« Nous appelons Gilead à garantir que les personnes vivant avec le VIH ou exposées au risque de le contracter dans les pays du Sud puissent accéder à ce médicament révolutionnaire au même titre que les personnes vivant dans les pays du Nord. »
Cet appel a été lancé par plus de 300 hommes politiques, experts de la santé et personnes influentes dans une lettre ouverte adressée au PDG de Gilead, Daniel O'Day, dans le contexte où il reste moins de 6 ans au monde pour atteindre l'objectif de mettre fin au VIH/SIDA.
Le médicament contre le VIH Lenacapavir est approuvé pour une utilisation aux États-Unis et dans l'Union européenne (UE) en 2022, selon l'Agence européenne des médicaments (EMA). Il a été démontré que le lénacapavir, vendu sous le nom de marque Sunlenca, réduit la charge virale chez les patients atteints du VIH multirésistant (résistant à d’autres traitements). Ce médicament ne doit être injecté que deux fois par an et convient particulièrement aux patients qui ne peuvent pas accéder à des services médicaux de haute qualité.
La lettre ouverte appelle la société pharmaceutique américaine Gilead à permettre à d'autres sociétés pharmaceutiques du monde entier de produire de nouvelles versions du médicament contre le VIH Lenacapavir à des prix abordables, afin d'offrir des possibilités de traitement à tous les patients les plus gravement touchés par la maladie dans les pays en développement, en particulier ceux qui sont stigmatisés lorsqu'ils reçoivent un traitement contre le VIH, y compris les jeunes femmes, les personnes de la communauté LGBT, les travailleurs du sexe et les personnes qui s'injectent des drogues...
Parmi les signataires de la lettre figurent l'ancienne présidente libérienne Ellen Johnson Sirleaf, l'ancienne présidente Milawi Joyce Banda, la directrice exécutive du Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) Winnie Byanyima, et des personnalités influentes comme l'actrice américaine Gillian Anderson... Ils ont souligné que « le monde se souvient encore avec horreur et honte qu'il a fallu 10 ans et 12 millions de vies avant que la version originale » du premier médicament antirétroviral ne soit mise à disposition dans le monde entier.
Selon un rapport de l’ONUSIDA, chaque minute, une vie est perdue à cause du sida. 9,2 millions de personnes dans le monde vivent avec le VIH mais n’ont pas accès au traitement. Le VIH continue d’avoir un impact plus important sur les populations clés que sur la population générale. La lettre demande que l’accès au Lenacapavir, la menace pour la santé publique liée au sida, soit supprimé d’ici 2030 si toutes les personnes vivant avec le sida dans le monde (39 millions d’ici 2022) en sont atteintes.
La scientifique française Françoise Barré-Sinoussi, co-découvreuse du virus VIH, a déclaré que « l'inégalité, et non la science, est le plus grand obstacle à la lutte contre le sida ». Dans une déclaration au nom des scientifiques qui ont ouvert la voie à ce nouveau médicament, elle a imploré : « J'implore Gilead d'éliminer cette énorme inégalité et de faire un pas de géant vers la fin de l'épidémie de sida. »
En réponse à la lettre ouverte, Gilead a déclaré que la société était en pourparlers avec les gouvernements et les organisations sur les moyens d'élargir l'accès aux médicaments de traitement du VIH. Les signataires de la lettre affirment que le médicament Lenacapavir pourrait être un « véritable changement » dans la lutte contre le VIH. Le monde peut encore mettre fin au sida d’ici 2030, mais la pandémie la plus meurtrière au monde ne pourra être stoppée que si nous saisissons cette opportunité. Et il y aura ceux dont on se souviendra comme « ceux qui ont stoppé la pandémie la plus dangereuse du monde ».
KHANH HUNG
Source : https://www.sggp.org.vn/ke-thay-doi-cuoc-choi-trong-cuoc-chien-chong-hiv-post742483.html
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