Les tempêtes s'amplifient à cause du changement climatique

SGGP 18/05/2023 06:29

Selon les climatologues et les experts en météorologie, le changement climatique n’augmente pas la fréquence des ouragans, mais rend ce type de phénomènes météorologiques extrêmes plus intenses et destructeurs.

Le cyclone Freddy dévaste le Malawi

Le terme cyclone désigne les tempêtes qui se forment dans l’océan Indien, également appelées cyclones. L'ouragan fait référence à une tempête tropicale qui se forme dans l'océan Atlantique Nord. Pendant ce temps, le terme typhon est utilisé pour décrire les tempêtes dans l’océan Pacifique. Ces phénomènes naturels sont nommés différemment mais sont tous des tempêtes tropicales extrêmement puissantes, capables de générer 10 fois plus d'énergie que la bombe atomique larguée sur Hiroshima, au Japon, en 1945. Les tempêtes tropicales sont classées en fonction de l'intensité du vent, allant des dépressions tropicales avec des vitesses inférieures à 63 km/h aux tempêtes tropicales (63-117 km/h) jusqu'aux tempêtes extrêmement fortes avec des vitesses supérieures à 117 km/h.

Un cyclone est un creux dépressionnaire qui se forme sous les tropiques dans une zone suffisamment chaude pour que ce phénomène météorologique se développe, explique Emmanuel Cloppet, expert à l'Agence météorologique française. Ce type de tempête se caractérise par des nuages de pluie/d'orage en rotation, créant des vents forts et de fortes pluies, et provoquant une élévation du niveau de la mer. Les cyclones deviennent plus dangereux car ils ont la capacité de se déplacer sur des distances allant jusqu’à des centaines de kilomètres.

Selon World Weather Attribution (WWA), un groupe de scientifiques et d'experts en recherche climatique, le nombre total de tempêtes tropicales chaque année à l'échelle mondiale n'a pas changé, mais le changement climatique causé par les activités humaines a provoqué des tempêtes qui ont fait rage avec une plus grande intensité et une puissance plus destructrice. Le changement climatique affecte les cyclones tropicaux de trois manières principales : en réchauffant l’air, en réchauffant l’océan et en provoquant une élévation du niveau de la mer.

Dans son rapport sur les conditions météorologiques extrêmes et le changement climatique, la WWA souligne que le type de cyclone le plus destructeur se produit plus fréquemment et entraîne souvent les précipitations les plus fortes. Le changement climatique réchauffe les eaux océaniques, créant des conditions propices à la formation de puissantes tempêtes, puis s’intensifiant rapidement et se déplaçant vers l’intérieur des terres, emportant avec elles davantage d’eau. Les vents violents d’un cyclone provoquent une élévation du niveau de la mer, ce qui peut à son tour provoquer des inondations dans les zones côtières. Selon les données actualisées, les ondes de tempête sont désormais beaucoup plus élevées qu’au cours des décennies précédentes, car le niveau de la mer a augmenté en raison de l’impact du changement climatique.

Dans le même temps, l'expert Cloppet a déclaré qu'une augmentation de la température de l'air de 3 °C est susceptible d'augmenter les précipitations de 20 % lorsqu'un cyclone se produit. Ces pluies torrentielles ont provoqué des inondations et des glissements de terrain, comme le cyclone Freddy, qui a tué des centaines de personnes au Malawi et au Mozambique plus tôt cette année. Les scientifiques prédisent qu’à l’avenir, des cyclones tropicaux apparaîtront dans de nombreux endroits qui n’en ont jamais vu auparavant, à mesure que le réchauffement climatique s’étendra dans des zones qui enregistrent des conditions océaniques tropicales.

La WWA convient également qu’à mesure que les eaux océaniques se réchauffent, les tempêtes tropicales s’éloigneront de l’équateur. Le déplacement vers le nord des tempêtes du nord-ouest du Pacifique qui frappent l’Asie de l’Est et du Sud-Est est une conséquence directe du changement climatique. En conséquence, ces tempêtes traverseront des zones qui ne sont souvent pas préparées aux tempêtes car elles ont rarement été confrontées à un tel problème auparavant.

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