Professeur associé Piotr Tsvetov, premier vice-président de l'Association d'amitié Russie-Vietnam : Un front particulier de la lutte diplomatique

La Conférence de Genève de 1954 a eu une grande importance historique, mettant fin à la guerre dans la péninsule indochinoise initiée et menée par les colonialistes français, et ouvrant un nouveau chapitre favorisant le développement indépendant du peuple vietnamien.

La Conférence de Genève a déterminé l’avenir du Vietnam en tant que nation indépendante et unifiée. En conséquence, il fut prévu d’organiser des élections générales en 1956, afin de décider du système politique d’un Vietnam unifié.

Selon la décision de la Conférence de Genève, les colonialistes français furent contraints de quitter la péninsule indochinoise. C’est l’une des manifestations de l’effondrement du colonialisme occidental et un symbole de victoire pour les forces de libération nationale du monde entier.

Il s’agit d’une victoire historique du peuple vietnamien, une victoire à la fois politique et militaire. Les résultats obtenus lors de la conférence ont signifié que la communauté internationale tout entière a reconnu l’indépendance du Vietnam, du Laos et du Cambodge.

La participation de la délégation de la République démocratique du Vietnam à la conférence avec des délégations d'autres pays tels que l'Union soviétique (anciennement), les États-Unis, la Grande-Bretagne et la France a montré que la République démocratique du Vietnam était devenue un sujet égal dans la politique mondiale de l'époque.

La Conférence de Genève a déterminé l’avenir du Vietnam en tant que nation indépendante et unifiée. En conséquence, il fut prévu d’organiser des élections générales en 1956, afin de décider du système politique d’un Vietnam unifié.

Cependant, l’histoire a pris une tournure différente lorsque les États-Unis ont lancé une invasion contre le peuple d’Indochine. Après de nombreuses difficultés de lutte et de sacrifice, le Vietnam a unifié le pays en 1975.

Durant les années de la Seconde Guerre d’Indochine, en tant que coprésidente de la Conférence de Genève, l’Union soviétique a exigé que le gouvernement américain respecte ses engagements dans le cadre de l’Accord de Genève. Il s’agit d’un front particulier de la lutte diplomatique. Grâce à la Conférence de Genève, des relations particulières se sont développées entre les diplomates soviétiques et vietnamiens.

À Genève, les délégations de la République démocratique du Vietnam et de l'Union soviétique ont étroitement coordonné leurs efforts, soutenu leurs points de vue respectifs et tenu des consultations mutuelles. Aujourd’hui, la coopération entre les diplomates vietnamiens et russes au niveau international existe toujours.

En Russie, aujourd’hui encore, on parle de la Conférence de Genève. Les historiens russes continuent d’étudier les profondes leçons de la conférence. En 2017, un important recueil de documents de la Conférence de Genève a été publié à Moscou. Cette collection comprend des documents inédits provenant des archives de la Fédération de Russie et du Vietnam.

M. Alain Ruscio, historien français : Une grande source d'inspiration et d'encouragement pour le mouvement de libération nationale

L’accord de Genève a constitué une étape importante, affirmant l’aspiration du Vietnam à la paix. Avec l'Accord de Genève, pour la première fois dans l'histoire, les droits nationaux fondamentaux du Vietnam, notamment l'indépendance, la souveraineté, l'unité et l'intégrité territoriale, ont été officiellement affirmés dans un traité international, reconnu et respecté par les pays et les parties participant à la Conférence de Genève. Le Vietnam a atteint ses objectifs de négociation, tout en créant une grande inspiration et un grand encouragement pour le mouvement de libération nationale.

Au cours du processus de négociation et de la signature de l’Accord de Genève, le Vietnam a démontré la position diplomatique flexible, agile et inébranlable ainsi que le courage d’un pays épris de paix avec une glorieuse histoire millénaire de défense du pays.

Le 25 juillet 1954, partageant la grande émotion des peuples épris de paix et des fervents partisans du Vietnam en France et dans le monde, le journal L'Humanité (Parti communiste français) publiait un éditorial déclarant : « Nous, les communistes, nous nous sentons heureux du fond du cœur. » Des millions de personnes ont fait preuve de volonté et n’ont jamais faibli dans le mouvement de lutte contre la guerre injuste.

Et par conséquent, nous vivons actuellement des moments de paix. Certes, des soldats comme Léo Figuères, Henri Martin et Raymonde Dien étaient doublement heureux car ils ne craignaient pas le danger de combattre pour la paix au Vietnam. Nous partageons tous le même bonheur. Vive la paix !

Professeur associé, Dr Thananan Boonwanna, historien thaïlandais : Ouvrir une nouvelle page de l'histoire

La signature de l’Accord de Genève a ouvert une nouvelle page dans l’histoire vietnamienne. Dans le contexte de la situation mondiale très compliquée de l’époque, le gouvernement de la République démocratique du Vietnam était confronté à de nombreux défis et avait grand besoin de la reconnaissance des grandes puissances mondiales. Le fait que le représentant du Vietnam ait été habile à négocier et à conclure l’Accord de Genève a été une grande victoire sur le front diplomatique. En fait, avec l’accord préliminaire de 1946, la France considérait toujours le Vietnam comme faisant partie de l’Union française, mais avec l’accord de Genève de 1954, le Vietnam avait vaincu la France.

La situation mondiale et régionale à cette époque était très compliquée. Les principaux pays aux intérêts interdépendants tentent tous d’exercer une influence en Asie du Sud-Est pour leur propre bénéfice. Cependant, avec l'Accord de Genève et avant cela la Victoire de Dien Bien Phu, pour la première fois, après presque 100 ans de domination du Vietnam, la France a dû accepter un cessez-le-feu, retirer ses troupes des trois pays indochinois et, avec les pays présents à la Conférence de Genève, reconnaître officiellement les droits fondamentaux d'un pays : l'indépendance, la souveraineté, l'unité et l'intégrité territoriale.

Le Vietnam a su utiliser toutes les ressources pour atteindre ses objectifs. Bien que le Vietnam soit un petit pays avec une faible population et peu de ressources en termes d'armes et d'équipements, il a réussi à vaincre un pays puissant, la France. Le Vietnam a attendu ce moment depuis longtemps. Le peuple vietnamien est fier qu’il s’agisse d’une véritable victoire, apportant une indépendance complète.

Le Vietnam est devenu un pays leader dans la lutte contre la domination et l’emprise du colonialisme français et des puissances étrangères. Il est indéniable qu’à cette époque, le Vietnam est devenu un modèle pour les petits pays, s’appuyant sur le potentiel disponible, ainsi que sur les stratégies et les expériences dans les luttes pour atteindre l’objectif de libération et faire avancer le pays.

Les leçons tirées des négociations qui ont conduit à la signature de l’Accord de Genève montrent qu’avec la volonté de lutter pour l’indépendance, le Vietnam a été suffisamment fort pour surmonter de nombreuses périodes difficiles, défendre fermement les principes des intérêts nationaux, aider les pays voisins et faire preuve de flexibilité dans ses politiques étrangères. Jusqu'à présent, le Vietnam a eu de très bonnes relations avec les grandes puissances, ce qui prouve la justesse de la politique étrangère du « bambou » du Vietnam.

Selon nhandan.vn