, également à l'hôtel Rex. Il a clairement quelque chose à dire au marché. Il parlait rapidement, comme si je connaissais déjà toute l'histoire, sans même me demander si j'avais besoin d'un verre d'eau, comme c'est la coutume. À cette époque, M. Duc était au sommet de sa carrière, avait de nombreux projets et ne savait pas quoi faire de tout cet argent. En 2009, j'ai interviewé M. Duc lorsqu'il est devenu la personne la plus riche du marché boursier, et également la personne ayant le plus grand potentiel pour devenir le premier milliardaire en dollars au Vietnam. Mais ce scénario ne s’est pas produit. Car peu de temps après, M. Duc s’est retiré du secteur immobilier et s’est officiellement tourné vers l’investissement dans l’agriculture. M. Duc ne s'attendait pas à ce que ce soit le début du voyage de HAGL dans l'abîme. De l’homme le plus riche de la bourse, il est devenu le débiteur le plus notoire du Vietnam. Mais il a aussi ramené HAGL de cette tempête déchaînée, d'une manière peut-être encore plus spectaculaire que lorsqu'elle a décliné.
Quand je me suis levé, la deuxième tasse de thé avait disparu, la pluie avait cessé...
J'ai rendez-vous avec M. Duc pour visiter ses "secrets" au Laos dans un futur proche.
Source : https://baodaknong.vn/tra-chieu-cung-bau-duc-232473.html
Comment (0)