Tous les regards sont tournés vers la manière dont le président de la Commission européenne parviendra à trouver un équilibre entre l’économie et l’environnement au cours de son second mandat, afin de rester sur la voie de l’innovation sur le « vieux continent », ainsi que de maintenir la voie de la croissance verte pour l’UE à l’avenir.
Le Pacte vert pour l’Europe a pour ambition de placer l’UE à l’avant-garde de la lutte contre le changement climatique, en étant à la pointe de la tendance à la croissance verte à l’échelle mondiale. (Source : Getty Images) |
Mme Ursula von der Leyen vient d'être officiellement nommée présidente de la Commission européenne (CE) pour un second mandat. Face à une série de défis complexes pour relancer l'économie après la pandémie de Covid-19, l'orientation de l'Union vers le développement durable et la poursuite de la mise en œuvre de politiques environnementales plus ambitieuses, renforçant ainsi l'influence mondiale de l'UE, Mme Leyen est-elle prête à façonner l'avenir de l'Europe, comme elle l'a convaincu ses partisans lors de son premier mandat ?
À la pointe de la croissance verte
L’Union européenne (UE) est l’une des principales régions du monde à avoir manifesté un grand intérêt et à avoir réalisé de grands progrès en matière d’écologisation de son économie. En 2020, le Pacte vert pour l’Europe (PVE) a été adopté, lançant officiellement une tendance mondiale historique et créant un plan concret pour le développement durable de l’économie de l’UE.
Visant à mobiliser au moins 1 000 milliards d'euros d'investissements durables au cours de la prochaine décennie, le Pacte vert vise à aider l'Europe à passer à une économie économe en ressources, à lutter contre le changement climatique, à réduire sa dépendance aux combustibles fossiles, à accroître la sécurité alimentaire et à viser zéro émission nette d'ici 2050. Les domaines de mise en œuvre définis pour 2030 couvrent l'énergie, les transports, l'agriculture et la construction...
Par conséquent, l’EGD est considéré comme un plan global comportant des actions visant à réduire radicalement les émissions de gaz à effet de serre d’au moins 55 % d’ici 2030 (par rapport à 1990) et à transformer la crise climatique en une étape vers un développement plus durable à l’avenir. L’accord prévoit également des plans pour les investissements et les instruments financiers nécessaires pour atteindre les objectifs de cette transition.
En conséquence, une série de politiques avec une vision pour 2050 ont été publiées, telles que le Mécanisme d’ajustement carbone aux frontières (MACF), la Stratégie « De la ferme à la table », le Plan d’action pour l’économie circulaire et la Stratégie pour la biodiversité à l’horizon 2030.
Sur cette base, de nombreux pays de l’UE sont devenus des leaders en matière d’investissement dans la croissance verte. Selon le classement Green Future Index 2022, les 5 premiers pays leaders en matière d’économies à faibles émissions de carbone se trouvent tous dans l’UE. La position de leader revient à l'Islande, l'un des deux pays européens qui produisent plus d'électricité à partir d'énergies renouvelables qu'ils n'en consomment sur leur territoire. L’économie islandaise fonctionne à 85 % avec des énergies renouvelables et évolue vers 100 % d’énergies renouvelables. Le Danemark arrive en deuxième position, grâce à ses efforts d’investissement dans l’énergie durable et la transition verte. Et de nombreux autres États membres ont exprimé leur détermination à accélérer la transition verte, en abandonnant rapidement leur dépendance aux combustibles fossiles.
Ce « tournant vert » porte une forte empreinte sur la présidente de la Commission européenne, Leyen, qui a contribué au lancement de la politique EGD, avec l’ambition de placer l’UE à l’avant-garde de la lutte contre le changement climatique, en menant la tendance de la croissance verte à l’échelle mondiale. Ses partisans espèrent que Mme Leyen poursuivra les politiques qui ont fait leurs preuves lors de son premier mandat. En particulier, les politiques stratégiques qui ont un grand impact sur l’avenir de l’UE, comme la Déclaration d’Euratom, pourront être pleinement mises en œuvre pour atteindre l’objectif d’ici 2050.
Le grand défi des réformateurs
La croissance verte étant devenue une voie inévitable suivie par de nombreux pays à travers le monde, l’UE est devenue l’un des pionniers. Mais avancer sur cette voie n’est pas chose aisée, l’histoire de la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, lors de son premier mandat en est un exemple.
Les observateurs ont commenté que Mme Leyen a réussi son premier mandat grâce à l’application et au développement de politiques vertes. Mais face à un problème aussi complexe et aux multiples variables, le défi pour le « timonier » du navire européen de concilier les deux objectifs environnementaux et socio-économiques des 27 États membres se multiplie, et il risque même d'être très difficile de continuer à s'en tenir à cet objectif.
L'une des preuves concrètes est qu'à la fin de son premier mandat, le président de la CE a dû annuler l'un de ses engagements - réduire de moitié l'utilisation des pesticides - pour apaiser la droite populiste et les agriculteurs qui protestaient dans toute la région, de Belgique, d'Allemagne, des Pays-Bas, de Pologne, de Roumanie, d'Italie...
Le Pacte vert est essentiel pour atteindre l’objectif de neutralité carbone de l’UE d’ici 2050, mais il exige des agriculteurs qu’ils respectent des normes excessivement élevées. Par exemple, la stratégie « De la ferme à la table » - au cœur de la stratégie « EGD » - fixe des objectifs ambitieux que l’agriculture de l’UE doit atteindre d’ici 2030, comme réduire de moitié la quantité de pesticides et de 20 % d’engrais, convertir au moins 25 % des terres agricoles à l’agriculture biologique…
Le Parti populaire européen (PPE), dont fait partie la présidente de la Commission européenne elle-même, ainsi que d'autres dirigeants de l'UE, ont également fait pression sur elle pour qu'elle abandonne des engagements clés en matière de climat, a déclaré un haut responsable de la Commission. Les électeurs européens ont généralement tendance à s’inquiéter de l’augmentation du coût de la vie pour un « mode de vie vert », en raison des prix agricoles plus élevés, des importations moins chères… – des choses qui affectent directement leur portefeuille, plutôt que de penser aux impacts plus lointains de l’environnement et du changement climatique.
Le Parlement européen a finalement accepté à la majorité d'approuver une proposition visant à assouplir certaines réglementations environnementales liées à la distribution de subventions agricoles de l'UE d'une valeur de plusieurs dizaines de milliards d'euros d'ici avril 2024. Ces politiques de « lutte contre les incendies » répondent en partie à des besoins sociaux et apaisent les frustrations des agriculteurs.
Face aux vents contraires politiques, l'UE a déclaré son engagement envers ses objectifs, insistant sur le fait que l'assouplissement ne compromet pas les objectifs environnementaux, mais simplifie simplement les réglementations pour garantir que les agriculteurs puissent protéger l'environnement tout en maintenant une production efficace.
Toutefois, les analystes affirment que dans un avenir où l’agriculture et l’industrie vertes sont des tendances inévitables, toute réforme nécessite des sacrifices douloureux, et tout retard dans la transition verte peut se faire au prix de la perte de l’avance. C'est un défi de taille pour le président de la Commission européenne, Leyen, qui doit trouver une voie plus modérée pour ne pas rater le grand objectif.
Source : https://baoquocte.vn/thoa-thuan-xanh-sang-trang-moi-277430.html
Comment (0)