Les chercheurs utilisent des plumes de poulet pour créer des membranes de kératine utiles pour les piles à combustible à hydrogène et l’électrolyse.
Les plumes de poulet usagées pourraient contribuer à produire de l’énergie propre. Photo : Adobe Stock
L’hydrogène est une énergie propre prometteuse. Les piles à combustible à hydrogène produisent de l’électricité à l’aide de membranes semi-perméables. Cependant, ce type de membrane est souvent produit avec des « produits chimiques éternels » coûteux qui ne sont pas respectueux de l’environnement, toxiques et potentiellement cancérigènes.
Une équipe de recherche de l'École polytechnique fédérale de Zurich (ETH Zurich) et de l'Université technologique Nanyang de Singapour (NTU) a découvert une nouvelle méthode pour produire ces membranes, a rapporté Interesting Engineering le 21 octobre. Ils extraient la protéine kératine des plumes de poulet et la transforment en minuscules fibres appelées amyloïdes à l'aide d'un processus respectueux de l'environnement. Ces fibres de kératine microscopiques sont ensuite utilisées pour les membranes des piles à combustible.
Chaque année, environ 40 millions de tonnes de plumes de poulet sont brûlées. Ce processus génère non seulement d’énormes quantités d’émissions de CO2, mais produit également des gaz toxiques tels que le SO2. Utiliser des plumes de poulet pour produire de l’hydrogène serait un moyen efficace de traiter les déchets de l’industrie avicole.
Il reste cependant encore des défis à surmonter avant que l’hydrogène devienne une source d’énergie stable et durable. « L’hydrogène est l’élément le plus abondant dans l’univers, mais malheureusement pas sur Terre », explique Raffaele Mezzenga, professeur d’alimentation et de matériaux souples à l’ETH Zurich. Ici, l’hydrogène n’existe pas sous sa forme pure, il doit donc passer par un processus de production et consomme beaucoup d’énergie.
La nouvelle membrane est très prometteuse car elle peut être utilisée non seulement dans les piles à combustible mais aussi dans l’électrolyse (utilisation de l’électricité pour diviser l’eau en hydrogène et en oxygène). Au cours de ce processus, un courant continu traverse l'eau, provoquant la formation d'oxygène à l'anode chargée positivement, tandis que l'hydrogène est libéré à la cathode chargée négativement. L’eau pure n’est pas suffisamment conductrice et nécessite souvent l’ajout d’acide. Cependant, la nouvelle membrane est perméable aux protons, ce qui permet aux particules de se déplacer entre l’anode et la cathode, permettant une électrolyse efficace même dans l’eau pure.
Ensuite, l’équipe d’experts testera la stabilité et la durabilité de la nouvelle membrane kératinique et apportera des améliorations si nécessaire. Ils ont déposé une demande de brevet et recherchent des investisseurs ou des entreprises pour les aider à développer davantage la technologie et à la commercialiser.
Thu Thao (Selon Interesting Engineering )
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