L'Iran parle de «retrait tactique», les USA en état d'alerte et exigent des preuves par des actes

L'Iran a commencé à montrer des signes de bonne volonté dans les négociations avec les États-Unis, mais dans le contexte chaotique actuel, Washington estime que le chemin est très long, à moins que Téhéran ne prenne des mesures concrètes pour le prouver.

Le guide suprême iranien Ali Khamenei a déclaré qu'il était ouvert à la reprise des négociations avec les États-Unis. (Source : AP)

faible chance

Le 27 août, le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, a déclaré qu'il était ouvert à la reprise des négociations avec les États-Unis sur le programme nucléaire en développement rapide du pays, tout en affirmant que la coopération avec « l'ennemi » était « inoffensive ».

Dans un discours à la télévision d’État, M. Khamenei a déclaré qu’il n’y avait aucun obstacle à la reprise de la coopération avec les États-Unis. Il a toutefois souligné : « Nous n’avons pas besoin de placer nos espoirs dans l’autre camp ni d’attendre son approbation. »

Cette déclaration est perçue comme un signe permettant au gouvernement du président Massoud Pezeshkian de supprimer les « lignes rouges » et de négocier avec les États-Unis sur le programme nucléaire iranien. M. Khamenei a le dernier mot sur les questions stratégiques de l’Iran.

La position du guide suprême Ali Khamenei rappelle cette fois-ci la position de l'Iran au moment où il a conclu un accord nucléaire avec les puissances mondiales en 2015, dans lequel le programme nucléaire de Téhéran a été considérablement réduit en échange de la levée des sanctions économiques.

Il reste cependant difficile de savoir quelle marge de manœuvre le président Pezeshkian aura pour faire avancer les négociations avec Washington, d’autant plus que le Moyen-Orient reste troublé par le conflit entre Israël et le Hamas et que les États-Unis se préparent à l’élection présidentielle de novembre.

Après que le président américain de l'époque, Donald Trump, a retiré unilatéralement les États-Unis de l'accord en 2018, le guide suprême iranien, âgé de 85 ans, a parfois encouragé et parfois rejeté des pourparlers avec Washington.

Des pourparlers indirects ont eu lieu ces dernières années entre l'Iran et les États-Unis, sous la médiation d'Oman et du Qatar, deux des interlocuteurs des États-Unis au Moyen-Orient sur la question iranienne. Les récentes déclarations de M. Khamenei interviennent un jour après la visite du Premier ministre qatari dans le pays.

Du côté de Washington, après la nouvelle démarche de l'Iran, le Département d'État américain a déclaré à AP : « Nous jugerons les dirigeants iraniens sur leurs actes, pas sur leurs paroles. Nous disons depuis longtemps que nous considérons la diplomatie comme le meilleur moyen de parvenir à une solution efficace et durable concernant le programme nucléaire iranien. »

Nous en sommes cependant encore loin, compte tenu des actions d’escalade de l’Iran sur tous les fronts, y compris son escalade nucléaire et son refus de coopérer avec l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), l’organisme de surveillance nucléaire des Nations Unies. Si l’Iran veut faire preuve de sérieux ou adopter une nouvelle approche, il devrait arrêter son escalade nucléaire et entamer une coopération significative avec l’AIEA.

Depuis l’échec de l’accord, l’Iran a abandonné toutes les limites imposées par l’accord à son programme et a enrichi l’uranium à 60 % de pureté — proche du niveau de 90 % nécessaire pour fabriquer des armes, selon les évaluations américaines.

Les caméras de surveillance installées par l'AIEA ont été détruites, tandis que l'Iran a banni certains des inspecteurs les plus expérimentés de l'agence. Les responsables iraniens menacent de plus en plus de se doter de l’arme nucléaire.

Moins de concessions, manque de confiance

Pendant ce temps, les tensions entre l’Iran et Israël ont atteint un point d’ébullition en raison du conflit entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza.

Téhéran a lancé une attaque de drones et de missiles sans précédent contre Israël en avril dernier. L’assassinat du leader du Hamas Ismail Haniyeh à Téhéran a également incité l’Iran à menacer de représailles Israël.

Le président Pezeshkian a mené une campagne électorale réussie en partie grâce à sa promesse de renouer le dialogue avec l’Occident par le biais de négociations.

Les déclarations de M. Khamenei en tant que guide suprême de l’Iran pourraient faciliter cela. Le nouveau ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, a également été profondément impliqué dans les négociations sur l'accord de 2015.

Dans son discours, M. Khameini a évoqué l'expression « retraite tactique » : « Après avoir fait tout son possible, il est parfois nécessaire de faire une retraite tactique, mais nous ne devons pas abandonner nos objectifs ou nos vues au premier signe de difficulté. »

À première vue, on peut voir des difficultés venir des deux côtés. Alors que l'Iran a un nouveau président, les États-Unis organiseront également une élection présidentielle le 5 novembre. L'Iran craint le retour de Donald Trump au pouvoir.

Les États-Unis ont engagé des pourparlers indirects avec l’Iran sous la présidence de Joe Biden et la manière dont ces négociations se dérouleraient si la vice-présidente Harris était élue reste incertaine.

« Je n’hésiterai jamais à prendre toutes les mesures nécessaires pour défendre nos forces et nos intérêts contre l’Iran », a déclaré Mme Harris dans un discours prononcé à la Convention nationale démocrate la semaine dernière.

RANE Network, une société de renseignement sur les risques, prédit que si Harris gagne, la probabilité d'un accord sur l'Iran augmentera à mesure que le conflit entre Israël et le Hamas prendra fin.

Selon RANE, une fois les négociations commencées, l'Iran exigera probablement davantage de garanties concernant la possibilité que les États-Unis se retirent d'un nouvel accord, car les États-Unis se sont retirés de l'accord précédent en 2018.

Il est également peu probable que l’Iran fasse de nombreuses concessions nucléaires, comme le démantèlement de centrifugeuses plus avancées, car il veut pouvoir redémarrer son programme nucléaire le plus rapidement possible au cas où les États-Unis se retireraient du nouvel accord, compte tenu des inquiétudes quant à la durabilité de tout nouvel accord.

Source : https://baoquocte.vn/iran-noi-den-rut-lui-chien-thuat-my-canh-giac-cao-do-va-yeu-cau-chung-minh-bang-hanh-dong-284350.html