(CLO) Le 24 mars, le deuxième cycle de négociations entre la Russie et les États-Unis a eu lieu à Riyad (Arabie saoudite), témoignant du rôle de navette diplomatique des États-Unis dans la recherche d'un terrain d'entente entre la Russie et l'Ukraine.
Les résultats des négociations continuent de montrer des différences fondamentales dans les points de vue et les positions des parties. Il est clair qu’il existe encore de nombreux obstacles sur la voie de la paix en Ukraine.
Il existe de nombreuses différences entre les partis.
Comme lors du premier tour de négociations, les parties restent divisées sur les modalités et les conditions de résolution du conflit en Ukraine. Les États-Unis veulent obtenir un cessez-le-feu immédiat le long de la ligne de contact, tandis que la Russie a besoin que les troupes ukrainiennes se retirent des frontières constitutionnelles de la Russie.
De plus, dès que les participants au processus de négociation se sont mis d’accord sur un cessez-le-feu partiel et sur les conditions de ce cessez-le-feu, les combats ont continué à s’intensifier, obligeant les parties aux négociations à tout recommencer à zéro.
Les États-Unis et la Russie ont tenu leurs premiers pourparlers en février. Photo : GI
Actuellement, il existe deux courants d’analyse et de commentaires d’experts. Certains pensent que les négociations sur l’Ukraine se poursuivront jusqu’à ce que le président américain Donald Trump soit complètement frustré par l’impasse actuelle et perde tout intérêt pour le sujet. Si aucune avancée n’est réalisée lors des quatrième et cinquième cycles de négociations, le risque est que les prochaines rencontres en Arabie saoudite se détériorent au point d’être ignorées et d’aboutir à une impasse.
D'autres opinions, plus optimistes, affirment qu'il n'est pas nécessaire d'espérer des résultats décisifs dans le contexte actuel, car les négociations en sont à leurs débuts et explorent les points de vue et les positions de chaque partie. Il s’agit essentiellement d’une réunion technique et des dizaines d’autres contacts de ce type auront lieu jusqu’à ce que des conditions optimales soient trouvées pour les parties au conflit.
Une fois les détails techniques convenus, les parties pourront alors discuter des détails spécifiques concernant un tournant dans la question ukrainienne, comme un accord sur un cessez-le-feu global ou un sommet entre le président Donald Trump et son homologue russe Vladimir Poutine.
De toute évidence, le chemin vers la paix pour l’Ukraine est long et épineux. Pour l’instant, il convient de prêter attention aux déclarations faites sur la tenue régulière des négociations et aux leviers que la partie américaine peut utiliser pour faire pression sur Moscou et Kiev.
L'Amérique se soucie de ses intérêts lors des négociations
Le sujet principal du deuxième cycle de négociations a été la discussion de l'extension de l'Initiative de la mer Noire, qui a coïncidé avec l'accord américano-ukrainien sur les métaux des terres rares. Malgré le fait que les États-Unis s’intéressent très peu à la mer Noire, car cette mer n’a jamais été une zone de présence ou d’influence américaine.
Le récent cycle de négociations a abouti à un accord sur un cessez-le-feu en mer Noire. Photo : Dmitry Yagodkin/TASS
Des détails sur la manière dont la vision américaine protégerait les infrastructures énergétiques apparaissent également, notamment en transférant ces installations sous contrôle américain. Ces faits montrent une fois de plus que l’administration Trump donnera toujours la priorité aux projets commerciaux qui apportent des profits aux États-Unis, même lorsque des questions de guerre et de paix sont en jeu. En d’autres termes, les États-Unis continuent de mettre sur la table des négociations des sujets qui les intéressent, mais qui ne permettent pas forcément de progresser vers un traité de paix.
Entre-temps, les déclarations finales publiées par le Kremlin et la Maison Blanche avaient un contenu différent. Cela suggère que l’ordre du jour des négociations à huis clos entre les États-Unis et la Russie reste un point d’interrogation. Selon le Kremlin, l’accord sur les céréales n’entrera en vigueur que lorsque les sanctions contre la Russie seront levées. Il s’agit notamment de lever les restrictions imposées aux institutions financières impliquées dans le commerce international des denrées alimentaires et des engrais, d’être connectées à SWIFT, d’ouvrir les comptes nécessaires…
Toutefois, les États-Unis ne peuvent pas lever seuls les sanctions contre la Russie. Tout assouplissement des sanctions liées aux activités bancaires ou commerciales nécessite la participation de l’Union européenne (UE). Les banques russes ayant été exclues du réseau SWIFT en raison des sanctions européennes, l'UE devrait approuver toute décision visant à les autoriser à revenir dans le réseau.
D'autres discussions sont nécessaires à l'avenir
À Kiev, les dirigeants militaro-politiques et les observateurs nationaux de l'Ukraine espèrent toujours une résistance continue avec le soutien de l'Union européenne et du Royaume-Uni. De plus, à Kiev, certains estiment que si les opérations militaires continuent de s’intensifier l’été prochain, la Russie aura besoin d’une nouvelle phase de mobilisation. Cela pourrait provoquer des protestations dans la vie sociale russe, affaiblissant ainsi la Russie de l’intérieur.
Cependant, au-delà de tous les désaccords entre le gouvernement de Kiev, les pays européens et la position américaine, les signaux positifs des négociations américano-russes sont indéniables. Le processus de dialogue entre les États-Unis et la Russie lui-même et l’intérêt des parties à s’écouter mutuellement sont très importants.
Suite à la réunion de Riyad du 24 mars, les deux délégations ont exprimé leur souhait de continuer à tenir des réunions, tout en élargissant le champ de participation. Il est possible que l’ONU soit impliquée dans les négociations futures, comme ce fut le cas en 2022, lorsqu’elle s’est portée garante de l’« accord sur les céréales ».
Source : https://www.congluan.vn/con-duong-hoa-binh-cho-ukraine-ngon-ngang-tram-moi-post340251.html
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