Les importations de l'Union européenne (UE) en provenance de Russie ont chuté à un niveau historiquement bas au deuxième trimestre 2024, mais certains signes montrent toujours que Moscou réussit à échapper aux sanctions de l'Occident.
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| Les importations en provenance de Moscou vers l’UE ont fortement chuté dès que la Russie a lancé une opération militaire spéciale en Ukraine en février 2022. (Source : Vestnikkavkaz) |
Les données publiées par Eurostat, l'agence officielle des statistiques de l'UE, le 28 août ont montré que les importations du bloc en provenance de Russie ont chuté de 16 % au deuxième trimestre 2024 par rapport au premier trimestre 2024.
En juin, la valeur totale des importations de l’UE en provenance de Russie a chuté à 2,47 milliards d’euros – le niveau mensuel le plus bas depuis qu’Eurostat a commencé à collecter des données en janvier 2002.
Auparavant, les mois d'avril et de mai avaient enregistré les deuxième et troisième importations mensuelles les plus faibles, avec respectivement 2,66 milliards d'euros et 2,89 milliards d'euros.
Les exportations ont également enregistré une baisse similaire, tombant à 2,43 milliards d'euros en juin – le niveau le plus bas depuis janvier 2003.
La tendance à contourner les sanctions persiste
Les importations en provenance de Moscou vers le bloc des 27 membres ont fortement chuté depuis que la Russie a lancé une opération militaire spéciale en Ukraine en février 2022. Les exportations ont également diminué à un rythme soutenu.
Philipp Lausberg, analyste au European Policy Center (EPC), a déclaré à Euractiv qu'une des raisons possibles de la stabilité commerciale était les 14 séries de sanctions imposées par Bruxelles contre Moscou. Ces mesures de sanctions se sont davantage concentrées sur l’interdiction des achats de matières premières spécifiques telles que le pétrole et le charbon.
« Les deux derniers paquets de sanctions se sont davantage concentrés sur l’application des sanctions et la prévention du contournement », a souligné l’analyste. Je pense donc qu’il y a une raison au déclin des échanges commerciaux entre la Russie et le bloc des 27.
Toutefois, les experts estiment que la tendance au contournement des sanctions se poursuit.
Les données d'Eurostat interviennent dans un contexte de préoccupations persistantes concernant l'évasion des sanctions, alors que les échanges commerciaux entre les pays européens et les pays d'Asie, du Caucase et du Moyen-Orient ont augmenté depuis février 2022.
Alexander Kolyandr, chercheur principal non-résident au Centre d'analyse des politiques européennes (CEPS), a noté qu'entre 2021 et 2023, les exportations de l'UE vers l'Ouzbékistan ont presque doublé, passant de 2,30 milliards d'euros à 4,35 milliards d'euros, les ventes de marchandises vers l'Arménie ont presque triplé (de 757 millions d'euros à 2,16 milliards d'euros) et les exportations vers le Kirghizistan ont plus que décuplé (de 263 millions d'euros à 2,73 milliards d'euros).
« Le Kremlin a démontré sa capacité à contourner les sanctions en traitant avec des pays tiers. Les pays non soviétiques comme la Chine et la Turquie pourraient également constituer des voies importantes pour contourner les sanctions », a déclaré M. Kolyandr.
Parallèlement, M. Lausberg a noté que même si l’évasion des sanctions demeure un gros problème, si la Russie devait vendre par l’intermédiaire d’un pays tiers, ce dernier récupérerait une partie de l’argent que la Russie a perdu.
« De plus, lors de l'achat de produits de haute technologie et d'électronique, Moscou devra payer plus qu'avant », a affirmé M. Lausberg.
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| La Russie a connu une croissance économique plus saine, même si ce n’est pas nécessairement une bonne nouvelle pour la nation orientale. (Source : AP) |
L’économie russe est-elle en surchauffe ?
Dans le même temps, les analystes Kolyandr et Lausberg notent que l’UE et la Russie semblent avoir commencé à poursuivre des trajectoires économiques différentes. La Russie a connu une croissance économique plus saine, même si ce n’est pas nécessairement une bonne nouvelle pour la nation orientale.
Selon le Fonds monétaire international (FMI), l’économie russe devrait croître trois fois plus vite que celle de l’UE cette année (Moscou croîtra d’environ 3,2 % et l’UE de 1,1 %).
Le secteur manufacturier du pays connaît également un boom significatif depuis le début du conflit en Ukraine, tandis que l'industrie européenne reste en stagnation ou en récession.
Toutefois, M. Lausberg a noté que les bons résultats économiques de la Russie étaient le résultat d'une reprise après la récession en 2022, grâce en grande partie à une forte augmentation des dépenses militaires. Mais ces dépenses, selon l’analyste Lausberg, ne représenteraient pas « un investissement à long terme ».
Il a également souligné que la Russie est toujours aux prises avec des problèmes économiques tels qu'une grave pénurie de main d'œuvre et des prix élevés pour les importations de haute technologie.
L’analyste Kolyandr a noté que l’économie russe continue de montrer des signes de « surchauffe » (un processus dans lequel l’offre ne parvient pas à répondre à la demande croissante, créant de fortes pressions inflationnistes).
« Presque tous les chiffres économiques confirment cette tendance : le taux de chômage en Russie est tombé à un niveau historiquement bas de 2,6 % en avril, tandis que les salaires réels ont augmenté de 13 % en mars par rapport à l’année précédente en raison d’une pénurie de main-d’œuvre. C’est plus de deux fois plus vite que le PIB du pays », a déclaré Kolyandr.
Source : https://baoquocte.vn/lach-thanh-cong-lenh-trung-phat-cua-eu-nga-mat-nhieu-tien-hon-nen-kinh-te-lanh-manh-cung-khong-han-tin-tot-284409.html
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