Vietnam.vn - Nền tảng quảng bá Việt Nam

La crise de la mer Rouge et le problème économique et militaire européen

Báo Công thươngBáo Công thương29/06/2024


La mer Rouge reflète les difficultés économiques et militaires de l’Europe.

Selon un article de l'auteur Laurent Célérier, maître de conférences à Sciences Po (France) publié sur le site de l'Institut Montaigne, depuis que les forces houthies ont capturé un cargo et l'ont annoncé le 20 novembre 2023, le détroit de Bab el-Mandeb est passé du statut de point de transit stratégique, notamment dans le domaine du transport du pétrole, à celui de goulot d'étranglement économique. Le 20 novembre, lorsque le navire marchand Galaxy Leader a été capturé par des commandos de la milice houthie dans le sud de la mer Rouge, l'attaque a été largement rapportée dans les médias, démontrant le soutien du groupe armé houthi au Yémen au Hamas dans son opposition aux opérations militaires israéliennes dans la bande de Gaza.

Six mois plus tard, alors que plus de 50 attaques contre des navires traversant la mer Rouge avaient eu lieu, endommageant plus de 15 navires, la situation dans la région sud de la mer Rouge semblait refléter les difficultés économiques et militaires de l'Europe.

Le détroit de Bab el Mandeb, point d’étranglement stratégique pour le commerce maritime international et par lequel transitent 12 % du trafic maritime mondial et 1 million de barils de pétrole par jour, est devenu une zone hautement instable, représentant un danger pour le trafic maritime entre l’Europe et l’Asie. Début avril, le nombre de navires transitant par le détroit a diminué de 50 % par rapport à 2023, passant de plus de 500 navires par semaine à environ 250.

Cette situation augmente les coûts pour les armateurs : en termes de frais d'assurance (en hausse de 100%) si le navire continue à transiter par le canal de Suez ou en termes de temps de transit (en hausse de 38% sur la ligne Shanghai-Rotterdam). Ces coûts supplémentaires contribuent à l’inflation, pèsent sur l’économie et sont finalement supportés par les consommateurs européens. De plus, les troubles en mer Rouge ont envoyé un message clair : dès que le moteur du commerce mondial sera bloqué, l’économie européenne – qui dépend du pétrole du Golfe et a déployé des efforts considérables pour optimiser sa chaîne de valeur afin de profiter des faibles coûts de production en Asie – en subira les conséquences.

L'opération Aspides fait face à des défis majeurs

Pour faire face aux attaques en mer Rouge, des pays dotés de capacités navales et aériennes sont rapidement apparus dans la région, notamment les États-Unis avec 3 destroyers, le Royaume-Uni et la France avec chacun 1 destroyer. Le 18 décembre 2023, Washington a pris l'initiative de créer la coalition « Prosperity Guardian » (avec la participation de 10 pays dont les États-Unis, le Royaume-Uni, Bahreïn, le Canada, la France, l'Italie, les Pays-Bas, la Norvège, l'Espagne et les Seychelles) et a mené des opérations contre les Houthis en mer Rouge. Les pays susmentionnés peuvent participer à différents niveaux, depuis l’envoi de frégates jusqu’au détachement d’officiers de liaison.

Finalement, le 19 février, le Conseil européen a décidé de lancer une opération de sécurité maritime baptisée « Opération Aspides », marquant ainsi l’engagement concret de l’Union européenne (UE) dans la région pour assurer la sécurité maritime. L’opération Aspides rassemble 19 pays de l’UE. Cependant, jusqu'à présent, seuls quatre États membres (dont la France, l'Allemagne, l'Italie et la Grèce) ont participé au plus haut niveau en envoyant des frégates pour rejoindre cette campagne.

Début avril, l'opération a détruit 10 drones, dont 9 dans les airs et 1 en surface, intercepté 4 missiles balistiques, escorté avec succès 79 navires et répondu à toutes les demandes d'escorte, même pour les navires qui n'avaient pas de contact direct avec l'UE.

Ces résultats encourageants ne masquent cependant pas les faiblesses de la campagne. Tout d’abord, il s’agit de missions purement défensives. « Nous n’attaquons pas les Houthis, même si nous le pourrions, mais nous avons une autre mission », a souligné le commandant de l’opération. D'un point de vue militaire, nous nous trouvons dans la pire situation possible. Autrement dit, nous attendons toujours d'être pris pour cible .

