Les récentes inondations ont fait de nombreuses victimes et causé des dégâts économiques et agricoles en Afrique de l’Est et dans certaines parties de la péninsule arabique.
Inondations à Qingyuan, province du Guangdong, Chine, le 21 avril 2024.
De fortes vagues de chaleur frappent également de vastes régions d’Asie, perturbant la vie quotidienne et constituant une grave menace pour la santé publique. Les événements météorologiques extrêmes survenus au cours de la deuxième quinzaine d’avril continuent de mettre en évidence la vulnérabilité de la société aux aléas météorologiques, hydriques et climatiques, et reflètent l’importance des systèmes d’alerte précoce pour tous.
L’affaiblissement d’El Niño, associé au dipôle de l’océan Indien, a joué un rôle majeur, notamment dans les inondations en Afrique de l’Est, les sécheresses en Afrique du Sud et les vagues de chaleur en Asie du Sud-Est. Toutefois, selon les experts de l’Organisation météorologique mondiale (OMM), l’excès d’énergie dans l’atmosphère et les océans dû aux émissions de gaz à effet de serre provenant des activités humaines a également un impact significatif, notamment sur les chaleurs extrêmes.
Lors de la 80e session de la Commission économique et sociale pour l’Asie et le Pacifique, le 23 avril, le Secrétaire général adjoint de l’OMM, Ko Barrett, a averti que le changement climatique exacerbe la fréquence et l’intensité de ces phénomènes, ce qui a de fortes répercussions sur la société, l’économie et, surtout, sur la vie humaine et son environnement. Mme Ko Barrett a souligné que les événements météorologiques extrêmes survenus depuis le début de l’année en Asie poursuivent la tendance décrite dans le Rapport sur l’état du climat en Asie 2023 de l’OMM.
Le rapport révèle que l'Asie restera la région du monde la plus touchée par les catastrophes météorologiques, climatiques et hydriques en 2023. Les tempêtes et les inondations causeront le plus grand nombre de victimes et de pertes économiques, tandis que l'impact des vagues de chaleur deviendra plus grave. Mme Ko Barrett a déclaré que la chaleur devient de plus en plus un « tueur silencieux ». Les décès liés à la chaleur sont souvent sous-estimés, de sorte que l’ampleur réelle des décès prématurés et des pertes économiques liées à la baisse de productivité, aux mauvaises récoltes et à la pression sur les réseaux électriques n’est pas reflétée avec précision dans les chiffres.
Entre-temps, le dernier rapport d’évaluation du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) a conclu qu’en Asie, les vagues de chaleur extrêmes ont augmenté, tandis que les vagues de froid ont diminué, et que cette tendance se poursuivra dans les décennies à venir.
L'année dernière, une étude de World Weather Attribution a révélé que « la chaleur et l'humidité extrêmes en Asie du Sud en avril 2023 étaient en grande partie causées par le changement climatique, affectant les communautés vulnérables et défavorisées ».
L’Inde a connu ces dernières semaines des vagues de chaleur pré-mousson, avec des températures autour de 40°C. Cette situation devrait persister, selon le département météorologique indien. L'agence a déclaré qu'entre mars et mai 2024, un nombre de jours chauds supérieur à la normale est susceptible de se produire dans la plupart des régions du pays, à l'exception du nord-est de l'Inde, de l'Himalaya occidental, de la péninsule du sud-ouest et de la côte ouest. La fréquence, la durée et la durée maximale des vagues de chaleur augmentent en raison du réchauffement climatique. Les modèles de prévision du GIEC montrent que d’ici 2060, la tendance aux vagues de chaleur augmentera de 2 vagues supplémentaires et que la durée des vagues de chaleur durera de 12 à 18 jours supplémentaires.
Chaleur intense à Dhaka, au Bangladesh, le 25 avril 2024.
De même, le Bangladesh, le Myanmar et la Thaïlande font également partie des pays les plus touchés, la chaleur perturbant les activités économiques et agricoles, entraînant la fermeture des écoles. Le ministère thaïlandais de la Santé publique a enregistré 30 décès liés à la chaleur jusqu'à présent cette année, contre un total de 37 décès liés à la chaleur pour toute l'année 2023. Au Myanmar voisin, les températures ont atteint 45,9 °C la semaine dernière et la chaleur devrait se poursuivre pendant les prochains jours.
Avril est généralement un mois plus chaud dans certaines régions d'Asie du Sud et du Sud-Est, mais El Niño et le changement climatique poussent les températures vers de nouveaux sommets, a déclaré Ben Churchill, directeur régional de l'OMM pour l'Asie et le Pacifique Sud-Ouest.
Alors que l’Asie du Sud est plongée dans la chaleur, les Émirats arabes unis (EAU), avec leur climat désertique chaud et sec et leurs très faibles précipitations annuelles, ont soudainement subi des inondations. Le Centre national de météorologie a annoncé le 16 avril que les Émirats arabes unis avaient enregistré les précipitations les plus abondantes des 75 dernières années. En moins de 24 heures, la région de « Khatm al-Shakla » à Al Ain, aux Émirats arabes unis, a enregistré 254,8 mm de précipitations.
Un système de tempête à déplacement lent a également frappé durement Oman les 14 et 15 avril, provoquant des crues soudaines et tuant 17 personnes.
Selon le GIEC, dans la péninsule arabique, à mesure que le climat se réchauffe, les précipitations annuelles totales, l’intensité et la fréquence des fortes pluies augmenteront.
De même, de fortes pluies font également des ravages en Afrique de l’Est. Ces dernières semaines, la Tanzanie a enregistré au moins 155 décès et plus de 230 blessés à cause des crues soudaines.
Pendant ce temps, selon l'expert Alvaro Silva, la sécheresse en Afrique australe est due à la faible saison des pluies (de novembre à mars), à l'influence typique d'El Niño dans cette région et la situation est aggravée par des températures exceptionnellement élevées.
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