2024 devrait être l’année du tourisme pour l’Asie du Sud-Est, car le nombre de visiteurs chinois revient de plus en plus fort.
Dans toute la région, le nombre de visiteurs chinois n’est toujours pas au niveau d’avant la pandémie, mais des points positifs sont apparus à certains endroits. En Thaïlande, les touristes chinois reviennent progressivement vers leur destination internationale familière après une longue absence.
Fin février, à la porte Tha Phae du XVIe siècle à Chiang Mai, de nombreux KOL (leaders d'opinion clés) chinois sont apparus. Elles portaient d'élégantes robes de soirée et dispersaient des grains de maïs sur le sol pour attirer les pigeons qui atterrissaient à proximité, les surprenant et les poussant à s'envoler. Les ailes déployées alors qu'ils s'envolent dans les airs, créant la photo parfaite à publier sur les réseaux sociaux, avec un coucher de soleil rouge ardent au-dessus.
Au cours des récentes vacances du Nouvel An lunaire, les guides touristiques du Grand Palais de Bangkok ont déclaré avoir vu de plus en plus de groupes de touristes chinois le visiter. Ils voyagent en petits groupes mais dépensent sans compter.
Des touristes chinois prennent des photos devant le musée Samut Prakan, en Thaïlande, début mars. Photo : Xinhua
Picharnyut Rodjananon, 44 ans, un photographe local, a déclaré que 90 % de ses clients viennent désormais de Chine. 2024 est aussi l'année où il connaît « la meilleure activité depuis la pandémie » car davantage de touristes chinois viennent. « Ils dépensent également plus, sans marchander ni se plaindre, juste en me laissant prendre des photos pour eux », a déclaré Rodjananon.
Le gouvernement thaïlandais souhaite attirer 8 millions de visiteurs chinois cette année grâce à des mesures telles que des exemptions de visa bilatérales et des réductions sur les tarifs aériens. L'industrie touristique du pays espère que ces politiques stimuleront la reprise du principal marché source de la Thaïlande.
La Thaïlande espère accueillir 40 millions de visiteurs internationaux cette année, consolidant ainsi sa position de « champion du tourisme en Asie du Sud-Est ». Outre le marché chinois, ils s’attendent également à d’autres marchés sources tels que l’Inde, la Corée et l’Europe.
Selon la plateforme de voyages en ligne LY.com, le nombre de touristes chinois réservant des chambres en Thaïlande, en Malaisie et en Thaïlande pendant le Nouvel An lunaire est neuf fois plus élevé que l'année dernière.
Les dépenses des touristes chinois dans les trois pays d'Asie du Sud-Est ont également été multipliées par près de sept au cours de la période du 9 au 12 février (du 30 au 3 du Nouvel An lunaire) par rapport à l'année précédente et ont augmenté de 7,5 % par rapport à la même période en 2019. Dans un rapport publié en février, les économistes de la banque HSBC ont déclaré que « les Chinois sont toujours prêts à dépenser pour des expériences liées aux voyages », malgré la morosité de l'économie nationale. Les dépenses liées au tourisme devraient continuer à dépasser la consommation intérieure globale.
Gary Bowerman, directeur de Check-in Asia, une société d'analyse de voyages basée à Kuala Lumpur, en Malaisie, a déclaré que « nous trouverons un nouveau segment de voyageurs chinois – la clientèle qui voyagera principalement dans les années à venir – d'ici la fin de 2024. » En 2024, le nombre de touristes chinois voyageant « sera certainement plus fort » et les tendances de voyage incluront les voyages de groupe, les jeunes couples et les voyageurs d'affaires. Le segment des touristes chinois voyageant après l’épidémie est également très diversifié.
Cette diversité se manifeste chaque soir à Chiang Mai, où les restaurants de fondue chinoise sont remplis de clients plus âgés tandis que les plus jeunes sont attirés par les restaurants haut de gamme, les bars et les événements de musique live. « Le tourisme nocturne et l’économie nocturne sont des choses auxquelles il faut réfléchir sérieusement », a déclaré Bowerman à propos des facteurs qui attirent les jeunes touristes chinois. Les voyageurs de la génération Z veulent des choses à faire, des expériences à vivre, pas seulement traîner dans les bars. « Ils veulent trouver des choses qui les aident à se connecter lorsqu’ils participent à une expérience nocturne », explique Bowerman.
Mais comme de nombreuses villes d’Asie du Sud-Est, Chiang Mai ne propose que quelques vols vers la Chine. Supamit Kitjapipat, propriétaire du Siripanna Villa Resort & Spa et directeur de l'Association des entreprises touristiques de la ville, a déclaré qu'il n'y avait pas assez de vols, que la capacité de l'aéroport n'était pas assez grande et qu'il y avait peu de grands groupes de touristes, ce qui a fait que le nombre de visiteurs est revenu aux niveaux d'avant la pandémie. Pour résoudre ce problème, le Premier ministre thaïlandais Srettha Thavisin s'est engagé à augmenter la capacité de l'aéroport et à agrandir l'aéroport pour doubler le nombre de passagers à 16 millions par an dans les 3 à 4 prochaines années. Supamit espère que Chiang Mai deviendra une nouvelle plaque tournante du transit, où les touristes chinois pourront s'y rendre en voiture puis prendre l'avion vers d'autres villes.
Selon Todd Handcock, directeur commercial mondial et président de la région Asie-Pacifique chez Collinson Group, qui gère le programme d'accès aux salons Priority Pass, le trafic dans les salons des aéroports de Chine continentale en 2023 sera six fois supérieur à celui de 2022. Il a déclaré que cette croissance se poursuivra après les vacances du Nouvel An lunaire, avec des marchés comme Singapour, la Thaïlande et la Malaisie qui en bénéficieront. Il s'attend également à ce que le nombre de visiteurs continue d'augmenter dans les mois à venir grâce à la politique de visas favorable de la Thaïlande envers les touristes chinois et à la demande refoulée de voyages internationaux après la pandémie. En outre, les agences de voyages élargissent également leur clientèle aux villes de troisième rang en Chine, c'est-à-dire des villes moins développées que Pékin et Shanghai. Il s’agit d’un marché à fort potentiel car la plupart des gens qui y vivent n’ont pratiquement jamais voyagé.
« Ils donnent de bons pourboires et sont décontractés », a déclaré Pat Chantayanon, un guide touristique avec 30 ans d'expérience, expliquant pourquoi il attend avec impatience les invités chinois.
Anh Minh (Selon SCMP )
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