Il s’agit de la première enquête officielle menée par l’UE sur Microsoft depuis plus d’une décennie. La Commission européenne (CE) craint que Microsoft donne à Teams un avantage injuste et ne donne pas aux utilisateurs le choix lors de l'abonnement à la suite logicielle bureautique. Microsoft peut également avoir une interopérabilité limitée entre Office et les produits concurrents de Teams.
Microsoft a déclaré qu'il coopérerait avec la commission et s'engageait à trouver des solutions pour répondre aux préoccupations.
L'enquête fait suite à une plainte déposée en 2020 par l'application de messagerie professionnelle Slack. Slack accuse Microsoft d'obliger les entreprises à installer Teams et de ne pas leur permettre de désinstaller l'application. Slack a désormais été vendu à la société de logiciels Salesforce.
La semaine dernière, le service de visioconférence Alfaview a déposé une plainte similaire, arguant que l'intégration d'Office par Microsoft donnait à Teams un avantage qui serait difficile à égaler sans intervention réglementaire.
La bataille juridique entre Washington et Bruxelles au sujet de Microsoft a été l’un des événements marquants du début de l’ère numérique. Le gouvernement américain a poursuivi le fabricant de Windows dans les années 1990, l'accusant d'utiliser la position de son logiciel Windows pour évincer ses concurrents sur le marché des navigateurs Internet. Finalement, les deux parties ont convenu de clore l’affaire.
En Europe, les plaintes antitrust ont donné lieu à un long litige et à un total de 2,2 milliards d’euros (2,4 milliards de dollars) d’amendes contre Microsoft entre 2004 et 2013.
L'intégration de Teams dans Office par Microsoft est très similaire aux conflits précédents. Dans les années 1990 et 2000, les autorités antitrust se sont concentrées sur la pratique consistant à regrouper Internet Explorer et Media Player avec le système d’exploitation Windows.
Ces dernières années, Microsoft a largement échappé au radar de Washington et de Bruxelles. Les autorités des deux côtés de l’Atlantique se tournent vers une nouvelle vague de « géants » tels que Facebook, Apple, Amazon et Google en raison de problèmes liés aux impôts, à la confidentialité et à la législation antitrust.
Bruxelles étend également son contrôle sur l’industrie technologique, en promulguant de nouvelles lois qui permettront de surveiller les plus grandes entreprises technologiques du monde et d’appliquer de nouvelles règles en matière de concurrence et de contenu.
L’ouverture d’une enquête formelle est une étape importante dans les enquêtes de concurrence en Europe. La commission peut déposer des accusations formelles si des preuves sont trouvées ou classer l’affaire.
Les logiciels de travail comme Teams et Slack sont devenus essentiels pendant la pandémie de Covid-19, alors que les gens ont commencé à travailler à domicile. Teams compte plus de 300 millions d'utilisateurs actifs par mois, selon les chiffres fournis par l'entreprise plus tôt cette année.
La commissaire européenne à la concurrence, Margrethe Vestager, a déclaré que la Commission doit garantir que le marché des outils de communication et de collaboration à distance reste compétitif, les entreprises étant libres de choisir le produit qui répond le mieux à leurs besoins.
(Selon le WSJ)
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