Le sommet du G20 à Rio de Janeiro, au Brésil, s'est conclu le 19 novembre avec des engagements modestes qui ont suscité de l'espoir...
Le sommet du G20 2024 aura lieu du 18 au 19 novembre à Rio de Janeiro, au Brésil. (Source : G20.org) |
Malgré des divisions sur un certain nombre de questions géopolitiques, les dirigeants du G20 ont néanmoins conclu plusieurs accords importants, notamment l’augmentation des impôts sur les super-riches, le soutien financier à la lutte contre le changement climatique et les crises humanitaires.
Avec l'ambition de « Construire un monde juste et une planète durable », le Sommet de Rio de Janeiro a réuni les dirigeants des plus grandes économies mondiales, dont les États-Unis, la Chine, le Japon, l'Inde, l'Allemagne, l'Italie, la France... pour discuter des défis mondiaux allant de la lutte contre la pauvreté, à la réforme de la gouvernance mondiale, à la taxation des super-riches, en passant par la promotion de l'égalité des sexes et la lutte contre le changement climatique.
Il convient de noter que cette conférence a également connu la première participation de l’Union africaine (UA) en tant que membre officiel.
Une fiscalité plus juste
L’un des résultats marquants du sommet a été l’engagement de travailler ensemble pour garantir que les super-riches soient imposés plus équitablement. Dans une déclaration commune, les dirigeants du G20 ont affirmé qu’ils mettraient en place des mécanismes efficaces de lutte contre l’évasion fiscale et qu’ils encourageraient la collecte d’impôts pour les personnes disposant d’importants actifs.
Taxer les super-riches est l'une des principales priorités du Brésil lors de sa présidence du G20 en 2024. En février, le pays hôte a proposé une taxe annuelle minimale de 2 % sur les 3 000 personnes les plus riches du monde dont les actifs dépassent 1 milliard de dollars afin de réduire les inégalités.
La proposition a été faite par le Brésil après que le pays d'Amérique latine a chargé l'économiste français et expert en inégalités Gabriel Zucman de mener une étude sur l'impact d'un impôt minimum mondial sur les milliardaires.
Les recherches montrent que les milliardaires paient actuellement des impôts équivalant à seulement 0,3 % de leur patrimoine. Si un taux d’imposition minimum de 2 % était appliqué, le monde récolterait environ 200 à 250 milliards de dollars par an auprès d’environ 3 000 personnes possédant des actifs d’un milliard de dollars ou plus. Cet argent pourrait financer des services publics tels que l’éducation, la santé ainsi que la lutte contre le changement climatique.
Cependant, les membres du G20 n’ont pas réussi à parvenir à un consensus sur l’imposition d’un impôt minimum de 2 % par an sur les super-riches, comme le demandait le Brésil. La France, l’Espagne, l’Afrique du Sud, la Colombie et l’UA ont soutenu la proposition, tandis que les États-Unis et l’Allemagne s’y sont opposés.
Selon un rapport d’Oxfam International, la richesse du 1 % le plus riche de la planète a augmenté de 42 000 milliards de dollars au cours de la dernière décennie, soit près de 36 fois la richesse totale de la moitié la plus pauvre de la population mondiale. Les pays du G20 abritent près de 80 % des milliardaires du monde.
Les calculs d’Oxfam International montrent que dans les pays du G20, moins de 8 cents de chaque dollar d’impôt collecté auprès des milliardaires sont des impôts fonciers. « Les inégalités ont atteint des niveaux choquants. Les 1% les plus riches continuent de remplir leurs portefeuilles, tandis que les autres ont du mal à joindre les deux bouts.
Le Premier ministre Pham Minh Chinh s'exprime lors de la séance de discussion sur le développement durable et la transition énergétique dans le cadre du sommet du G20. (Source : VGP) |
Financer la lutte contre le changement climatique
En ce qui concerne la lutte contre le changement climatique, l’un des points chauds de ce sommet du G20, certaines avancées ont également été réalisées, même si les dirigeants n’ont pas pu s’engager clairement sur le financement des pays en développement pour accroître leur capacité à répondre aux impacts du changement climatique. La déclaration conjointe du G20 a noté que le financement nécessaire proviendrait de « toutes les ressources », mais n'a pas précisé comment l'argent serait alloué.
