Chaque fois que juillet arrive, je suis émue aux larmes par les poèmes de juillet - des poèmes obsédants qui me rappellent une profonde affection. Je connais et j'adore « Le fouet de ce jour-là » de l'auteur Dinh Pham Thai, écrit sur le thème « En souvenir des soldats blessés et tombés au combat ». Chaque jour tu étais vilain, tu jouais/ Tu t'enfuis de la maison toute la journée/ Le fouet tomba sur ton corps maigre/ Il fit mal aux mains de ta mère et piquer les yeux de ta grand-mère/ Maintenant tu es loin/ Tenant tes os, sans porte ni maison, marchant pour toujours/ Truong Son est une bande verte/ Sol noir, sol rouge, quel genre de sol t'a enterré./ Tes jambes tremblent, tu attrapes le bâton usé/ Peur de tenir le fouet quelque part...
Illustration : NGOC DUY
Le poème ne contient pas de pleurs, car il semble que « les larmes aient disparu à l’intérieur », mais d’une manière ou d’une autre, chaque fois que je le relis, mes larmes tombent silencieusement. Peut-être que les émotions d’une mère dont le fils est mort à la guerre ont touché un endroit profond de mon cœur. Je vois mon oncle et ma grand-mère dedans.
Mon oncle est mort à Quang Tri alors qu’il avait un peu plus de vingt ans. Pendant des décennies, ma famille a cherché partout dans les cimetières de cette campagne venteuse, mais n'a trouvé aucune information. Ma grand-mère n'a pas pu attendre et a donc dû partir, emportant avec elle un sentiment de nostalgie et de regret. Je plains ma grand-mère dont les cheveux sont devenus gris au fil des ans, et qui, jusqu'au dernier moment, s'inquiétait encore pour son fils, ne sachant pas où il reposait ; Mon oncle a consacré toute sa jeunesse à la campagne, mais n'a jamais reçu la moindre visite de sa famille. Mon père a continué à le rechercher en silence.
Puis, un après-midi avant le Têt, il y a environ quinze ans, j’ai reçu un appel de mon père. La voix de papa était remplie de larmes mais mêlée de joie : « Mon fils, un de mes amis m'a dit qu'ils avaient lu dans le journal de l'Armée populaire des informations selon lesquelles le nom de ton oncle figurait parmi les tombes inconnues du deuxième lot, dans le coin droit du cimetière des martyrs du district de Gio Linh. Ces tombes semblent avoir été simplement rassemblées ici. Il n'y a qu'une seule maison portant un nom dans ce quartier. C'est la tombe du martyr Le Dinh Du (Ho Thua) - journaliste du journal de l'Armée populaire. Décédé le 21 janvier 1968". Je me suis étouffé. Les larmes coulaient en silence.
Puis mon père le suivit un après-midi pluvieux avec les mots : « Je suis parti, tu es à Quang Tri, n'oublie pas de venir me réchauffer le cœur ! » Mes yeux étaient remplis de larmes. Mon cœur souffre de tristesse à l’idée de nous séparer. Depuis lors, chaque mois de juillet, je porte seule au cimetière un bouquet d'offrandes et un bouquet de chrysanthèmes blancs. J'ai allumé de l'encens sur chaque pierre tombale et j'ai récité chaque ligne triste de poésie.
La vieillesse est souvent pleine de soucis, les personnes âgées comptent souvent sur les souvenirs heureux et tristes de la vie pour voir les jours passer. Les souvenirs de la mère sont remplis de tristesse. Et peut-être que le plus grand tourment pour la mère, ce sont les « coups de fouet ». Le poète a été très subtil en utilisant le mot « tomber » au lieu d’autres verbes familiers.
« Tomber » est une expression polie qui contribue à atténuer une partie de la tristesse des lecteurs. "Où es-tu?" « Quelle terre m’enterrera ? » sont en fait des questions – des questions rhétoriques comme des larmes de nostalgie. Ce qui est inhabituel ici, c'est qu'il n'y a pas de point d'interrogation à la fin de la phrase.
Maman a demandé à son cœur. Le temps est si long, l'espace est si vaste, où puis-je te trouver ? Je pense à l'image de ma grand-mère avec ses cheveux argentés, assise près de la porte chaque après-midi, regardant au loin dans l'espace vague et incertain, attendant des nouvelles de son fils qui n'est jamais revenu... Ma grand-mère a emporté ce sentiment persistant dans les nuages blancs d'un après-midi d'hiver...
Les années ont passé, maintenant les yeux de ma mère sont ternes, ses jambes sont faibles, la douleur reste pour toujours. Maman était comme inconsciente, elle avait toujours l'impression qu'elle n'était « pas bien » avec son enfant, mais elle n'avait aucune chance de dire des mots de réconfort. Ce sentiment d’anxiété est présent tous les jours.
Le « fouet » du passé est encore clair dans l’esprit de la mère. Le feu de la guerre s’est éteint depuis longtemps, les blessures de guerre ont guéri au fil des ans, mais au plus profond du cœur des mères et des familles dont les proches sont partis à jamais, il y a toujours la douleur de la guerre. Combien de fois juillet est venu, combien de fois, debout parmi les rangées de pierres tombales, j'ai récité ce poème. Cet après-midi, encore un après-midi comme ça. L'arbre parasol bruisse encore saison après saison au soleil et au vent.
L'appel de la tortue vous appelle depuis l'horizon. La fumée d'encens s'élève dans le coucher du soleil qui s'estompe. Chaque rangée de pierres tombales est toujours silencieusement alignée les unes à côté des autres, comme des rangées de soldats le jour de la bataille. J'ai discrètement placé des bâtons d'encens sur chaque tombe du deuxième lot, dans le coin droit, où il n'y avait qu'une seule tombe avec un nom.
Cette saison à Gio Linh est pleine de soleil chaud. Les bâtons d’encens du cœur s’attardent encore dans le chant de la gratitude.
Thien Lam
Source : https://baoquangtri.vn/chieu-nghia-trang-duom-nong-nang-lua-187390.htm
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