Une source chez Huawei Japon a révélé que « des négociations sont actuellement en cours avec environ 30 entreprises japonaises liées aux télécommunications ». Huawei aurait également l’intention d’intensifier sa collecte de redevances en Asie du Sud-Est.
Nikkei a noté qu'il est inhabituel pour un grand fabricant de négocier directement avec des clients plus petits sur les frais de licence. Huawei est confronté à un environnement commercial de plus en plus difficile, car les sanctions américaines rendent difficile la vente de produits à l’étranger.
Huawei souhaite percevoir des frais auprès des utilisateurs de modules de communication sans fil. Des sources au sein de plusieurs entreprises japonaises ont déclaré que des entreprises comptant de quelques employés à plus de 100 employés ont reçu des demandes de Huawei.
Il existe deux façons de calculer les frais de licence : soit un taux forfaitaire de 50 yens ou moins par unité d'utilisation, soit 0,1 % ou moins du prix du système. Ce niveau est comparable aux standards internationaux, selon Toshifumi Futamata, chercheur invité à l'Université de Tokyo.
Huawei détient de nombreux brevets essentiels à l'utilisation de normes de communication sans fil telles que la 4G ou le Wi-Fi.
Les entreprises qui fabriquent des équipements compatibles avec cette norme utilisent également la technologie propriétaire de Huawei. Cela signifie que si Huawei le demande, de nombreuses parties devront payer des redevances.
Même les entreprises japonaises qui n’utilisent pas les produits Huawei peuvent encourir des coûts inattendus. De plus, de nombreuses petites et moyennes entreprises ne sont pas familiarisées avec les négociations en matière de brevets. M. Futumata les a donc avertis de faire appel à l’assistance d’avocats et d’autres experts lors de la signature des contrats.
Les négociations sur les brevets relatifs aux technologies de télécommunications sont souvent menées entre les principaux fabricants d’équipements. Cela prend du temps et vendre ses propres produits est beaucoup plus rentable.
Mais les bénéfices de Huawei ont chuté depuis que les sanctions américaines ont coupé son accès à la technologie et aux biens américains. Par exemple, sans accès au système Android de Google, ils ont du mal à vendre des appareils à l’étranger. Les tensions croissantes entre les États-Unis et la Chine poussent les entreprises japonaises à éviter d’utiliser les produits Huawei.
Étant donné que les redevances de brevets ne sont pas soumises à des restrictions commerciales, cela pourrait constituer une source de revenus stable pour Huawei.
Huawei a créé un centre de stratégie de propriété intellectuelle au Japon pour superviser ses activités de propriété intellectuelle dans la région Asie-Pacifique, notamment à Singapour, en Corée du Sud, en Inde et en Australie.
Fin 2022, le constructeur automobile japonais Suzuki Motor a conclu un accord avec Huawei pour concéder sous licence des brevets essentiels standard liés à la 4G pour les voitures intelligentes.
De nombreuses entreprises japonaises pourraient être confrontées à des demandes de paiement de la part de Huawei. Les modules de communication sans fil utilisant la technologie brevetée de Huawei sont indispensables pour les réseaux de l'Internet des objets (IoT), selon le cabinet de recherche Seed Planning. Cette technologie est appliquée dans la conduite autonome, les usines automatisées, la médecine, l’énergie et la logistique.
(Selon Nikkei)
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