DNVN - Le ministère américain de la Justice vient de proposer de fortes mesures de restructuration pour Google, notamment en obligeant l'entreprise à vendre le navigateur Chrome.
Icône Google sur l'écran de la tablette. Photo : AFP/VNA
En novembre, le ministère de la Justice a fait une déclaration claire : « Google doit céder Chrome » afin de mettre fin à son monopole dans la recherche en ligne.
Cette proposition fait suite à une décision judiciaire historique rendue en août dernier. À l’époque, un juge fédéral avait conclu que Google avait violé les lois antitrust en dominant illégalement le marché de la recherche sur Internet.
Pour Android, le ministère américain de la Justice a proposé deux options : soit Google se désinvestit, soit accepte le contrôle du gouvernement.
Les deux mesures proposées concernant Android et Chrome constitueraient un défi majeur pour Google, en particulier dans le secteur de la publicité, principale source de profit de l'entreprise.
Le directeur juridique de Google, Kent Walker, a qualifié les mesures prises par le ministère de la Justice de « stupéfiantes » et « extrêmes ». Google prévoit de déposer ses propres propositions le mois prochain et de poursuivre son appel devant les tribunaux.
Selon le professeur Beth Egan de l'Université de Syracuse, si Google perd Chrome, il devra modifier considérablement son mode de fonctionnement. L’entreprise s’appuie désormais sur les données de ce navigateur pour informer d’autres services et améliorer les algorithmes.
L'activité publicitaire de Google s'appuie largement sur son moteur de recherche et son navigateur Chrome, qui occupe le deuxième rang dans l'écosystème de l'entreprise. Selon le Guardian (Royaume-Uni), Chrome est actuellement le navigateur le plus populaire au monde, représentant près des deux tiers des utilisateurs d’Internet. Bloomberg estime également que le navigateur compte plus de 3 milliards d'utilisateurs dans le monde et est valorisé à environ 15 milliards de dollars.
Sans Chrome, l’activité publicitaire de Google serait gravement impactée et la portée de l’entreprise diminuerait.
### Points de vue opposés
Logo Chrome sur l'écran du téléphone et logo Google en arrière-plan. Photo : Getty Images/VNA
Google estime que le forcer à se séparer de Chrome pourrait affaiblir la position technologique mondiale de l'Amérique. En revanche, le ministère américain de la Justice soutient que c’est le comportement monopolistique de Google qui nuit à cette position.
Le ministère de la Justice a souligné que son objectif principal est d’accroître la concurrence sur le marché. Dans des documents judiciaires, le ministère a déclaré qu’il souhaitait ouvrir la porte aux concurrents, empêcher Google de continuer à bénéficier de son comportement illégal et bloquer la capacité de l’entreprise à monopoliser le marché à l’avenir.
Toutefois, la perspective que Google soit obligé de vendre Chrome reste incertaine. L'administration du président Joe Biden renforce la surveillance des grandes entreprises technologiques à l'approche de la fin de son mandat, mais la position de l'administration du président élu Donald Trump n'est pas claire. Le procureur général choisi par M. Trump prendra ses fonctions en janvier et décidera de poursuivre ou d'abandonner la demande concernant Google.
La décision de Google démontre clairement l’efficacité de la loi antitrust aux États-Unis, qui existe depuis plus de 100 ans. Comme de nombreux autres pays, les États-Unis appliquent également cette loi pour lutter contre les monopoles par le biais du système judiciaire. En 1911, les lois antitrust ont forcé la Standard Oil Corporation de John D. Rockefeller à se dissoudre.
M. Ulrich Müller, de l’organisation à but non lucratif Rebalance Now, a fait remarquer que dans les années 1960 et au début des années 1970, les régulateurs américains surveillaient de près les monopoles. Mais dans les années 1980, influencées par les théories de la Chicago School of Economics, les politiques réglementaires ont été assouplies, les économistes affirmant que les monopoles étaient acceptables si les entreprises fonctionnaient efficacement. Cela a conduit à une réduction des interventions structurelles dans les années suivantes.
Environ 20 ans plus tard, Microsoft est devenu la cible des autorités antitrust. Un tribunal américain avait alors ordonné le démantèlement de Microsoft pour comportement monopolistique. L'entreprise a étroitement intégré le système d'exploitation Windows au navigateur Internet Explorer, évinçant ainsi son rival Netscape du marché. Microsoft a néanmoins réussi à faire appel et à éviter la scission en permettant à ses rivaux d'accéder à certaines parties du système.
Thanh Mai (à temps partiel)
Source : https://doanhnghiepvn.vn/cong-nghe/vi-sao-gioi-chuc-my-gay-ap-luc-de-google-ban-chrome/20241128093613348
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