Alors que le monde se tourne vers les énergies renouvelables, le pétrole et le gaz détiennent toujours un pouvoir immense, capable de façonner la structure géopolitique mondiale.
Le pétrole et le gaz, en tant qu’armes géopolitiques, continuent de façonner l’ordre mondial du pouvoir. (Source : Getty) |
Depuis des décennies, l’énergie joue un rôle central dans les relations internationales et le commerce mondial. Le pétrole et le gaz sont devenus des « monnaies d’échange » politiques, influençant les politiques des alliances et les conflits régionaux.
De l’utilisation par la Russie des réserves de gaz européennes comme outil stratégique aux décisions de production de l’OPEP et aux ambitions d’autosuffisance énergétique des États-Unis, la convergence entre énergie et diplomatie devient de plus en plus intime. En d’autres termes, le pétrole et le gaz – en tant qu’armes géopolitiques – contribuent à façonner l’ordre mondial du pouvoir.
Forte influence
La crise pétrolière de 1973 et l’embargo de l’OPEP ont montré que l’énergie a une forte influence sur les décisions économiques et politiques. La Russie a récemment utilisé les exportations de gaz comme levier d’influence, notamment en Europe.
Avant le conflit ukrainien, l’UE dépendait à environ 40 % du gaz russe, ce qui faisait de la sécurité énergétique un objectif central de la politique étrangère du bloc. Alors que la Russie réduit ses approvisionnements en 2022, l’Europe sera obligée de chercher des sources alternatives, ce qui modifiera le paysage énergétique régional.
Le projet Nord Stream 2, qui accroîtrait la dépendance de l'Europe à l'égard de l'énergie russe, est devenu un point de tension géopolitique, entraînant des sanctions et des représailles. De même, les pays producteurs de pétrole du Moyen-Orient, en particulier l’Arabie saoudite, exercent également une grande influence par l’intermédiaire de l’OPEP. Chaque mesure d’ajustement de la production prise par cette organisation a un impact fort sur les prix mondiaux du pétrole, avec des conséquences pour de nombreuses économies.
En tant que premier consommateur et producteur de pétrole, les États-Unis ont répondu à plusieurs reprises aux décisions de l’OPEP en libérant des réserves stratégiques de pétrole et en prenant des mesures diplomatiques pour stabiliser le marché.
Les multinationales énergétiques de Washington, telles qu’ExxonMobil, BP et Gazprom, jouent également un rôle clé dans l’élaboration de la politique énergétique mondiale par le biais du lobbying, des partenariats stratégiques et des investissements dans les nouvelles technologies énergétiques.
L’OPEP est l’une des organisations les plus puissantes au monde car elle produit plus d’un tiers de l’approvisionnement mondial en pétrole. (Source : Pétrole et gaz Moyen-Orient) |
Outils importants
Les sanctions contre les pays producteurs de pétrole sont devenues un outil important de politique étrangère.
Les États-Unis ont imposé des sanctions à l’Iran et au Venezuela pour limiter leur influence et couper leur financement politique et militaire. Ces mesures ont cependant eu des conséquences imprévues, notamment la restructuration du marché mondial du pétrole et la formation de nouvelles alliances.
Malgré les sanctions, Téhéran a renforcé sa coopération énergétique avec Pékin, tandis que le Venezuela s’est tourné vers la Russie et la Chine pour remplacer les marchés occidentaux. Ces changements montrent comment la politique énergétique peut remodeler l’équilibre mondial du pouvoir.
En outre, les pays sanctionnés recherchent également de manière proactive des solutions adaptatives.
La Russie a augmenté ses exportations de pétrole vers l’Inde et la Chine à des prix préférentiels pour maintenir sa part de marché, modifiant ainsi les flux commerciaux traditionnels et créant de nouvelles relations financières.
Nouvelles dynamiques géopolitiques
La Chine est en train de devenir un géant des énergies renouvelables, dominant des domaines tels que la fabrication de panneaux solaires, le stockage de batteries et les véhicules électriques. (Source : Reuters) |
Alors que le monde évolue vers des sources d’énergie plus vertes, la structure du pouvoir basée sur le pétrole et le gaz évolue également progressivement. Les pays qui dépendent des exportations de combustibles fossiles pourraient être perdants face à l’essor des énergies renouvelables.
L’UE promeut activement des politiques en matière d’énergie verte pour réduire la dépendance aux combustibles fossiles et accroître l’autosuffisance énergétique. Dans le même temps, la Chine est devenue une puissance en matière d’énergies renouvelables, dominant des domaines tels que la fabrication de panneaux solaires, le stockage de batteries et les véhicules électriques.
Ce changement crée une nouvelle dynamique géopolitique, car le contrôle des minéraux essentiels à la technologie de l’énergie propre – tels que le lithium, le cobalt et les terres rares – devient de plus en plus essentiel. Les pays riches en ressources naturelles comme l’Australie, la République démocratique du Congo et le Chili deviennent des points centraux des négociations mondiales sur l’énergie.
Toutefois, la transition vers les énergies renouvelables ne se fera pas immédiatement : le pétrole et le gaz continueront de jouer un rôle important dans la sécurité énergétique mondiale dans un avenir proche. Les gouvernements doivent trouver un équilibre entre les besoins énergétiques à court terme et les objectifs de développement durable à long terme, ce qui nécessite de prendre des décisions prudentes en matière d’économie, de sécurité et d’environnement.
L’un des plus grands défis de la transition concerne les infrastructures énergétiques. De nombreux pays manquent actuellement d’infrastructures adéquates pour stocker et transmettre l’énergie renouvelable. Les investissements dans les réseaux intelligents, le stockage des batteries et la technologie de l’hydrogène seront essentiels pour garantir la sécurité énergétique à l’ère post-combustibles fossiles.
Source : https://baoquocte.vn/nang-luong-con-at-chu-ba-i-tham-lang-dinh-hi-nh-cuc-dien-the-gioi-304711.html
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