Les experts disent que pour avoir une idée de l'opinion des Américains sur l'économie et leur portefeuille, il suffit d'observer la façon dont ils achètent du parfum.
En période d’incertitude économique, les experts en comportement des consommateurs affirment que les acheteurs ont tendance à modifier leurs habitudes d’achat, en particulier lorsqu’il s’agit de biens non essentiels. Ils se tournent souvent vers des articles moins chers, réduisent la fréquence de leurs achats, voire arrêtent complètement.
Le parfum ne fait pas exception à cette tendance. Les données de Pattern, une société qui analyse les données de recherche de produits en ligne sur Amazon et d'autres plateformes, montrent que la demande de parfums à bille abordables a augmenté de 207 % cette année par rapport à l'année dernière. La demande de mini flacons de parfum a augmenté de 183 % et celle des brumes corporelles de 30 %.
Ce n’est là qu’une des façons dont les consommateurs choisissent de réduire leurs dépenses, même si les données économiques traditionnelles dressent un tableau plus positif aux États-Unis.
Même en période de récession, les acheteurs soucieux des prix n'abandonnent pas complètement les produits non essentiels coûteux, comme le chocolat de luxe, les parfums et le maquillage. Parce que ce sont ces choses qui les font se sentir mieux.
C’est ce qu’on appelle l’effet rouge à lèvres : les consommateurs continuent à dépenser de l’argent en produits de luxe en période de récession, pour soulager leur stress.
« En ce qui concerne l’économie, la confiance des consommateurs est quelque peu fragile. Ils resserrent les cordons de leur bourse », a déclaré Dallin Hatch, analyste de données chez Pattern. Semblable à « l’effet rouge à lèvres », il explique que le parfum apparaît comme le nouveau produit de luxe pour les acheteurs en période d’incertitude financière. « Considérez cela comme un nouvel indicateur de confiance des consommateurs », a déclaré Hatch.
Un autre rapport du cabinet d'études de marché Circana a révélé que les mini-flacons de parfum devenaient le premier choix des acheteurs de parfums au cours du premier semestre de cette année. D'après les données de vente au détail, les ventes de mini parfums ont dépassé les ventes globales de parfums. Les ventes de mini-produits ont représenté 38 % du secteur cette année, contre 35 % l’année dernière.
« Les bouteilles de parfum de moins de 30 ml se vendent trois fois plus vite que les parfums en général. Elles sont moins chères, environ un tiers du prix d'une grande bouteille. Elles conviennent donc aux personnes qui souhaitent réduire leurs dépenses, mais « Les gens veulent toujours se faire plaisir », a déclaré Jacquelyn Wenskus, experte en parfums chez Circana. Cette tendance a commencé l’année dernière.
En outre, malgré les inquiétudes concernant l'économie, le rapport indique que la tendance à dépenser pour se faire plaisir a également augmenté les ventes de cosmétiques, de produits de soins de la peau et des cheveux au cours du premier semestre de cette année. Les ventes de cosmétiques haut de gamme ont atteint 14 milliards de dollars au premier semestre de l'année, en hausse de 15 % par rapport à la même période de l'année dernière. Dans le même temps, le segment bas de gamme a gagné 28 milliards USD, en hausse de 9 %.
« Le marché des cosmétiques se trouve à un moment opportun. Les marques répondent aux besoins émotionnels des clients, surtout à un moment où le pouvoir d'achat reste limité », explique Larissa Jensen, consultante en industrie cosmétique chez Circana.
Ha Thu (selon CNN)
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