Le niveau de l'eau de la mer Caspienne a chuté de façon spectaculaire, mettant en péril ce qui est considéré comme le plus grand lac du monde et le faisant devenir une terre stérile.
Les images satellites montrent qu’au fil des années, le niveau de l’eau de la mer Caspienne a progressivement diminué. Certains endroits qui étaient autrefois des plages idéales ne sont désormais que des terres sèches.
La situation de la mer Caspienne ne cesse de s’aggraver. La construction de barrages, la surexploitation, la pollution et le changement climatique sont autant de facteurs qui poussent la mer Caspienne au bord de dommages irréversibles.
Image satellite du nord-est de la mer Caspienne prise en septembre 2006
Les niveaux d'eau dans le nord-est de la mer Caspienne pourraient s'assécher partiellement d'ici septembre 2022
Alarme de la mer Caspienne
En tant que plus grand lac du monde et non relié à aucun océan, la mer Caspienne est appelée « mer » en raison de sa vaste superficie. La superficie de la mer Caspienne est de plus de 370 000 km2, avec un arc de mer s'étendant sur 6 400 km et partagé par cinq pays : le Kazakhstan, l'Iran, l'Azerbaïdjan, la Russie et le Turkménistan.
Ces pays utilisent également la mer Caspienne pour l’agriculture, la pêche et le tourisme. Il dispose également d’importantes réserves de pétrole et de gaz et contribue à réguler le climat, apportant de l’humidité à la région de l’Asie centrale.
Si le changement climatique provoque une élévation du niveau de la mer, l’inverse se produit dans les régions enclavées comme la mer Caspienne. Le niveau d’eau ici dépendra de l’équilibre entre l’eau des rivières et des lacs et les précipitations. Le réchauffement climatique entraîne une diminution du niveau d’eau de nombreux lacs. En outre, la mer Caspienne est alimentée par 130 rivières et la construction de barrages sur ces rivières réduit le débit d’eau dans la région.
Si la situation perdure, la mer Caspienne pourrait se retrouver dans une situation similaire à celle de la mer d’Aral, à environ 2 500 km à l’est de la mer Caspienne, entre le Kazakhstan et l’Ouzbékistan. En moins de 30 ans, la mer d’Aral, autrefois l’un des plus grands lacs du monde, s’est presque complètement asséchée.
Images satellite de la mer d'Aral en 1989 (à gauche) et 2014
Risque de catastrophe écologique
Le niveau de l'eau de la mer Caspienne baisse depuis le milieu des années 1990, mais le taux d'augmentation s'est accéléré depuis 2005. Matthias Prange (Université de Brême, Allemagne), modélisateur du système terrestre, a déclaré qu'à mesure que la planète se réchauffe, le niveau de l'eau de la mer Caspienne va baisser encore plus fortement. M. Prange prédit que le niveau de l’eau baissera de 8 à 18 m d’ici la fin du 21e siècle, en fonction du rythme de réduction des combustibles fossiles à l’échelle mondiale.
Même dans un scénario plus optimiste, les eaux peu profondes du nord de la mer Caspienne, autour du Kazakhstan, pourraient disparaître d’ici la fin de ce siècle, selon Joy Singarayer, professeur de paléoclimatologie à l’Université de Reading au Royaume-Uni.
Les observateurs estiment que cela pourrait être une crise pour les pays riverains de la mer Caspienne. Les zones de pêche vont diminuer, le tourisme va décliner et le transport maritime va souffrir du manque de mouillages pour les navires.
M. Singarayer a également prédit une concurrence géopolitique autour de ressources en diminution, les pays riverains de la mer Caspienne étant susceptibles d'intensifier l'exploitation des ressources en eau et en pétrole. De plus, le problème va se compliquer encore davantage à mesure que le littoral se modifiera en raison de la baisse du niveau des eaux.
Une carcasse de phoque de la mer Caspienne échouée à Makhatchkala, en Russie, en décembre 2022
La biodiversité et la vie dans la mer Caspienne seront également menacées. C'est notamment ici que vit l'esturgeon, une espèce de poisson en voie de disparition qui est à l'origine de 90 % du caviar mondial. Cette vaste étendue d'eau est enclavée depuis au moins 2 millions d'années, et les conditions difficiles dans lesquelles elle se trouve sont propices à la survie de nombreuses espèces uniques de palourdes qui pourraient disparaître si les conditions s'aggravent. Le phoque de la mer Caspienne, une espèce unique que l’on ne trouve que dans ces eaux, risque également de perdre son habitat.
En août, le président azerbaïdjanais Ilham Aliyev a qualifié la baisse du niveau des eaux de la mer Caspienne de catastrophe écologique.
Source : https://thanhnien.vn/bao-dong-do-o-ho-lon-nhat-the-gioi-185241029102104126.htm
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