Une étude publiée le 3 février dans la revue Nature Medicine a révélé une augmentation spectaculaire des microplastiques et des nanoplastiques dans le cerveau humain. Les scientifiques ont découvert de nombreux minuscules fragments et flocons de polymère dans le tissu cérébral d’humains décédés.
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| Des scientifiques ont découvert des microplastiques dans le cerveau, le foie et les reins humains. (Source : The Guardian) |
Le cardiologue Raffaele Marfella, cardiologue à l'Université de Campanie « Luigi Vanvitelli » à Naples (Italie), et ses collègues ont découvert que les personnes ayant des niveaux élevés de microplastiques et de nanoplastiques, ou MNP, dans leurs plaques vasculaires sanguines présentaient un risque plus élevé de crise cardiaque, d'accident vasculaire cérébral et de décès.
Pour obtenir une image complète, les chercheurs ont utilisé plusieurs méthodes différentes pour mesurer les niveaux de MNP dans 91 échantillons de cerveau prélevés auprès de personnes décédées depuis 1997. Toutes les mesures ont montré une augmentation significative au fil des ans. Entre 2016 et 2024, la concentration moyenne en MNP a augmenté d’environ 50 %, passant de 3 345 μg/g à 4 917 μg/g.
Selon M. Richard Thompson, expert en pollution microplastique à l’Université de Plymouth (Royaume-Uni), les MNP sont présents dans les aliments, l’eau potable et l’air, ils pénètrent donc évidemment dans les tissus humains. Des études antérieures les ont trouvés dans les poumons, les intestins, le sang, le foie et le placenta.
De nouvelles recherches montrent que dans les échantillons collectés en 2024, les concentrations de MNP dans les tissus cérébraux étaient environ 10 fois plus élevées que les concentrations dans les tissus hépatiques et rénaux. Phoebe Stapleton, professeur associé de pharmacologie et de toxicologie à l'Université Rutgers de Piscataway (New Jersey, États-Unis), a déclaré que le MNP apparaît même à des concentrations élevées dans la barrière hémato-encéphalique.
Selon Mme Stapleton, en plus des particules solides, des particules fines et tranchantes apparaissent également dans les tissus cérébraux. Plusieurs études en laboratoire sur les MNP ont révélé que le tissu cérébral ne contient pas beaucoup de particules de polystyrène, un type de plastique largement utilisé dans l’industrie alimentaire et les fournitures médicales, mais contient plutôt de nombreux fragments qui ressemblent aux plastiques ménagers courants.
L’étude a révélé des niveaux plus élevés de MNP dans le cerveau de 12 personnes diagnostiquées avec une démence, mais aucun lien n’a été trouvé entre la maladie et la présence de ces microplastiques.
De plus, des études ont montré que les niveaux de MNP ne sont pas liés à la durée de vie, mais varient considérablement selon les individus étudiés. Certaines personnes ont des niveaux élevés tandis que d’autres semblent éviter l’accumulation.
Cependant, l’étude n’a pas suivi les niveaux de MNP chez les personnes vivantes, il n’est donc pas encore possible d’évaluer si ces « intrus » pourraient fluctuer au fil du temps.
Les effets complets des microplastiques sur la santé du cerveau ne sont pas encore connus, mais ce serait une erreur d’attendre d’avoir toutes les réponses avant d’aborder le problème, a déclaré le co-auteur de l’étude, Andrew West, neuroscientifique à l’Université Duke.
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