Ce chiffre record est supérieur de 4 % à celui de 2023. Dans les pays côtiers, le nombre de personnes confrontées à une faim sévère devrait atteindre 6,2 millions en 2024, soit une augmentation de 16 % par rapport à cette année, selon une nouvelle analyse régionale de la sécurité alimentaire publiée par le Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations Unies et d'autres agences humanitaires.
Des habitants reçoivent une aide alimentaire dans le district d'Adadle, dans la région de Somali, en Éthiopie, le 22 janvier 2022. Photo : Reuters
« La faim aiguë reste à des niveaux records dans la région, mais le financement nécessaire pour y répondre n’a pas suivi le rythme », a déclaré Margot Vandervelden, directrice régionale par intérim du PAM pour l’Afrique de l’Ouest.
« Le manque de financement oblige les personnes affamées à sauter des repas et à consommer des aliments moins nutritifs, ce qui les expose au risque de se retrouver dans des situations de crise ou d’urgence, perpétuant ainsi le cycle de la faim et de la malnutrition », a-t-elle déclaré.
L’analyse montre que plus des deux tiers des ménages d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique centrale n’ont pas les moyens de manger sainement.
Le coût d’une alimentation quotidienne nutritive dans les pays du Sahel central, à savoir le Burkina Faso, le Mali et le Niger, est 110 % plus élevé que le salaire minimum journalier régional.
Les pays du Sahel sont confrontés à une insurrection islamiste qui a forcé quelque quatre millions de personnes à fuir leurs maisons et leurs fermes, selon les chiffres des Nations Unies. La République démocratique du Congo connaît également de multiples conflits qui ont déplacé près de 7 millions de personnes.
La crise au Sahel a poussé les populations à chercher refuge dans les pays côtiers voisins comme la Côte d’Ivoire, le Togo et le Ghana, qui sont aux prises avec leurs pires crises économiques depuis une génération.
« Près de 80 % des personnes actuellement confrontées à l’insécurité alimentaire se trouvent dans des zones touchées par des conflits », a déclaré Ollo Sib, conseiller principal de recherche au PAM.
Il a averti que sans intervention, la situation pourrait se détériorer davantage dans certaines régions, car plus de 2,6 millions de personnes risquent la famine.
Mai Anh (selon Reuters, CNA)
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