Le journal Il Foglio affirme que l’intelligence artificielle (IA) est utilisée « pour tout – des titres, des citations et même… la satire ».
Il Foglio, un journal italien, prétend être le premier au monde à lancer un numéro entièrement produit par l'IA. (Capture d'écran) |
Le 18 mars, une version « inhabituelle » est apparue aux côtés de l'édition imprimée du journal Il Foglio dans les kiosques italiens. Aucun des quelque 20 articles ne comporte de nom d’auteur. Tous ont le texte : « Texte généré par l'IA (intelligence artificielle) ». Il n'y a plus de noms, plus de sous-titres, mais entre les lignes, il y a l'ombre d'une machine invisible, anonyme...
Il Foglio prétend être le premier organisme de presse au monde à lancer une édition entièrement produite par l'IA.
Le rédacteur en chef Claudio Cerasa a expliqué que l’initiative fait partie d’une expérience d’un mois visant à clarifier l’impact de la technologie de l’IA « sur notre façon de travailler et notre vie quotidienne ».
L'édition Il Foglio AI de quatre pages est incluse dans l'édition grand format du journal. « Il s’agit du premier quotidien au monde à être publié entièrement par l’IA, à partir d’articles, de titres, de citations, de résumés – et même de satire », a affirmé Cerasa. Le rôle des journalistes se limite désormais à « mettre des commandes dans un outil d’IA et à recevoir des réponses ».
La première page contenait un article sur le président américain Donald Trump, analysant « le paradoxe de ses partisans en Italie ». Un autre article fait référence au dernier rapport de l'Istat sur la redistribution des revenus, qui note que « l'Italie évolue dans une direction positive » et que la réforme de l'impôt sur le revenu a aidé quelque 750 000 travailleurs à obtenir une augmentation de salaire.
En deuxième page, on trouve un article sur la tendance des « situationships » – une forme de relation décontractée et sans engagement – et sur la façon dont les jeunes Européens s’éloignent de plus en plus des relations stables.
Les articles sont présentés de manière cohérente, claire et bien structurée, sans erreurs grammaticales significatives. Il est à noter qu’aucun des articles ne citait directement les déclarations d’un individu.
La dernière page présente des lettres à l’éditeur générées par l’IA qui se demandent si l’IA rendra les humains « inutiles » à l’avenir. En réponse, AI a écrit : « L'IA est un grand pas en avant, mais elle ne peut toujours pas commander une tasse de café sans se tromper de sucre. »
M. Cerasa a affirmé qu’Il Foglio AI est comme « un vrai journal » avec des informations complètes, des débats et des perspectives multidimensionnelles. Il s’agit d’un test visant à évaluer comment l’IA pourrait fonctionner en pratique, à observer l’impact de cette technologie sur la production d’un quotidien et à poser des questions que « nous sommes obligés de nous poser, pas seulement d’un point de vue purement journalistique ».
« Il s’agit simplement d’une autre version d’Il Foglio, réalisée avec intelligence – mais ne l’appelez pas intelligence artificielle », a déclaré M. Cerasa.
Cette expérience intervient alors que les organes de presse du monde entier cherchent à intégrer l’IA dans leurs opérations. Début mars, BBC News a également utilisé l’IA pour fournir un contenu plus personnalisé au public.
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