TikTok se rapproche d'une interdiction nationale aux États-Unis, après avoir perdu la semaine dernière un appel contre une loi qui aurait obligé l'application de partage de vidéos à se séparer de sa société mère chinoise ByteDance d'ici le 19 janvier 2025.
Le 16 décembre, dans un ultime effort, TikTok et ByteDance ont déposé une requête d'urgence auprès de la Cour suprême des États-Unis demandant une injonction temporaire pour suspendre l'application de la loi interdisant ce réseau social qui compte environ 170 millions d'utilisateurs aux États-Unis.
Des manifestants brandissent des pancartes soutenant TikTok devant le Capitole à Washington, aux États-Unis. (Photo : Shutterstock)
Les entreprises affirment qu'une fermeture d'un mois seulement coûterait à TikTok environ un tiers de ses utilisateurs américains et compromettrait sa capacité à attirer des annonceurs et à recruter des créateurs et des employés talentueux.
Cependant, le président élu Donald Trump a déclaré qu'il pourrait jouer le rôle de « chevalier blanc » pour sauver les opérations de TikTok aux États-Unis.
Dans un dossier déposé auprès de la Cour suprême des États-Unis le 16 décembre, TikTok a affirmé qu'il n'y avait aucune menace potentielle pour la sécurité nationale des États-Unis et que retarder la mise en œuvre de la loi permettrait à la Cour suprême d'examiner la légalité de l'interdiction, ainsi qu'à la nouvelle administration du président élu Donald Trump d'évaluer la loi.
M. Trump prendra ses fonctions le 20 janvier 2025, un jour après la date limite imposée par la loi sur TikTok.
Pourquoi Trump a-t-il changé d’avis à propos de TikTok ?
Le président élu Donald Trump a tenté en vain d'interdire TikTok lors de son premier mandat en 2020. Il est depuis revenu sur sa position et s'oppose à une vente forcée de l'application.
M. Trump a annoncé qu'il tenterait de sauver les opérations de TikTok aux États-Unis. (Photo : Reuters)
M. Trump estime que forcer TikTok à cesser ses activités ne profiterait qu'à Meta, la société mère de Facebook et d'Instagram, qui considère TikTok comme un concurrent redoutable. Meta a suspendu l'accès de M. Trump à ses plateformes pendant deux ans après les émeutes du Capitole. L'entreprise est clairement la bénéficiaire de l'interdiction de TikTok car elle peut attirer les utilisateurs de TikTok aux États-Unis.
Cependant, M. Trump a publiquement réparé sa relation avec le PDG de Meta, Mark Zuckerberg. Le changement de position du président élu Trump sur TikTok pourrait donc s’étendre bien au-delà de sa relation compliquée avec les sociétés de médias sociaux basées aux États-Unis.
Les opinions de Trump sur TikTok peuvent être façonnées par des considérations politiques et financières, a déclaré Chen Gang, directeur adjoint de l'Institut d'Asie de l'Est à l'Université nationale de Singapour.
Des personnalités clés de l’administration Trump, telles que Marco Rubio et Mike Waltz, prônent depuis longtemps une position ferme sur TikTok. Cependant, des milliardaires influents comme Jeffrey Yass, un investisseur majeur de ByteDance, la société mère de TikTok, ont un intérêt financier à maintenir l’application en activité aux États-Unis. Après une rencontre entre le milliardaire Yass et M. Trump en mars 2024, le président élu est revenu sur son intention d’interdire TikTok.
De plus, M. Trump pourrait être confronté à une réaction politique négative puisque la moitié de la population américaine utilise TikTok. La plateforme est particulièrement populaire parmi les électeurs de la génération Z, tandis qu'une enquête du Pew Research Center a révélé que le soutien à une interdiction de TikTok a diminué parmi les Américains plus âgés.
TikTok étant une source de revenus pour les créateurs de contenu, les influenceurs et les petites entreprises, M. Trump pourrait prendre soin de ne pas aliéner les électeurs et le monde des affaires, en particulier dans un contexte de menace de récession économique.
Le rôle du lobbying
Outre les obstacles politiques et juridiques, les forces de lobbying – de TikTok et de la Chine – doivent également être au cœur des préoccupations de Trump.
Le PDG de TikTok, Chew Shou Zi, aurait consulté le PDG de Tesla, Elon Musk, l'un des proches conseillers de Trump, sur la politique technologique de la nouvelle administration.
Le PDG de TikTok, Zhou Shusi, témoigne devant le Congrès américain le 23 mars. (Photo : Reuters)
De son côté, Pékin s'oppose à l'interdiction ou à la contrainte de TikTok à se désinvestir, invoquant la sensibilité des algorithmes et de la technologie de l'application. La Chine a clairement indiqué qu'elle prendrait des mesures pour protéger ses intérêts, suggérant que les discussions entre les responsables chinois, ByteDance et le gouvernement américain sont toujours en cours.
L’état d’esprit orienté vers les affaires du président élu Trump, qui a grandement influencé son approche de la Chine, a également influencé les décisions concernant non seulement TikTok mais aussi d’autres entreprises technologiques ayant des liens avec la Chine.
La politique étrangère de M. Trump, notamment à l’égard de la Chine, est susceptible de privilégier les intérêts économiques plutôt que les considérations idéologiques. Même si M. Trump reste prudent à l’égard de Pékin, ses politiques seront probablement façonnées par des accords pragmatiques et bénéfiques sur le plan économique, comme l’ouverture des marchés chinois et la réduction du déficit commercial.
Source : https://vtcnews.vn/ong-donald-trump-se-lam-hiep-si-ao-trang-giai-cuu-tiktok-ar914429.html
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