Pendant ce temps, les négociations sur le financement de la lutte contre le changement climatique lors de la 29e Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (COP29) en Azerbaïdjan restent dans l’impasse, en raison de désaccords entre les pays développés et les économies émergentes sur la source et le niveau des contributions financières. Outre les questions financières et climatiques, le G20 a également appelé à l’élimination progressive des subventions inefficaces aux combustibles fossiles, mais n’a pas mentionné l’arrêt complet de l’utilisation de ce carburant.
La crise dans la bande de Gaza et le conflit en Ukraine ont également été évoqués dans la déclaration conjointe du G20, avec un engagement fort en faveur de la promotion d'un cessez-le-feu et de la protection des civils. Le G20 a exprimé sa « profonde inquiétude » face à la situation humanitaire désastreuse à Gaza et a appelé à des cessez-le-feu complets à Gaza et au Liban.
Efforts pour lutter contre la pauvreté
Le sommet du G20 a également permis quelques progrès dans la lutte contre la pauvreté. Selon le rapport sur l’indice de pauvreté multidimensionnelle du Programme des Nations Unies pour le développement, plus d’un milliard de personnes dans le monde vivent actuellement dans l’extrême pauvreté, dont plus de la moitié sont des enfants.
Les taux de pauvreté sont trois fois plus élevés dans les pays en guerre. En 2023, entre 713 et 757 millions de personnes seront confrontées à la faim, ce qui signifie qu’une personne sur 11 dans le monde souffrira de la faim.
S'exprimant avant le sommet, le président du pays hôte, Luiz Inacio Lula da Silva, a appelé les dirigeants du G20 à prendre des mesures énergiques pour lutter contre la pauvreté en vue d'éliminer la faim extrême dans le monde d'ici l'échéance de 2030 fixée par les Nations Unies.
Le sommet du G20 a permis quelques progrès dans la lutte contre la pauvreté. (Source : G20.org) |
Des défis se profilent à l'horizon
Le sommet du G20 de cette année se déroule dans un contexte de tensions géopolitiques. La division entre les pays occidentaux et les autres nations, en particulier la concurrence stratégique entre les grandes puissances, modifie l’ordre mondial. Présent à la conférence, le secrétaire général et président de la Chine, Xi Jinping, a souligné le rôle de Pékin dans la contribution au maintien de l'ordre international et s'est engagé à soutenir les économies de l'hémisphère sud par le biais d'initiatives de coopération et de réduction des barrières commerciales.
Au contraire, les États-Unis, sous la direction du nouveau président élu Donald Trump, ont tendance à revenir à la politique de « l’Amérique d’abord », avec des mesures protectionnistes commerciales qui pourraient créer des défis pour le système commercial mondial, affecter l’avenir des organisations multilatérales et affaiblir les engagements communs.
Par ailleurs, il faut également admettre que la réforme de la gouvernance mondiale se heurte encore à de nombreuses impasses. Les pays du Sud réclament de plus en plus de pouvoir au sein des organisations internationales telles que la Banque mondiale, le Fonds monétaire international et les Nations Unies. "Le président Emmanuel Macron souhaite poursuivre les discussions sur ce sujet, reconnaissant que le système financier international actuel n'est plus adapté au monde d'aujourd'hui", a commenté l'Elysée.
Le Premier ministre japonais Ishiba Shigeru a également souligné l’urgence d’une réforme rapide du Conseil de sécurité des Nations Unies pour maintenir l’ordre international fondé sur des règles. M. Ishiba Shigeru a également déclaré que dans le contexte de la numérisation rapide, la réforme de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) est une question urgente, en particulier la nécessité de restaurer la fonction de règlement efficace des différends.
Dans un tel contexte, dans la déclaration conjointe concluant le Sommet, les dirigeants du G20 ont réaffirmé leur engagement en faveur des objectifs de développement durable, tout en soulignant que les défis actuels, du changement climatique aux conflits et aux inégalités mondiales, ne peuvent être résolus que par la coopération multilatérale.
Ce fut un grand succès de la Conférence.
Source : https://baoquocte.vn/thuong-dinh-g20-nhung-dong-thuan-thap-len-hy-vong-294453.html
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