Actuellement, les critères écologiques ne sont pas clairs. Selon vous, que faut-il changer pour disposer d’un mécanisme plus efficace pour attirer les investissements verts ?
- Le Vietnam manque de nombreuses politiques pour soutenir les investissements verts, en particulier ceux des institutions financières internationales. Actuellement, cette source de capitaux se trouve « à la frontière » et souhaite réellement affluer au Vietnam. Cependant, le Vietnam manque d’un concept de classification verte. Si nous sommes lents, ce flux de capitaux internationaux sera transféré vers les pays voisins comme la Thaïlande, Singapour, l’Indonésie…
L’économie vietnamienne est caractérisée par de nombreuses petites et moyennes entreprises, ou micro-entreprises (PME). Les PME souffrent d’un désavantage concurrentiel sur le marché et en termes de parts de marché, mais ont une grande opportunité de transformation verte en raison d’un environnement peu contraignant. Il s’agit d’une opportunité pour les PME de faire la transition vers des opportunités commerciales plus durables. La plupart des entreprises s’orientent vers des activités durables, contribuant à valoriser la plus-value des produits pour les rendre plus compétitives sur le marché.
Comment l’application de la taxe mondiale sur le carbone affecte-t-elle les entreprises vietnamiennes, monsieur ?
- Le concept de taxe carbone n’est pas encore disponible au Vietnam, mais nous disposons déjà d’autres outils de tarification du carbone tels que les crédits carbone. Selon la feuille de route à l’horizon 2025, le Vietnam disposera d’un marché d’échange de crédits carbone et de quotas d’émission. La bourse sera officiellement opérationnelle en 2028. C'est une opportunité pour les entreprises vietnamiennes car la conversion verte, en créant des crédits carbone, contribue à créer les principaux actifs d'investissement dans la transformation des entreprises.
Les ressources financières provenant des crédits carbone et des quotas d’émission aident non seulement les entreprises à disposer de capitaux pour réinvestir dans leurs activités et à réduire indirectement les barrières commerciales conformément aux réglementations de l’Union européenne. Le mécanisme d'ajustement carbone aux frontières (MACF) de l'UE s'appliquera officiellement à partir du 1er octobre 2023 et sera expérimenté pendant 3 ans pour familiariser les entreprises exportatrices de marchandises vers l'UE. Pendant cette période, les marchandises exportées vers l'UE doivent soumettre des rapports d'émissions. Après une période de transition, le CBAM entrera officiellement en vigueur à compter du 1er janvier 2026 et sera pleinement opérationnel d’ici 2034. Les entreprises ayant déjà effectué une transition verte ne seront pas soumises à cette taxe carbone. Pour les entreprises qui ne sont pas encore converties au vert et qui ne disposent pas de crédits carbone, elles devront acheter des crédits CBAM.
On s’attend à ce que d’ici 2026, le prix d’un crédit CBAM puisse atteindre entre 86 et 200 USD/tonne de CO2. La transition verte et la formation d’un marché du carbone aideront les entreprises qui ne se sont pas encore converties à avoir une base pour éviter d’être taxées dans l’UE ou à avoir plus d’argent à réinvestir dans des activités de production pour devenir plus vertes et plus durables.
Monsieur, quel est le plus gros obstacle au développement du marché des crédits carbone au Vietnam aujourd’hui ?
- Des mécanismes, des lois et des règlements sont disponibles. Toutefois, le obstacle à la construction d’un marché de crédits carbone réside dans certaines exigences techniques. Tout d’abord, avant de créer des crédits carbone, les entreprises doivent être claires sur leur quota d’émission. Le ministère des Ressources naturelles et de l’Environnement ne dispose pas actuellement du statut d’émission des entreprises, il est donc difficile d’attribuer des quotas d’émission de gaz à effet de serre aux entreprises.
Les entreprises ne savent pas faire la distinction entre les réductions d’émissions correspondant aux crédits carbone qui constituent une obligation nationale ou les crédits carbone dont l’entreprise est propriétaire. Les entreprises sont confrontées au problème de créer d’abord des crédits carbone ou d’attendre d’abord l’attribution de quotas par l’État. Grâce à cela, les entreprises peuvent déterminer quelles sont les obligations et quels sont les droits.
Dans les temps à venir, l'agence de gestion devra avoir des politiques plus claires, avant même que le marché officiel considère temporairement que les entreprises réduisent leurs émissions pour créer des crédits carbone, puis autoriser les entreprises à acheter et à vendre.
Merci!
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