Olaf Scholz intensifie ses efforts en Asie centrale, recherchant une coopération économique et une coordination géopolitique alors qu'il devient le premier chancelier allemand à visiter la région depuis des décennies.
Le chancelier allemand Olaf Scholz et les chefs d'État de cinq pays d'Asie centrale lors du sommet du C5+1 en septembre 2023 à Berlin. (Source : Akorda) |
Le chancelier Olaf Scholz doit atterrir en Ouzbékistan aujourd'hui, 15 septembre, puis se rendre au Kazakhstan un jour plus tard. Il est ainsi devenu le premier chancelier allemand à se rendre en Ouzbékistan depuis 22 ans et au Kazakhstan depuis 14 ans.
Au cours de son voyage de trois jours (du 15 au 17 septembre), M. Olaf Scholz participera au Sommet du C5+1 avec les dirigeants du Kazakhstan, de l'Ouzbékistan, de la Kirghizie, du Tadjikistan et du Turkménistan. C'est la deuxième fois que les deux parties organisent une réunion de ce type, après celle initiée l'année dernière à Berlin.
Le regain d'intérêt pour la région s'inscrit dans la volonté du chancelier Olaf Scholz de rechercher des liens plus étroits avec les petites nations, en partie en raison de la dépendance excessive de l'Allemagne envers les grandes puissances telles que l'Amérique, la Chine et la Russie, qui a causé de nombreux problèmes. Le dirigeant allemand lui-même a déclaré à plusieurs reprises qu’il se préparait à un monde qui « deviendra multipolaire ».
Les discussions au Kazakhstan devraient porter sur les livraisons de pétrole et de gaz à l'Allemagne, ainsi que sur les sanctions contre la Russie pour sa campagne militaire en Ukraine. |
En fait, les pays d’Asie centrale sont devenus un nouveau centre d’intérêt de la diplomatie de M. Olaf Scholz, aux côtés d’économies émergentes plus notables comme le Brésil, l’Inde et plusieurs pays africains.
Selon une source gouvernementale allemande, en septembre 2023, l’Asie centrale est devenue la première région où Berlin a conclu un partenariat régional, axé sur les domaines de l’économie, de l’énergie, du climat et de l’environnement.
Berlin s’intéresse particulièrement aux secteurs de l’énergie et de l’économie. Pour le Kazakhstan, « cela signifie une opportunité de remplacer le pétrole russe », a déclaré la source. Bien sûr, il est clair que les réserves de gaz de la région seront également prises en compte.
Quant à l’Ouzbékistan, le pays a « connu un développement économique positif ». Berlin envisage de signer un accord migratoire avec Tachkent, visant à recruter des travailleurs hautement qualifiés en Allemagne.
Un autre domaine important est la géopolitique. Cinq pays d’Asie centrale, géographiquement et historiquement proches de la Russie, ont jusqu’à présent refusé de prendre publiquement parti dans la campagne militaire en Ukraine.
Pour l’Allemagne, l’expérience dans les relations avec la Russie est toutefois cruciale, car la carrière de nombreux dirigeants occupant actuellement des postes clés dans les anciennes républiques soviétiques est liée à Moscou.
« Il est très intéressant pour le Premier ministre d'entendre de la part de ses homologues, lors de conversations secrètes, comment ils évaluent la situation et comment ils évaluent les développements en Russie », a déclaré la source.
Les sanctions seront appliquées « de manière appropriée », a ajouté la source, mais l’objectif ne sera pas de la part des dirigeants des « paroles creuses ».
Dans le contexte du conflit entre la Russie et l'Ukraine, le chancelier Olaf Scholz est confronté à une opposition intérieure croissante au soutien de son gouvernement à Kiev, notamment en termes de fourniture de financements et d'armes. Certains membres du Parti social-démocrate au pouvoir l’ont même appelé à se concentrer davantage sur une « solution diplomatique » avec la Russie.
Plus de 30 ans après l’effondrement de l’Union soviétique, Moscou conserve une forte influence en Asie centrale, notamment dans les secteurs de la sécurité, de l’économie et de l’énergie. La recherche par l’Allemagne d’intérêts stratégiques et géopolitiques supplémentaires dans la région que la Russie considère comme sa « zone tampon » est également une démarche intelligente.
En outre, maintenir une dynamique positive avec les pays d’Asie centrale n’est pas seulement dans l’intérêt de l’Allemagne mais aussi de l’Union européenne (UE). Dans le cas contraire, l’Allemagne et l’UE risquent de perdre leur influence géopolitique et géoéconomique et de rater l’occasion de profiter d’un nouvel ordre mondial multipolaire pour renforcer la coopération internationale.
Source : https://baoquocte.vn/duc-tim-kiem-gi-o-khu-vuc-duoc-xem-la-san-sau-cua-nga-286396.html
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