L'affaire Wagner ne peut affaiblir Poutine

Le Premier ministre hongrois Viktor Orban a déclaré qu'il ne croyait pas que le coup d'État du groupe Wagner avait affaibli le président russe Vladimir Poutine, le qualifiant d'« événement insignifiant ».

Le dirigeant nationaliste de la Hongrie – le pays ayant les liens les plus étroits avec la Russie parmi les membres de l’UE – a rejeté les suggestions selon lesquelles le coup d’État aurait influencé M. Poutine.

« Je ne vois pas beaucoup de sens à cet événement », a déclaré M. Orban en réponse aux questions sur ses réflexions concernant la marche des combattants de Wagner dirigés par Evgueni Prigojine de Rostov-sur-le-Don vers la capitale Moscou.

Le Kremlin a également rejeté le 27 juin les suggestions selon lesquelles le pouvoir de M. Poutine aurait été affaibli par le coup d'État.

« Si quelqu'un spécule qu'il (Poutine) pourrait échouer ou être remplacé, alors cette personne ne comprend pas le peuple russe et la structure du pouvoir russe », a déclaré M. Orban dans une interview accordée aux médias Bild, Die Welt et Politico le 26 juin.

En Russie, les choses fonctionnent différemment que dans les pays européens, a déclaré M. Orban, prédisant que M. Poutine serait toujours le président de la Russie en 2024.

« La Russie ne fonctionne pas comme nous. Les structures russes sont très stables. Elles reposent sur l'armée, les services spéciaux et la police. C'est donc un pays différent, à vocation militaire », a déclaré le chef du gouvernement hongrois.

Monde - Le Premier ministre hongrois : l'affaire Wagner ne peut pas affaiblir Poutine — Le président russe Vladimir Poutine a salué le 27 juin 2023 la détermination des soldats et des forces de sécurité lors de la récente rébellion de Wagner. Ce sont leurs actions précises et leur solidarité qui ont aidé le pays à éviter une guerre civile, a déclaré le dirigeant russe. Photo : RT

Selon M. Orban, la rébellion de courte durée de M. Evgueni Prigojine, le chef de l'organisation militaire privée Wagner, n'affectera pas la situation sur le champ de bataille ukrainien.

« Je pense que tout (l'affaire Wagner) est terminé et que la guerre (en Ukraine) continue. Cet événement ne nous apportera pas la paix. Du point de vue de la paix, je pense que le plus important est de parvenir à un cessez-le-feu et, d'une manière ou d'une autre, de parvenir à la paix. Cet événement n'y contribuera en rien », a déclaré M. Orban.

Malgré un certain succès initial de la contre-offensive de Kiev, le Premier ministre hongrois a déclaré qu'il considérait une victoire militaire contre l'Ukraine comme « impossible ». « Le problème est que les Ukrainiens seront à court de soldats plus tôt que les Russes », a-t-il déclaré.

Commentant le mandat d'arrêt émis par la Cour pénale internationale (CPI) contre le président russe Poutine en mars, M. Orban a déclaré au journal allemand Bild qu'il ne considérait pas le dirigeant russe comme un criminel de guerre.

« Nous pourrons parler de crimes de guerre après la fin de la guerre. Si nous voulons un cessez-le-feu et des négociations, nous devons convaincre les parties au conflit de s'asseoir à la table des négociations », a déclaré le Premier ministre hongrois.

« C’est une mauvaise idée d’inviter quelqu’un à la table des négociations et de lui dire : « Je vais vous arrêter » », a noté M. Orban. « Il est absolument inapproprié de parler de cela (des allégations de crimes de guerre) à ce stade . »

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