Kể từ giữa tháng 11/2023, lực lượng Houthi đã triển khai UAV và tên lửa tấn công các tàu quốc tế trên Biển Đỏ. Ảnh: RIA Novosti
Depuis la mi-novembre 2023, les forces houthies déploient des drones et des missiles pour attaquer des navires internationaux en mer Rouge. Photo : RIA Novosti

Une telle mission résulte d’un compromis entre efficacité et minimisation du risque d’escalade, qui pourrait compromettre la sécurité de l’équipage. C’était là la deuxième faiblesse de la campagne : la nécessité d’une réponse de dernière minute exigeait une préparation opérationnelle parfaite, ce que de nombreuses marines européennes trouvaient difficile à réaliser. En effet, la frégate allemande Hessen a presque accidentellement abattu un drone américain Reaper et a eu du mal à lancer un missile RIM-162.

La frégate Hessen a quitté l'opération le 23 avril et un remplaçant devrait arriver avant août. La frégate belge Louise Marie, partie de Zeebrugge le 10 mars, n'a pas encore atteint la zone opérationnelle suite à un incident avec un missile RIM-7 Sea Sparrow. Alors que le commandant de l'opération estime qu'il faut deux fois plus de frégates pour rétablir le niveau de sécurité nécessaire en mer, la capacité de l'UE à maintenir en permanence quatre de ces navires en bon état constitue un défi.

Rétablir la sécurité maritime en mer Rouge

La situation en mer Rouge montre non seulement un certain degré de prudence dans la campagne, mais reflète surtout la fragilité des ressources navales européennes, conséquence de la réduction continue de la taille de la marine au cours des 20 dernières années : le nombre de destroyers de l'UE a diminué de plus de 32 % (de 1999 à 2018). Tous les efforts visant à assurer la sécurité en mer Rouge reposent en grande partie sur la marine française, qui représente environ 20 % de la capacité navale de l’UE, est constamment impliquée dans des opérations en mer Rouge et effectue la majorité des interceptions.

Le rétablissement de la sécurité maritime en mer Rouge est une priorité et une opportunité pour les marines européennes. Dans un avenir immédiat, il est nécessaire d’accroître rapidement la mobilisation des moyens navals disponibles et suffisamment opérationnels en Europe. Cela nécessite également une coordination optimale entre « Opération Aspides » et la coalition « Gardiens de la prospérité », ainsi qu’avec les acteurs régionaux, notamment l’Arabie saoudite et l’Égypte. Enfin et surtout, il faut renforcer le levier diplomatique pour faire pression sur l’Iran, allié des forces houthies.

À moyen terme, il est nécessaire d’améliorer le niveau opérationnel des marines européennes par la formation et le déploiement de moyens efficaces pour contrer les drones. Contribuer à l’établissement d’un cessez-le-feu dans la bande de Gaza réduirait également les tensions dans le détroit de Bab el Mandeb. Cependant, rien ne garantit que les Houthis cesseront de mener des attaques, car c’est leur façon de mettre en avant leur « mission » à l’échelle mondiale.

La situation en mer Rouge présente donc l’image d’une Europe qui lutte pour maintenir sa prospérité économique et protéger ses intérêts militaires. La mer Rouge agit comme un miroir reflétant les défis et les vulnérabilités auxquels l’Europe est confrontée, et exposant ses faiblesses et ses instabilités.



Source : https://congthuong.vn/khung-hoang-bien-do-va-bai-toan-ve-kinh-te-quan-su-chau-au-329058.html

Comment (0)

No data
No data

Même sujet

Même catégorie

La tendance des « bébés patriotiques » se répand sur les réseaux sociaux à l'approche des vacances du 30 avril
Un café provoque de la fièvre en buvant une boisson au drapeau national le 30 avril
Souvenirs d'un soldat commando lors d'une victoire historique
Le moment où une astronaute d'origine vietnamienne a dit « Bonjour Vietnam » en dehors de la Terre

Même auteur

Patrimoine

Chiffre

Entreprise

No videos available

Nouvelles

Système politique

Locale

Produit