Décès de l'ancien Premier ministre italien Berlusconi

Silvio Berlusconi, qui a exercé trois mandats comme Premier ministre italien, est décédé le 12 juin à l'âge de 86 ans après une longue hospitalisation.

L'ancien Premier ministre italien Silvio Berlusconi est décédé aujourd'hui à l'âge de 86 ans à l'hôpital San Raffaele de Milan. Quatre de ses cinq enfants et son jeune frère Paolo étaient à ses côtés avant son décès.

Les funérailles nationales de l'ancien Premier ministre italien sont prévues le 14 juin.

Silvio Berlusconi est né en 1936 dans une famille de la classe moyenne de Milan. Il a obtenu un diplôme en droit en 1961 et a commencé sa carrière dans la construction avant de se lancer dans les médias et la finance.

Son influence n’est pas seulement dans le domaine politique, mais aussi célèbre dans les domaines médiatique et sportif, en particulier le football. Berlusconi a acheté l'AC Milan en 1986, le sauvant ainsi de la faillite. Les plus de 30 années sous la direction de Berlusconi sont considérées comme la période la plus glorieuse de l'histoire de l'AC Milan.

M. Silvio Berlusconi quitte un bureau de vote à Milan, le 26 mai 2019. Photo : AFP — M. Silvio Berlusconi quitte un bureau de vote à Milan, le 26 mai 2019. Photo : *AFP*

Le magazine Forbes a classé Berlusconi comme la 188ème personne la plus riche du monde avec une fortune de 6,2 milliards de dollars. Après son succès dans les affaires et sa renommée dans le football, il s'est lancé dans la politique, fondant le parti Forza Italia en 1993 et devenant l'un des hommes politiques les plus célèbres de l'histoire du pays.

Berlusconi a été trois fois Premier ministre de l'Italie, de 1994 à 1995, de 2001 à 2006 et de 2008 à 2011, pour un total de 9 ans au pouvoir. En 2005, M. Berlusconi a dissous le gouvernement pour former un nouveau gouvernement mais a conservé les anciens partenaires de coalition. C'est pourquoi certains médias ont écrit qu'il avait été Premier ministre de l'Italie à quatre reprises, divisant son mandat de 2001 à 2006 en deux périodes : 2001-2005 et 2005-2006.

M. Berlusconi a été élu Premier ministre avec des promesses économiques, mais il a été jugé qu'il n'avait pas réussi à les tenir. Les experts le décrivent comme ayant dirigé le pays avec une énergie « incroyable », mais manquant d’une vision à long terme pour le développement économique. La compétitivité du pays, mesurée par ses exportations, est en baisse constante, tandis que les dépenses publiques augmentent régulièrement.

En 2011, M. Berlusconi a démissionné en raison de la crise financière du pays. Dans les années qui ont suivi, M. Berlusconi a accusé les dirigeants de la France, de l’Allemagne, du Fonds monétaire international (FMI) et de plusieurs autres puissances et institutions économiques et financières mondiales de faire pression sur lui pour qu’il démissionne, parce qu’il refusait d’accepter un prêt du FMI. L'ancien Premier ministre italien a déclaré que le prêt équivalait à « vendre le pays au FMI ».

En politique étrangère, Berlusconi a soutenu de nombreuses politiques américaines, se rapprochant ainsi d'Israël et de la Turquie. Berlusconi a été l'un des plus fervents défenseurs d'un rapprochement entre la Russie et l'UE et a même proposé que Moscou rejoigne l'Union, insistant sur le fait que « ce n'est pas un rêve si lointain ». Il entretient une relation personnelle chaleureuse avec le président russe Poutine et les deux hommes ont continué à se rencontrer après la démission de Berlusconi en 2011.

L'ancien Premier ministre italien a eu des problèmes cardiaques et s'est évanoui alors qu'il prononçait un discours en 2006. Il a dû utiliser un stimulateur cardiaque par la suite et a également été traité pour un cancer de la prostate.

En 2012, Berlusconi a été accusé de fraude fiscale et de corruption, exclu de la vie politique et condamné à une peine de prison. Depuis 2016, la santé de Berlusconi se détériore, avec une opération de remplacement de valve cardiaque.

Son interdiction politique a été levée avant les élections de 2018 et Berlusconi a été élu au Parlement européen en 2019. En septembre 2020, il a été hospitalisé pour Covid-19. Il a souffert de symptômes pendant des mois, laissant l'ancien Premier ministre avec le taux de participation le plus bas aux réunions du Parlement européen entre 2019 et 2022.

Berlusconi a été marié deux fois et a cinq enfants. En avril, on lui a diagnostiqué une leucémie et il a subi une chimiothérapie.

Son parti Forza Italia est actuellement le partenaire junior de la coalition de droite du Premier ministre Giorgia Meloni. Bien qu'il n'occupe plus de rôle à la tête du pays, le départ de Berlusconi pourrait entraîner des changements dans la politique italienne.

Son empire commercial est également confronté à un avenir incertain. Berlusconi n'a jamais annoncé qui hériterait de son entreprise de médias MediaForEurope (MFE) après sa mort, même si sa fille aînée Marina devrait jouer un rôle majeur dans l'entreprise.

Les hommes politiques, même ceux de l'opposition à M. Berlusconi, ont souligné l'influence de l'ancien Premier ministre sur le pays.

Enrico Letta, ancien Premier ministre italien de centre-gauche, a écrit sur Twitter : « Berlusconi a marqué l'histoire de notre pays. Son départ marque l'un de ces moments où chacun, qu'il ait soutenu ou non ses choix, se sent affecté. »

L'ancien Premier ministre italien Mario Draghi, qui a des opinions non partisanes, a déclaré que Berlusconi « a changé la politique et était aimé par des millions d'Italiens pour sa gentillesse et son charisme ».

« Silvio Berlusconi était avant tout un combattant, un homme qui n'avait jamais peur de défendre ses convictions. C'est ce courage et cette détermination qui ont fait de lui l'une des personnalités les plus influentes de l'histoire du pays », a déclaré la Première ministre italienne d'extrême droite, Giorgia Meloni, dans un communiqué.

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