Les tensions entre les États-Unis et la Chine s'intensifient de jour en jour, la Russie est empêtrée dans le conflit militaire en Ukraine, est-ce une opportunité pour l'UE de se montrer et de se hisser au rang de troisième superpuissance mondiale ?
Difficile de déterminer la victoire entre les États-Unis et la Chine, la Russie est « attachée », le drapeau est-il arrivé entre les mains de l'UE ? (Source : storyap.eu) |
Au début des années 1990, alors que la guerre froide s’estompait dans les mémoires, le traité de Maastricht a établi l’existence de l’Union européenne (UE). Depuis lors, l’UE peine à trouver sa place dans un ordre international de plus en plus structuré autour de trois pôles : l’Amérique, l’Asie et l’Europe.
Des analystes internationaux ont commenté sur The Conversation que trois décennies après sa création, l'UE a toujours du mal à s'affirmer en tant qu'acteur géopolitique sur la scène internationale - où les hommes forts et les superpuissances « voix haute » - actuellement principalement les États-Unis, la Chine et dans une moindre mesure la Russie - sont des facteurs importants.
Quelle est la position de l’UE ?
La réélection de Donald Trump à la présidence des États-Unis s’accompagne de la menace d’une guerre commerciale mondiale, les premiers « coups de feu » visant le Mexique, le Canada et la Chine.
Alors que des menaces similaires pèsent sur les dirigeants de l’UE, le bloc est confronté à des questions sur sa place dans l’ordre mondial et sur la question de savoir s’il doit choisir un camp ou tracer sa propre voie.
Si nous plaçons l’UE en relation avec les principales puissances mondiales. Les relations entre l’UE et la Chine n’ont pas été sans tensions ces dernières années. Les désaccords durent depuis longtemps sur le déficit commercial du bloc avec la Chine, l’embargo sur les armes et la protection des droits de l’homme.
Plus récemment, les désaccords ont été exacerbés par les sanctions chinoises contre les entreprises européennes, la menace déstabilisatrice d’un yuan numérique, la pandémie de Covid-19 et la position de Pékin sur le conflit militaire russe en Ukraine.
Les relations entre les États-Unis et l’Union européenne ne sont pas non plus au beau fixe. Après la position relativement amicale de l’administration Biden à l’égard de l’UE, des signes de la première augmentation des tensions qui ont caractérisé les relations transatlantiques sous l’administration Trump sont apparus.
L'actuel président américain Donald Trump a accusé les membres européens de l'OTAN de ne pas contribuer suffisamment à l'alliance - des griefs qui ont même été soulevés pendant la campagne électorale du milliardaire. Les Européens craindront donc que l’engagement de l’Amérique en faveur de leur sécurité s’affaiblisse progressivement – une crainte également partagée par les alliés de l’Amérique en Asie, comme le Japon et la Corée du Sud.
Les tensions se propagent également dans le domaine économique et commercial. Le président Trump n'a pas hésité à accuser l'UE de « non-conformité » et de « comportement brutal » dans ses relations commerciales avec les États-Unis. Le nouveau président américain a également annoncé qu’il imposerait des droits de douane élevés sur les importations en provenance de l’UE.
La Commission européenne a rapidement rejeté ces accusations et tente de faire comprendre qu’elle réagirait de la même manière si elle était « attaquée économiquement ».
Les relations entre les États-Unis et la Chine continuent d'être tendues, alors que l'administration Trump reprend les relations avec la plus grande économie d'Asie de son prédécesseur dans une situation plus tendue que lorsqu'il a quitté la Maison Blanche.
Les tensions entre les États-Unis et la Chine surviennent après des années de découplage stratégique, d'accusations de menaces à la sécurité nationale de l'autre - y compris un incident de ballon en 2023 - et les efforts de Washington pour limiter l'interférence ou l'intervention éventuelle de la Chine, selon les analystes.
Il semble trop tôt pour prédire comment cette relation de « rivalité acharnée » va évoluer au cours des quatre prochaines années. Ce qui est clair, c’est que l’approche initiale de l’administration Trump à l’égard de la Chine a été jusqu’à présent vague et confuse.
D’un côté, M. Trump a rétabli l’accès des États-Unis à la plateforme de médias sociaux chinoise TikTok, peu de temps après qu’elle ait été désactivée par l’administration précédente. En revanche, ils ont immédiatement imposé des tarifs supplémentaires sur les produits chinois, bien que ceux-ci soient plus limités que ceux imposés (bien qu'avec une prolongation d'un mois) au Canada et au Mexique, pays avec lesquels les États-Unis devraient en principe avoir une relation plus flexible.
Devenir la troisième superpuissance mondiale ?
Selon les analystes, dans le contexte géopolitique actuel, l’UE n’a qu’une seule véritable option : maintenir sa propre approche des questions internationales et ne pas s’aligner sur les États-Unis ou la Chine.
Mais pour y parvenir, selon les analystes de The Conversation, l’UE doit renforcer ses capacités de défense et technologiques, cultiver et développer sa propre identité géopolitique et renforcer son autonomie stratégique.
Quant à la Chine, l’UE peut et doit continuer à développer sa stratégie d’atténuation des risques, tout en se distinguant, comme elle l’a toujours fait, des États-Unis, se présentant ainsi comme un partenaire potentiellement amical en cas de besoin.
Pour les États-Unis, l’UE doit continuer à mettre l’accent sur les valeurs communes des deux puissances, tout en essayant de rééquilibrer la relation et de réduire la dépendance, notamment sur les questions de défense.
Il ne fait aucun doute que cette nouvelle ère de politique autoritaire n’est pas de bon augure pour l’UE – une superpuissance qui se nourrit de valeurs et considère la protection des règles internationales comme une caractéristique importante.
Toutefois, la situation volatile actuelle pourrait également offrir à l’UE l’occasion de devenir plus forte, de développer l’autonomie et la résilience sur lesquelles elle a mis l’accent ces dernières années, pour devenir un acteur plus inclusif et plus respecté sur la scène internationale.
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a appelé « l’Europe à changer de cap ». Son appel à l’action n’a toutefois pas suscité beaucoup d’enthousiasme. Après tout, elle a répété cet appel à maintes reprises depuis son élection il y a six ans…
Mais jusqu’à présent, l’Europe n’a pas eu beaucoup de succès dans sa « révolution » visant à la changer.
Source : https://baoquocte.vn/my-trung-quoc-kho-phan-thang-bai-nga-bi-troi-chan-co-da-den-tay-eu-303867.html
Comment (0)